le p'tit cheval brun
- les
"Gaspards" d'antan - 1958-1961:
les rats de guerre - "Choukette" la
fouine - le rat musqué -
"Picasso" le hérisson - la
biche de Jean - la surprise d'Azrou - les
putois du Tonton - faux manchots, mais
vraie fouineuse -
-

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- la surprise d'Azrou
!
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C'était
au Maroc, au début de la seconde moitié des
années 50, et plus précisément aux environs
d'Azrou, dans le Moyen-Atlas.....
-
- Ce jour-là un bon copain et moi-même participions
à une battue aux sangliers. Son père était
chasseur, mais vu notre âge nous ne portions pas de fusils.
À l'instar des " tireurs ", nous étions cependant
postés sur une sorte de ligne de crête, et
étions censés détourner les éventuels
" cochons ", afin de les contraindre à passer sous le feu
des chasseurs.
-
- Les bêtes étaient souvent très grosses,
potentiellement dangereuses, et plus encore en cas de blessures.
Si besoin était, notre agilité, et les branches
basses des grands cèdres, constituaient notre seule mais
excellente sauvegarde.
-
- La chasse était lancée, et en contrebas nous
entendions les cris des nombreux rabatteurs, et le tintamarre
discordant de leurs tambourinements sur toutes sortes de bidons,
gamelles, et autres morceaux de tôles.
-
- L'effarouchement commençait à porter ses fruits
et les premiers coups de feu venaient de claquer, quand un
très inquiétant silence s'est rapidement
propagé sur la montagne.
-
- N'en comprenant pas la raison, et faisant fi de toute
prudence, nous sommes finalement descendus à la rencontre
des rabatteurs. Des chasseurs étaient déjà
là, et à les entendre des rabatteurs avaient vu une
grande panthère.
-
- La nouvelle s'était transmise comme une
traînée de poudre, et pris de peur beaucoup avaient
en quelque sorte déjà " désertés ". De
fait le gros félin n'est pas du genre à plaisanter
quand il est dérangé, et encore moins quand il se
sent pourchassé ou acculé.
-
- Sans trop croire à la réalité de
l'animal, mais le cas échéant craignant qu'il s' en
soit pris à un des rabatteurs, il a été
décidé d'explorer la zone où la bête
avait été soi-disant aperçue.
-
- Ce faisant nous sommes rapidement tombés sur les traces
toutes fraîches de l'animal, et là le doute
n'était plus permis. De fait, à la période de
cette chasse il y avait de très nombreuses plaques
neigeuses et les empreintes du fauve s'y voyaient comme le nez au
milieu de la figure.
-
- Autant dire que la chasse a tourné court, mais que
croiser la route du grand félin a été un
moment d'intense émotion. En l'occurrence c'était
même un quasi privilège car il était facile
d'imaginer qu'un jour viendrait où la bête serait
statufiée, tel le dernier lion de l'Atlas tué non
loin de là, à Ifrane, en 1920.
-
- Pour l'heure j'ignore ce qu'il en est, mais à
l'époque de cette " historiette " la panthère
était encore bien présente, quoique toujours rare,
et 4 ou 5 fois dans l'année la presse se faisait
l'écho d'accidents. Le plus souvent il s'agissait de petits
bergers cherchant instinctivement à protéger leurs
troupeaux, et parfois de promeneurs ou de pêcheurs
isolés s'adonnant à leurs loisirs hors des sentiers
battus.
-
- Tuer ce bel animal était privilège royal, et il
ne faisait pas bon l'oublier. Les quelques bêtes
tuées annuellement étaient souvent
naturalisées à Meknès, là où
nous habitions. Le taxidermiste en question était
également propriétaire d'une quincaillerie, et dans
sa vitrine les animaux " empaillés " voisinaient
curieusement avec les batteries de casseroles et autres ustensiles
de cuisine ou de bricolage.
-
- Cela dit c'était véritablement un artiste, et
mes bestioles piquées au formol faisaient bien pâles
figures en regard de ses réalisations plus vraies que
nature. Un jour il me souvient m'être enhardi, et avoir
été lui expliquer mes déconvenues et
solliciter quelques conseils.
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- Bien mal m'en a pris, car au nom du sacro-saint " secret
professionnel ", je me suis fait proprement rembarrer. A croire
que mes 15 ou 16 ans allaient lui faire de l'ombre, voire lui
retirer le pain de la bouche. J'ai donc été
contraint d'apprendre par moi-même, mais il m'a fallu des
années de persévérance et de
tâtonnements.
-
- Bien longtemps après j'ai eu
l'opportunité de pouvoir exercer dans un laboratoire de
Zoologie de l'Enseignement Supérieur, et n'ayant rien
oublié je me suis toujours fait un devoir, et un plaisir,
d'initier bon nombre d'étudiants aux diverses techniques
muséologiques.
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andré lequet
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