- la
valise du "pitou" - le "sac
à puces" - l'
homme des bois - les
"pique-assiettes" - l'aile
ou la cuisse - la
p'tite leçon d' "ostéo" -
la couette - l'écureuil
volant - le
camion de bonne terre -
la dinde de
Noël -
la
bague de ma mère -
les grandes
douves - Brigitte
Bardot ... et moi ! -
-
-
le "sac à
puces"
-
- C'était
là encore au Maroc, et j'avais un très joli matou
gris-cendre, et de surcroît semi angora....
-
- Par principe son entretien m'incombait, mais j'étais
plutôt enclin à laisser faire la nature, ce que le
matou en question semblait d'ailleurs apprécier.
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- À l'issue de pérégrinations visiblement
douteuses, il me suffisait en effet de brandir la brosse pour voir
le " Grisou " disparaître sur le champ, et revenir 1 h plus
tard, quasiment propre comme un sou neuf !
-
- De temps en temps, et sauf à encourir les foudres
maternelles, il fallait bien que le matou et moi-même " y
passions ", mais à l'évidence mieux valait d'abord
se saisir du félin avant d'aller quérir la fameuse
brosse.
-
- En regard de mes tortues, hérissons,
caméléons, et autres bestioles du cru, le " Grisou "
avait évidemment un statut à part. On peut
même dire que son aptitude à traquer la souris lui
valait une certaine bienveillance, et compensait par ailleurs des
écarts de conduite au final bien anodins.
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- Un jour les premières puces firent leur apparition, et
la suspicion maternelle se porta tout naturellement sur le matou.
Traité de " sac à puces ", et accusé de
traîner n'importe où, le Grisou faisait grise mine
tandis qu'un péremptoire " j'te l'avais bien dit ! " venait
m'incriminer et condamner sans appel mon peu d'enthousiasme pour
le toilettage du minet.
-
- Cela étant les choses commencèrent très
vite à se gâter, car ma mère trustait
littéralement les puces en question, le reste de la famille
se réservant si je puis dire les moustiques. Bien entendu
le Grisou s'est retrouvé en première ligne, mais le
bilan des inspections maternelles était loin d'être
à la mesure d'un envahissement qui perdurait, et allait
même crescendo.
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- Le pot aux roses s'est découvert une bonne quinzaine de
jours plus tard, et à ma grande surprise il s'agissait du
vieux " jeans " que j'enfilais quand j'allais à la
pêche ou à la chasse. Limite "
crado-déguenillé " il faisait à mes yeux
très baroudeur, ou encore vieux " blédard ", et bien
entendu plus ma mère s'évertuait à vouloir le
laver, plus je trouvais de " bonnes raisons" de l'en
dissuader.
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- Ce jour-là elle avait eu le dernier mot, et
après le bain j'avais donc mis le fameux jeans à
tremper. En venant s'assurer de la chose ma mère avait
découvert des dizaines de puces s'efforçant
d'échapper à la noyade, et ce n'était
là qu'un pâle aperçu de la
réalité.
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- Prié manu militari de venir constater les
dégâts, le pire s'est avéré quand elle
a entrepris de dérouler ce qui était de mise
à l'époque, à savoir les larges et multiples
revers des bas de jambes du pantalon. Des centaines de puces
étaient là, au milieu de débris
végétaux qui ne laissaient aucun doute sur l'origine
des parasites.
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- C'était en effet les vacances et tous les jours
j'allais chasser les rats dans une ferme voisine, ce qui
m'amusait, et me valait accessoirement de glaner un peu d'argent
de poche au gré de tableaux de chasses parfois assez
impressionnants.
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- La portée et la puissance de ma carabine étant
des plus limitées, il me fallait évidemment ruser,
et je passais des heures embusqué dans la paille et le foin
entreposés dans les étables et les
écuries.
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- Bien entendu c'est là que je
récoltais " mes " puces, sans jamais avoir à
souffrir de la moindre piqûre, et aujourd'hui encore il m'en
étonne.
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andré lequet
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