le p'tit cheval brun
- les
"Gaspards" d'antan - 1958-1961:
les rats de guerre - "Choukette" la
fouine - le rat musqué -
"Picasso" le hérisson - la
biche de Jean - la surprise d'Azrou -
les putois du Tonton - faux manchots, mais
vraie fouineuse -
-
- les putois du
Tonton !
-
C'était
en Vendée, à Orouet, non loin de St Jean Jean de
Monts
-
- Nous étions alors jeunes mariés, et passions une
quinzaine de jours à moindres frais chez un oncle. Il
tenait une fermette, et faisait du maraîchage.
-
- Comme souvent à l'époque, les volailles vivaient
en toute liberté sur l'aire de la ferme, et elles pondaient
dans des sortes de petits " tipis " en " rouche " des marais, ou
dans la paille entreposée dans une petite grange au
demeurant passablement délabrée.
-
- La Tantine faisait le tour des nids
régulièrement, et depuis quelques jours le compte
n'y était pas. À l'entendre il ne pouvait s'agir que
d'une " bête ", avis d'ailleurs partagé par le Tonton
qui décida de piéger ce qu'il pensait être un
putois, ajoutant qu'il avait ce qu'il fallait.
-
- L'engin était fort impressionnant, et parfaitement
adapté au cas présent, puisqu'il s'agissait
précisément d'un piège à uf. Une
fois tendues les mâchoires crantées formaient un
cercle, et la détente était assurée par un
anneau central où l'uf servant d'appât
s'encastrait.
-
- Le dispositif m'apparaissait d'autant plus redoutable qu'il
était réglé " fin de fer ". En d'autres
termes, il suffisait d'un rien pour libérer le puissant
ressort déclenchant la très brutale fermeture des
mâchoires. Plusieurs essais à vide
s'avérèrent d'ailleurs particulièrement
concluants, et démonstratifs, encore fallait-il que
l'animal se laisse tenter.
-
- Soigneusement dissimulé sous une mince couche de
paille, et solidement amarré, le piège était
parfaitement tendu. Au demeurant c'était bien le moins qui
se puisse dire, compte tenu de la force nécessaire pour
armer l'engin.
-
- Contre toute attente la bête est venue dès la
première nuit, mais à ma grande surprise elle est
repartie sans coup férir, et l'uf avec. Le
piège ne s'était même pas
déclenché, alors qu'il suffisait pourtant d'un
souffle. C'était proprement sidérant, d'autant qu'un
deuxième uf s'est pareillement évaporé
dès la nuit suivante.
-
- Devant la ruse, et l'incroyable adresse de l'animal, il
fallait à l'évidence jouer au plus fin. Ce faisant
le Tonton a eu l'idée de faire cuire l'uf " dur ", et
de le ligaturer sur l'anneau avec un très ténu fil
de pêche.
-
- Flairant peut-être l'embrouille, la bête n'est pas
venue la première nuit, ou n'a pas cherché à
extirper l'uf de l'anneau. La seconde nuit a par contre
été fatale à un superbe putois mâle, et
48 h après la femelle subissait le même sort.
-
- Par-delà toute sensiblerie il me peinait de voir ainsi
périr le génial petit chapardeur. Si j'en avais eu
les moyens, j'aurais sûrement beaucoup donné pour
voir comment l'animal parvenait à extraire l'uf de
l'anneau l'enserrant, et de surcroît sans déclencher
le terrible traquenard.
-
- Aujourd'hui encore je me pose la
question, et je n'ai toujours pas la
réponse.
-
-
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historiettes
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andré lequet
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