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LE CUL-BRUN !
(Euproctis chrysorrhoea, Lépidoptère Lymantriidae)
 
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La ponte
 
Les accouplements suivant de peu l'émergence des papillons, et la ponte survenant elle-même dans la foulée, on peut dire que la pérennité de l'espèce est généralement assurée dans les 2 à 3 jours suivant l'émergence. Vous noterez que cette dernière se produit en fin de journée (de 17 à 19 h, heure d'été), mais que l'envol du papillon ne survient qu'à la nuit tombée, ce qui lui laisse le temps d'affermir ses ailes, et si je puis dire de se "remettre de ses émotions".
 
Sous la forme de bandelettes de 2 à 3 cm de longueur, les pontes sont généralement déposées au revers des feuilles situées à l'extrémité des branchettes périphériques les plus externes. Elles peuvent cependant l'être aussi bien (notamment en cas de défoliation importante) sur les branches et branchettes, voire sur les vieux nids comme observé. Les oeufs, 200 à 300 en moyenne (parfois beaucoup plus comme vous le verrez) sont regroupés au sein d'un quasi cocon formé à partir des fameux poils abdominaux de la femelle. Ces poils sont très régulièrement accolés, et plus ou moins solidarisés, alors que les oeufs sont simplement agglutinés en amas, sans être vraiment collés entre-eux. Au final la ponte forme une sorte de feutrage, à la fois souple et résistant, propre à dissimuler et protéger les oeufs situés en son sein (prédateurs, intempéries, insolation excessive, etc...).
 
 
à gauche: exemple d'accouplement; à suivre: femelles d'Euproctis chysorrhoea en train de pondre.
La ponte dure de 24 à 48 h, voire plus., et la femelle, épuisée ( dans tous les sens du terme ! ) meurt souvent sur sa ponte.
 
 
exemples de pontes !
 
... et sous la toise ! 
 
 
détail des oeufs, et du feutrage du "cocon"  
Les oeufs du "Cul-brun" (Euproctis chrysorrhoea)
à gauche: "cocon" ouvert; au centre: détail des oeufs et du feutrage; à droite: gros plan sur les oeufs.
 
 
Edifiant ! 

Curiosité et loupe binoculaire aidant, j'ai décortiqué aux "brucelles" et compté (bel excercice de patience ! ) une grosse ponte de 3 cm de long, laquelle comportait 592 oeufs. A noter que le chorion (= "coque") est manifestement résistant (et moi pas trop maladroit !), car 2 oeufs seulement s'en sont trouvés cassés !!!

 
un aperçu de mon "décorticage" ..... Bombyx Cul-brun" (Euproctis chrysorrhoea), ponte décortiquée ... et des 592 oeufs dénombrés !
.... remarquer l'étonnant volume de la bourre issue du "pompon" de la femelle. 
 
La jeune chenille
 
Dans un délai de quelques semaines, 3 en moyenne, les oeufs éclosent. Dans un premier temps les chenilles naissantes s'attaquent aux feuilles sur lesquelles elles sont nées (ou ont migré), et très typiquement en "broutent" ou "décapent" (si l'on peut dire!), la partie superficielle (= "épiderme foliaire") du recto. Le grégarisme très marqué de ces chenilles fait qu'elles restent étroitement groupées, et le resteront plus ou moins jusqu'au terme de leur développement. Les besoins nutritionnels étant pour l'heure quantitativement réduits, les jeunes chenilles se cantonnent sur les quelques feuilles jouxtant la ponte, au sein d'un nid constitué d'un très sommaire réseau soyeux.
 
chenilles naissantes du "Cul-brun"
Les minuscules chenilles naissantes du "Cul-brun" (mi-juillet)
à droite: âgées de moins de 24 heures, elles ont déjà "décapé" la partie superficielle de la feuille (zone plus claire) !
 
 
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Pour minuscules qu'elles soient, les mandibules des chenillettes vont bon train !
Comme le "zoom" (à droite), et les 2 exemples (recto-verso) le montrent, le "broutage" de l'épiderme des feuilles, entraîne le rapide déssèchement des parties concernées.
 
  
 
 
 
de gauche à droite: 1)- attaque superficielle du feuillage (chêne) par les toutes jeunes chenilles du "Cul-brun" . 2)- détail de la surface foliaire attaquée (côté gauche de la nervure centrale). 3)- exemple d'attaque foliaire "en dentelle" produite par les chenilles passées au stade larvaire supérieur. 4)- chenilles au stade ...."dentellières" ! 
  
L'hivernage (diapause)
 
Vers la mi-septembre les encore toutes jeunes chenilles édifient un nid, cette fois digne de ce nom, dans lequel elles vont se regrouper pour passer la mauvaise saison. Ce nid d'hivernage, densément soyeux, englobe souvent les feuilles initialement "broutées", et par suite prématurément desséchées. L'automne venu, chute des feuilles aidant, ces nids deviennent très visibles du fait de leur localisation (extrémité des branchettes périphériques), et surtout en raison de leur couleur, blanc nacré très pur, le revêtement soyeux n'étant pas encore terni par les intempéries.
 
Bombyx cul-brun (Euproctis chrysorrhoea), ébauche de nid d'hiver, photo 1. Bombyx cul-brun (Euproctis chrysorrhoea), ébauche de nid d'hiver, photo 2. nid d'hivernage du cul-brun(Euproctis chrysorrhoea) nid d'hivernage du cul-brun(Euproctis chrysorrhoea) jeune chêne parasité (aspect hivernal) 
de gauche à droite: 1 & 2)- ébauches de nids hivernaux; 3 & 4)- exemples de nids d'hiver très "frais", pris sur fond noir afin de mieux apprécier leur blancheur et la finesse de la soie (voir nid gauche); 5)- aspect automnal typique d'un jeune chêne (haie) très parasité par le Cul-brun (au bas mot une trentaine de nids). A noter le travail considérable que représente ces nids en regard de la petitesse des "bâtisseurs". A noter également qu'il est souvent difficile d'y trouver les chenilles car elles sont regroupées sur un espace infime, "perdu" au milieu de feuilles très étroitement mêlées de soie et déjections.
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr