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- LE CHARANÇON
DE L'IRIS DES MARAIS !
- (Mononychus
pseudacori, Coléoptère
Curculionidae)
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- Intro !
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- Au coeur de Mai, l'iris des marais (Iris
pseudacorus) nous gratifie d'une magnifique floraison jaune, aussi
généreuse qu'éphémère. Dans le
même temps de futurs petits locataires apparaissent, et
passablement excitées, les rondelettes bestioles
s'approprient les inflorescences épanouies.
-
- Il est alors aisé de les voir
allègrement y trottiner, tournicoter, voleter, tout en
farfouillant et grignotant ça et là sans vergogne,
en l'attente de plus succulente provende. Les rencontres sont bien
sûr fréquentes, et au gré de bousculades qui
n'en sont pas vraiment, on sent poindre des
velléités procréatrices pour l'heure
prématurées.
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- de gauche à droite:
1)- l'iris des marais (Vendée); 2)-
détail d'une fleur;
- 3)- Mononychus pseudacori
"in natura", et très affairés ! ; 4)- exemple
de "grignotages" !
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- Présentation de
l'insecte ....
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- Le Mononychus pseudacori, puisque
tel est son nom, et qu'il n'en a point de commun, est un petit
charançon de l'immense Famille des Curculionidés.
Comme tous ses congénères il porte rostre,
plutôt long et robuste (ci-dessous à droite) du moins
en regard de la taille de l'insecte. Comme toujours les
pièces buccales se situent à la toute
extrémité dudit rostre, et leur discrétion
n'enlève rien à une efficience qui nous le verrons
conditionne la pérennité de
l'espèce.
-
- A noter que la bestiole a des allures
arachnéennes, qu'elle est normalement noirâtre, et
que sa variété " café au lait foncé"
est généralement répertoriée sous le
nom de "punctum album", bien que le point blanc en question soit
présent dans les 2 cas. A noter surtout que cet insecte a
la particularité de n'avoir qu'un seul ongle aux tarses, et
non deux comme la norme le voudrait, d'où la
dénomination de "Mononychus", par référence
à l'onychium, c'est-à-dire l'ongle ou la griffe.
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- à gauche: groupe de
Mononychus pseudacori, avec la forme nominative (noire), et la
variété punctum album (dans le cas présent
les 2 colorations "cohabitaient", la plus claire dominant à
90 %). A droite: mise en évidence du rostre
(flèche). Vendée, mi-Mai.
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- en un peu mieux, et plus grand
!
- (remarquez l'unicité des
ongles !)
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- La gousse, futur "berceau"
de l'insecte
-
- Très vite passés fleurs,
ces iris vont rapidement donner de fortes gousses trigones,
autrement dit triangulaires, chacune abritant logiquement 3
rangées de graines radialement disposées à
120°. Les graines proprement dites sont plus ou moins
circulaires, nettement aplaties, et très étroitement
juxtaposées pour ne pas dire imbriquées. Les plus
grosses gousses, à l'instar de celle ci-dessous à
droite, peuvent en comporter près d'une
centaine.
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- vue générale
disposition
des graines
- la gousse trigone de l'iris
des marais (Iris pseudacorus)
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- coupe
transversale
graines
mûres isolées
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- Les Mononychus ont naturellement la
"bougeotte", et ils font preuve d'une belle vélocité
dès que le soleil daigne paraître. J'ajouterais que
les pattes paraissent courtaudes, mais ne le sont pas vraiment, et
qu'ils volent avec une grande aisance, et ne s'en privent pas.
Cela vaut encore plus au moment de la pariade, la quête d'un
partenaire semblant alors prévaloir sur toute autre
considération.
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- Ce genre d'activité passant pour
dit-on "creuser", vous noterez que la prise de nourriture se fait
précisément de la sorte, et ce aux dépens de
la "cosse" proprement dite. Il s'ensuit d'ailleurs de minuscules
cicatrices punctiformes, plus ou moins brunâtres
(ci-dessous), au demeurant parfaitement semblables à celles
qui seront ultérieurement générées par
la ponte.
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- Illustration des cicatrices
punctiformes consécutives à la prise de nourriture
(sur jeunes gousses). Remarquer qu'elles sont
préférentiellement localisées sur les
crêtes, ces dernières étant aisément
"enfourchables" par les bestioles, ce qui leur assure une
meilleure tenue.
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- La ponte
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- Suite logique de tout accouplement (du
moins au pays des "bestioles"!), nos "charançonnes" vont
bien sûr pondre, et ce n'est pas une mince affaire,
même si le nombre d'oeufs me semble a priori assez
limité. Faute d'être doté d'une tarière
(*), notre Mononychus est en effet contraint d'user de son
rostre pour forer l'enveloppe de la gousse, jusqu' à
atteindre la graine sous-jacente, futur berceau de la larve. Via
un ovipositeur dévaginable, l'oeuf est ensuite
déposé au fond du pertuis, lequel se colmate
très vite, assurant ainsi une protection qui peut expliquer
la présumée modestie de la ponte. La relation est
d'ailleurs classique, et loin d'être propre aux insectes. En
d'autres termes plus la ponte est soumise à
prédation, plus le nombre d'oeufs est élevé.
L' inverse va de soi, mais les exceptions ne sont pas
forcément....exceptionnelles !
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- à la mi-juillet
(Vendée, Loire-Atlantique)
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- de gauche à droite: 1)-
les gousses approchent de leur taille maxi, et le cas
échéant les arêtes noircies témoignent
des "morsures" de Mononychus; 2)- section de gousse
montrant des graines bien formées, mais encore très
"pulpeuses"; 3)- aspect des graines au début des
attaques larvaires; 4)- détail de la
précédente montrant des trous de pontes, et des
traces de cheminements des larvules.
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- (*) appendice abdominal qui chez bon
nombre d'insectes assure le percement ou le fouissement du
substrat de ponte, ainsi que le transit et le dépôt
de l'oeuf )
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- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr