Comme déjà dit tout va très vite, à commencer par l'incubation des oeufs, puisque 48 h peuvent suffire (voire moins ! ) quand le mercure se fait généreux. Les éclosions sont groupées, et se passent au niveau de la partie inférieure des oeufs. Les ouvertures, bien visibles et identiques, donnent à penser que les oeufs sont "faits pour", comme le sont les minuscules larvules. Ces dernières, tels les poussins (entre autres exemples) sont en effet dotées d'une sorte ... d'ouvre-boîte !

Là encore c'est vite fait bien fait, cette ultime phase larvaire durant de 48 à 72 heures ... selon le bon vouloir du thermomètre ! A ce stade la forme générale de la bestiole fait penser à un point d'interrogation, sauf qu'il est "repliable" et susceptible de se détendre tel un ressort ... et de plus à répétition ! Il s'ensuit une grande mobilité des nymphes, sous forme de déplacements le plus souvent très brefs mais ultra rapides, là où le stade nymphal est la plupart du temps synonyme d'immobilité.

Les nymphes de notre Culex ne s'alimentent pas, mais elles doivent néanmoins venir "respirer" en surface, ce qu'elles font via une paire de cornets assez semblables à des oreilles par leur forme et disposition. Vous noterez que les nymphes se complaisent en surface, comme les larves, et réagissent de même (voir ci-dessus).

Le moment venu, la nymphe monte en surface, s'y "déplie", s'y positionne à l'horizontale, puis s'immobilise. Par référence au point d'interrogation précité, je dirais qu'il se transforme en point d'exclamation ... horizontal ! Après quelques minutes, et 2 ou 3 contorsions, l'enveloppe thoracique dorsale se fend longitudinalement et laisse apparaître le dos du futur "pipiens". Ensuite, comme dans "Microcosmos", la bête se dresse à la verticale, tous les appendices allongés et collés au corps ... "effet boeuf " garanti ! Pour finir les pattes et autres appendices se déploient, puis la bestiole se campe à la surface de l'eau, se sèche ... et s'envole ! Le tout demande quelques petites minutes de jour ( et secondes de nuit ! ... allez savoir pourquoi ! ), alors que beaucoup d'insectes émergent selon des plages horaires relativement réduites et constantes, propres à chaque espèce.

Il n'est pas dans mon intention de refuser tout progrès technologique, et encore moins de nier certaines nécessités, notamment sanitaires. Cependant, en regard du fameux pulvérisateur Fly-Tox ( l'arme fatale d'antan ! ), l'arsenal anti-moustiques actuel est véritablement digne de la "guerre des étoiles", les combinaisons protectrices ajoutant encore à ce ressenti, et pour ma part à un certain malaise face à cette débauche technologique et "entomocide".

J'en veux pour exemple cet extrait du très instructif et détaillé site du LAV (*) de la Corse du Sud où on peut lire que les agents disposent "de matériel de thermonébulisation, de nébulisation à froid, de pulvérisation à pression préalable, de motopompes, canons pneumatiques, moyen d'épandage aérien et amphibie, avec en prime un "etc..." clôturant cette déjà très impressionnante énumération, partiellement illustrée ci-dessous.