- la
valise du "pitou" - le
"sac à puces" - l'
homme des bois - les
"pique-assiettes" - l'aile
ou la cuisse - la
p'tite leçon d' "ostéo"
la
couette- l'écureuil
volant - le
camion de bonne terre -
la dinde de
Noël - la
bague de ma mère - les
grandes douves -
Les grandes douves
!
Amateurs de ponts-levis
passez votre chemin !
- C'était dans le cadre
du laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de
Nantes,
- au tout début de ma
période d'essai
et donc en octobre 1964
!
-
- De
retour des abattoirs, très tôt en matinée, un
assistant du labo m'a mis sous le nez une énorme masse plus
ou moins "mollassonne", brunâtre, et sanguinolente, qui
s'avéra être un foie de bovin
un peu
particulier. A l'entendre, il était en effet
"douvé", c'est-à-dire parasité par des
"grandes douves", sorte de vers plats parasites (ci-contre)
atteignant 3 cm de long pour 1 de large. D'aspect foliacé
ces vers vivent dans les canaux biliaires des bovins et ovins,
rendant à juste titre l'organe impropre à la
consommation.
-
A cela s'ajoutait 2 grands bocaux contenant d'autres parasites,
cette fois intestinaux. Dans l'un "nageaient" des tænias du
mouton, sortes de "vers solitaires" logiquement longs de plusieurs
mètres. Dans l'autre baignaient de véritables "fagots"
d'ascaris, vers cylindriques blanchâtres longs d'une vingtaine
de cm et pointus des 2 bouts.
Le petit déjeuner n'étant pas encore rendu bien loin
ce peu ragoûtant spectacle avait de quoi vous donner la
nausée, mais le pire restait à venir. Jouant des pinces
et du scalpel l'assistant eut tôt fait d'extirper 2 ou 3
spécimens desdites "grandes douves" m'invitant illico à
faire de même pour les besoins des classiques et
incontournables "travaux pratiques" des étudiants.
Cette invite ayant à l'évidence valeur de test, je
n'avais d'autre choix que celui de m'exécuter, et donc de
surmonter mon appréhension et un dégoût
difficilement contenu. Au final j'ai eu le sentiment de m'en
être plutôt bien tiré, et l'heure du
déjeuner arrivant, je me voyais déjà conter mes
peu banals " exploits " à mon épouse.
Un hasard pour le moins facétieux s'en mêlant, la
narration projetée a pris une très inattendue tournure
et pour cause ! En effet une belle tranche de foie de
buf poêlé m'attendait, dorée à
point, et sa seule vue a suffi pour illico me couper l'appétit
et c'est encore peu dire ! Est-il besoin de le
préciser, le foie sous toutes ses formes a été
très longtemps banni de la "carte" familiale, et du seul fait
de me remémorer la scène, mon dégoût
refait surface avec une étonnante acuité.
- Cette historiette m'en donnant l'occasion vous noterez le
très schématique et peu banal cycle de la grande
douve. Les ufs sont en effet évacués avec les
excréments
du bovin ou de l'ovin, leur très grand nombre
témoignant de leur infime chance d'être
ingérés par une très précise
espèce de "limnée" (ci contre). Cette sorte
d'escargot aquatique donnera vie a une forme latente de la douve
qui se fixera sur les herbes, en l'attente non moins
problématique d'être cette fois ingérée
par un bovin ou un ovin, et là elle pourra pleinement se
développer et ainsi boucler son cycle. Vous noterez que
cette douve est transmissible à l'homme, par exemple via
des salades mal lavées de pissenlits ou de cresson sauvage.
Il s'ensuit évidemment des troubles hépatiques, les
plus graves pouvant se traduire par des phases
hémorragiques, et même des cirrhoses.
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