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- (Balaninus nucum et
cie, Coléoptères
Curculionidae)
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-
- L'heure de la sortie
!
-
- Les images ci-dessous, du moins celles
de la première série, ne résultent pas d'un
quelconque montage. Autrement dit il a fallu un très gros
"coup de bol" pour tomber sur une bestiole en train de percer son
trou ( ou plus exactement de finir de le percer ! ), puis de
s'extraire de son gland. L'heure de la sortie ( comme dirait
Sheila ! ) est en effet imprévisible, tout comme l'est le
point d'émergence.
-
- Série
1
-
- de gauche à droite : 1 &
2)- les derniers coups de mandibules; 3 à 5)-
"l'extraction"; 6)- l'ultime et impressionnant "coup de
reins". La qualité photographique n'est pas géniale,
mais la photo proprement dite l'est à coup sûr, car
je ne m'attendais pas à un tel "jaillissement" final !
Présentement les choses ont été rondement
menées, puisque 2 minutes se sont écoulés
entre la 3e et la dernière photo. Quand le trou est "un peu
juste", comme ci-dessous, la libération est beaucoup plus
longue et laborieuse, la bestiole donnant l'impression de devoir
"souffler" un peu entre ses efforts.
-
- Série
2
-
-
- Contrairement à la série
précédente, il s'agit d'une "reconstitution", mais
le gland et le trou sont bien ceux de la larve ( disons qu'une
petite astuce a contraint la bestiole à passer une seconde
fois par son trou ... et même une troisième suite
à un problème de piles ! ). La dernière
image, ci-dessous à droite, permet de comparer le
diamètre du trou, et le "tour de taille" de la larve. Vous
remarquerez, ci-dessous à gauche, l'impressionnant aspect
"pomme de pin" de la larve en plein effort ....dure dure la sortie
!
-
-
-
- La nymphe
-
- Comme déjà dit, la
nymphose se fait dans le sol. En règle
générale elle s'y effectue à faible
profondeur, de l'ordre de quelques cm, mais toujours au sein d'une
logette terreuse plus ou moins individualisée, selon la
nature du terrain. Pour reprendre l'exemple de Balaninus elephas,
je dirais que la diapause hivernale se fait à l'état
larvaire (au sein des logettes), et que la nymphose proprement
dite a lieu courant juillet, l'émergence des adultes
intervenant le plus souvent en septembre.
-
- Vous noterez que la majorité des
bestioles boucle son cycle en 1 an, mais qu'une proportion non
négligeable joue les prolongations, puisque la diapause
larvaire peut s'étaler sur 4 ans. Bien entendu le
pourcentage des "traînards" ( si je puis dire ! ) diminue
très sensiblement au fil des ans, les tous derniers
"irréductibles" se comptant sur les doigts de la
main.
-
- Cet échelonnement des
émergences vise à préserver la
pérennité de l'espèce, en limitant l'impact
des "coups durs", climatiques par exemple. En d'autres termes Dame
Nature ne met pas tous ses oeufs dans le même panier, et
cela vaut pour de nombreuses espèces d'insectes. C'est
notamment le cas du fameux "Grand paon de nuit", le plus imposant
des papillons européens (voir site), dont la chrysalide
peut "paresser" durant 3 ans. Ultime précision, ne me
demandez pas "comment ça marche" ... personne le sait !
-
- Nymphe de Balaninus elephas
...
... en attendant nettement mieux !
- .....remarquer l'importance du
rostre, bien visible sur agrandissement !
-
-
- La
nuisibilité
-
- Elle est ponctuellement possible, du
moins en cas de véritable pullulation, ce qui est
relativement rare. Les dommages portent principalement sur les
noisettes, et peut-être plus encore sur les
châtaignes, du fait de la valeur commerciale de ces
denrées. Les moyens de lutte existent, mais le chimique
prévaut encore.
-
- Pour info ... ne pas
confondre !
-
- Le Carpocapse des châtaignes
(Cydia splendana), encore appelé la "Tordeuse
éclatante", est un petit papillon nocturne de la Famille
des Tortricidae. Comme le Balanin, et en dépit de son nom,
la chenille de ce papillon a un "gros faible" pour les glands ...
mais châtaignes et noix figurent néanmoins au menu
.... d'où une réelle nuisibilité là
aussi, mais seulement en cas de pullulation.
-
- Comme les clichés ci-dessous le
montrent, la larve (et donc la chenille), diffère nettement
de celle du Balanin ( sauf pour les dégâts ! ), et
les trous de sorties des "vers" sont à l'avenant. Dans la
mesure où les 2 insectes parasitent les mêmes fruits,
les cycles sont eux-mêmes comparables. Les larves des 2
espèces sortent en effet des glands parvenus à
maturité, puis elles hivernent en terre, se nymphosent en
juillet, et donnent des adultes en août ... lesquels
s'empresseront bien sûr de se reproduire !
-
-
-
- Les "vers" (en fait les
chenilles) du Carpocapse sont à l'évidence
très différents des larves du
balanin,
- mais pour les
dégâts .... c'est manifestement kif-kif"
!
-
-
-
- Les trous de sorties du Carpocapse sont
également très différents, car toujours plus
ou moins allongés, et jamais circulaires comme chez les
Balanins. Contrairement à ces derniers, où deux
larves peuvent cohabiter, la chenille du Carpocaspe semble tenir
à son indépendance, car je n'ai jamais trouvé
de gland en "colocation" du moins avec une autre chenille. La
"coloc" avec une larve de balanin est pour preuve possible, comme
ci-dessus à droite, mais elle reste à
l'évidence très exceptionnelle puisque j'ai
trouvé un seul cas sur un lot de 500 glands
parasités par l'une ou l'autre espèce.
-
-
-
- Contrairement aux
chenilles qui coconnent "hors-sol", ou s'enterrent plus ou moins
"à nu", celles de Cydia splendana s'enterrent... pour
coconner !
- Le cocon en question est bien sûr
constitué de soie, mais pour la partie extérieure il
emprunte au substrat environnant. Il peut être construit en
pleine terre, comme à gauche, ou l'être sous une
pierre ou un morceau d'écorce, comme au centre. Le
cliché à droite montre des cocons issus de chenilles
volontairement privées de substrat, afin de juger du volume
soyeux disponible, en l'occurrence loin d'être
négligeable.
-
- En guise de conclusion
....
-
- Sauf à préférer les
"marrons" en conserves, l'épluchage des châtaignes
peut réserver de véreuses surprises, et bien souvent
la larve du Balanin est en cause. Ce n'est pas très
plaisant, je vous l'accorde, mais en contrepartie vous êtes
quasi assuré qu'il s'agit de fruits non traités, ce
qui compense largement le désagrément.
-
- C'est là mon avis ....
et j'ose espérer qu'il sera vôtre
!
-
- Cette "page
entomo" a fait l'objet d'une publication dans le N° 163 (4e
trimestre 2011) de la revue "INSECTES" de l'OPIE
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr