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le p'tit cheval brun
- les
"Gaspards" d'antan - 1958-1961:
les rats de guerre - "Choukette" la
fouine - le rat musqué -
"Picasso" le hérisson - la
biche de Jean - la surprise d'Azrou -
les putois du Tonton - faux manchots,
mais vraie fouineuse -
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- Faux manchots ...
mais vraie fouineuse !
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- La première partie de
cette historiette est à l'évidence plus que
personnelle,
- mais à mon avis le
décor méritait d'être ainsi planté
...à vous d'en juger !
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- Souffrant d'un problème
récurrent d' "arrière-train" (si j'ose dire !), et
ayant épuisé tous les baumes, onguents, et autres
pommades possibles et imaginables, j'en étais au stade
où nul n'a assez de ses dix doigts pour espérer
apaiser l'intolérable.
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- Dès lors il a bien fallu "y
passer", et donc avoir à connaître du bistouri, seule
solution a priori rationnelle. C'était dans une bien connue
clinique du centre ville nantais, là où trois
spécialistes de renom se penchaient jour après jour
sur les intimités souffrantes du Genre humain !
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- Généralement
bénigne, mais toujours douloureuse (y compris parfois pour
l'amour-propre !), cette intervention est très courante, et
en quelque sorte non " sexiste ". Passée la trentaine, bon
nombre d'hommes et de femmes se retrouvent en effet logés
à une même enseigne, mais sauf à "rire jaune",
un certain recul est à l'évidence nécessaire
pour pleinement apprécier la cocasserie de la situation
!
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- Au
titre des consignes post-opératoires, il était
prescrit de marcher, du moins autant que faire se peut, et les
couloirs de ladite clinique servaient de déambulatoire
à une cohorte de patients dignes de la fameuse "marche de
l'empereur".
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- Le postérieur tout endolori,
l'entrejambe baillant, et le dessous des fesses garni d'un
énorme pansement cotonneux formant croupion ....tel
était le lot commun !
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- Visage crispé, sinon
grimaçant, chacun suivait l'autre sans quasi mot dire, trop
occupé qu'il était à maîtriser la
douleur, ou tout mouvement inconsidéré susceptible
de la raviver.
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- La lenteur précautionneuse du
pas, la contraction du bassin, la raideur et l'écartement
des jambes, tout concourait à créer un dandinement
à la mesure de celui des célèbres manchots,
la déformation arrière des pyjamas et robes de
chambres en tous genres accentuant encore la comparaison, et
partant la drôlerie du "défilé".
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- Etant de ceux qui dorment très
peu, je passais la moitié de la nuit le nez à la
fenêtre, ce qui me permettait de changer de décor, et
d'un peu tuer le temps, tout en respirant autre chose que les peu
plaisantes "odeurs cliniques"
encore que celles montant de la
rue soient rarement modèle de pureté !
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- Sur les coups de 3 h du matin il n'y a
plus grand-chose à voir, hormis quelques noctambules
à 2 ou 4 pattes, les premiers souvent fâchés
avec la ligne droite, et les seconds prompts à vider de
félines querelles sur le bitume, ou à lever la patte
sur tous les enjoliveurs du quartier !
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- La surprise a donc été
totale, même si la notion de "faune urbaine" (au sens
zoologique du terme !) ne m'était pas
étrangère. De loin, et tapie dans une zone d'ombre
comme elle l'était, la bête pouvait passer pour un
chat, mais bizarrement je pressentais tout autre
chose.
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- Il aura suffit de quelques instants, et
de la ronde d'une infirmière venant voir si "tout se
passait bien", pour que la bestiole s'évapore sans laisser
d'adresse, et pas davantage de pedigree. Quelque peu
déçu, limite contrarié, je me suis pris
à espérer son retour, mais à vrai dire sans
trop y croire.
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- Sans doute y a-t-il un Dieu pour les
naturalistes, car sortant de nulle part la bête est
réapparue dans les minutes suivantes, et cette fois
aisément identifiable, car nettement plus proche, plus
visible, et de surcroît en mouvement.
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- Dotée
d'un large plastron immaculé, et d'une queue joliment
fournie, il s'agissait d'une superbe et
très élégante fouine adulte, et sans doute
d'un mâle compte tenu de la stature. Rasant maisons et
immeubles du trottoir d'en face, l'animal remontait la rue dans ma
direction, en progressant le plus souvent par de très
typiques petits bonds successifs.
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- Tel un chien, et avec la
tranquillité conférée par l'habitude, la
bête s'arrêtait à chaque instant pour renifler
ça et là, avec une préférence
marquée pour les pas-de-porte, les entrées de
garages, et à l'occasion les soupiraux.
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- Manifestement "chez elle", et donc
parfaitement en confiance, la fouine comme il se doit
"fouinait"....tout comme son cousin le furet passe son temps
à "fureter" ....CQFD !
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- Au passage des voitures, au demeurant
peu nombreuses à pareille heure, notre "fouineuse" se
contentait d'un bref arrêt, et de se ramasser un peu sur
elle-même, pour très vite repartir à sa guise
sitôt l'alerte passée.
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- Pour sauvage qu'il soit, ce bel animal
est connu pour relativement se complaire au voisinage de l'homme,
sans pour autant le fréquenter. A titre d'exemple, il n'est
pas rare de voir la fouine élire discrètement
domicile dans les fenils et paillers des fermes, ou encore dans
les greniers des vieilles bâtisses campagnardes
voire
urbaines comme présentement.
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- En fait il serait plus exact de
considérer que nous empiétons de plus en plus sur le
territoire de la faune sauvage, et que cette dernière est
amenée à s'adapter, ou à disparaître.
Cela vaut notamment pour la fouine, mais aussi pour les renards,
Maître Goupil étant de plus en plus présent
à l'orée de nos faubourgs et banlieues, voire
quasiment citadin dans de nombreuses grandes villes
européennes, notamment anglaises.
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- Apte à grimper et se faufiler
partout, de surcroît avec une incroyable aisance, la fouine
se nourrit essentiellement de rongeurs (rats, mulots, campagnols,
souris), mais aussi d'oiseaux et de leurs ufs. En campagne
elle peut toutefois s'en prendre au petit gibier, lapins par
exemple, ainsi qu'aux volailles domestiques, ce qui lui vaut
d'être réputée "sanguinaire", et surtout
classée nuisible, d'où la mise à mal de
l'espèce, par le tir, le piège, et le
poison.
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- Le lendemain la bête est revenue,
et comme la veille j'ai pu l'observer sur une petite centaine de
mètres, avant qu'elle n'atteigne le même muret, et ne
franchisse la même grille, pour sans doute regagner son
fief, ou chasser dans les nombreuses zones privatives (jardins,
arrière-cours, parkings) très souvent masqués
par les constructions.
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- Pour conclure, sachez que la bête
(ou une de ses consoeurs !), m'a offert un ultime et sublime
cadeau, en se profilant l'espace d'un instant sur le faîtage
d'un toit, et ce quasiment sur fond de lune.
C'était lors de ma dernière
"nuitée" au "pays des manchots" ....et 20 ans sont depuis
passés !
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