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 le VULCAIN ou ATALANTE (Vanessa atalanta) !
(Lépidoptère Nymphalidae)
 
(page 3 sur 3)
  
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La chenille ... suite !
 
le développement
 
L'incubation est rapide, de l'ordre d'une dizaine de jours, et tout comme l'oeuf, la chenille naissante est minuscule. Les images ci-dessous témoignent bien de cette petitesse, et aussi des tous premiers stades du développement larvaire, avec apparition très précoce des soies épineuses (à droite).
 
 
chenille naissante de Vulcain (Vanessa atalanta) chenilles naissantes de Vulcain (Vanessa atalanta) Vanessa atalanta: très jeune chenille Vanessa atalanta: très jeune chenille (acquisition de la "pilosité")
"Premiers pas"....hommage du naturaliste à la beauté et la fragilité de la Vie !
de gauche à droite: 1 & 2)- chenilles naissantes; 3)- 2e stade (encore glabre); 4)- 3e stade, acquisition de la "pilosité".
 
avant.....livrée juvénile et définitive de la chenille de Vulcain....après !
Cette image témoigne du stade où la livrée et la pilosité deviennent définitives: à gauche: juvénile, avec taches dorsales jaunes et soies courtes peu ramifiées; à droite: définitive, avec dos noir, taches latérales jaunes (ces dernières non visibles sur le cliché), et soies très développées et ramifiées.
 
 
Dans les conditions optimales, le développement est lui aussi rapide, et les "chenillettes" ci-dessus ont tôt fait de se transformer en "caterpillars" (comme disent les anglo-saxons ! ), à l'image des spécimens ci-dessous.
 
En règle générale la boucle est bouclée entre 3 semaines et 1 mois, selon saison et température. Bien que bardées de soies épineuses plutôt rêches au toucher, et surtout quelque peu inquiétantes, vous noterez que ces chenilles peuvent se manipuler sans problèmes, d'autant qu'elles ne sont pas urticantes.
 
 
chenille de Vulcain (Vanessa atalanta) à terme chenille de Vulcain (Vanessa atalanta) à terme chenille de Vulcain (Vanessa atalanta) à terme
exemples de chenilles en fin de croissance
 
 
Les chenilles de l'Atalante sont susceptibles de présenter des colorations très différentes, comme ci-dessous, mais à ma connaissance il s'agit plus de facteurs génétiques, que d'incidences par exemple saisonnières ou environnementales. 
 
 
Vanessa atalanta: chenille forme "noire" Vanessa atalanta: chenille forme "grise" Vanessa atalanta: chenille forme "rouge"
exemples, non exhaustifs, de variantes chromatiques
 
 
La chrysalide
 
Là encore Vanessa atalanta se démarque, car ses chenilles se nymphosent très souvent en logettes. Celles optant pour les classiques chrysalides appendues n sont pas en reste, car elles oeuvrent au plus près, sans sacrifier aux longues et rituelles errances observables chez de nombreuses espèces.
 
L'amarrage de la chrysalide est lui conforme à l'usage, les minuscules griffes du cremaster (type "velcro" ! ) crochetant l'embase soyeuse préalablement tissée par la chenille. Vous noterez enfin la fréquente présence de petites plages brillantes, du plus bel effet, d'autant qu'elles sont joliment dorées, et tranchent nettement sur la couleur générale des chrysalides.
 
 
lot de chrysalides de Vulcain chrysalide de Vulcain avec base d'accrochage soyeuse Vanessa atalanta: chrysalide avec base d'accrochage soyeuse chrysalides de Vulcain après éclosions détail du cremaster de Vulcain
de gauche à droite: 1)- chrysalides isolées (remarquer les "dorures" ! ); 2 & 3)- chrysalide avec nappe d'accrochage soyeuse (sur support plan); 4)- chrysalides après éclosions ....plus vides que vides ! 5)- détail du crémaster (sur chrysalide vide, griffes bien visibles sur agrandissement).
 
 
L'éclosion
 
Elle intervient 2 à 3 semaines après la nymphose, et plutôt en matinée. Quand tout se passe bien l'émergence est rapide, de l'ordre de quelques dizaines de secondes. Au sortir de la chrysalide l'insecte naissant se présente la tête en bas, et les ailes ne sont que moignons informes et inconsistants.
 
Très vite le papillon va se retourner, s'amarrer à son ex chrysalide, et dès lors les ailes vont pouvoir se déployer progressivement, à la fois sous l'effet de la gravité et de leur propre poids, mais surtout sous la pression de l'hémolymphe ( = le "sang" des insectes) circulant dans les nervures. Cette seconde étape est là encore rapide, de l'ordre de quelques minutes.
 
La phase ultime est nettement plus longue, car il s'agit de la sclérification des téguments, autrement dit de leur durcissement, prélude évidemment indispensable à l'envol. Durant cette maturation, le papillon rejette quelques gouttes et gouttelettes d'un liquide plus ou moins rougeâtre et épais, ressemblant à du sang. En fait s'agit de "méconium", déchet organique accumulé dans le rectum de la chrysalide.
 
 
Vulcain (Vanessa atalanta): éclosion, cliché 1 Vulcain (Vanessa atalanta): éclosion, cliché 2 Vulcain (Vanessa atalanta): éclosion, cliché 3 Vulcain (Vanessa atalanta): éclosion, cliché 4 Vulcain (Vanessa atalanta): éclosion, cliché 5 aspect du méconium
l'éclosion du papillon, et le développement des ailes.
à droite: aspect du "méconium" déchet organique généralement rejeté avant l'envol, ou peu après.
 
 
 En guise de conclusion ( facultatif ... mais instructif ! )
 
.... le nom des insectes !
 
L' évocation mythologique de l'introduction m'en donnant l'occasion, vous noterez que les noms scientifiques des plantes et animaux relèvent de la seule initiative de leur descripteur, l'usage du latin s'imposant en raison de son universalité. A titre d'exemple, le "Leptinotarsa decemlineata" est aisément identifiable par tous les entomologistes de la planète, ce qui serait déjà moins évident sous ses noms usuels ("Doryphore", "Kartoffelkäfer", "Escaravelho", "Colorado beetle", etc...)...sans parler des millions de bestioles qui elles n'ont pas de noms communs.... CQFD !
 
.... pour tout comprendre !
 
Les dénominations latines, et les communes par extrapolation, font souvent référence à des particularités morphologiques ("decemlineata" = à 10 lignes; "bimaculatus" = à 2 taches), ou à une origine géographique ("graeca" = de Grèce; "pyrenaeus" = des Pyrénées), ou encore à des noms propres ("duponti" = en hommage au sieur Dupont; "isabellae" = dédié à Isabelle), etc...etc...
 
Au final, et vous l'aurez compris, tout est possible, de la plus lyrique des envolées, comme la "Déesse à ceinturons" (un papillon au demeurant fort banal ! ), au plus poussé des réalismes, avec un petit coléoptère dénommé "merdigera", et un gastéropode marin baptisé "fornicata" !!!
 
.... tant que vous y êtes !
 
Sans toutefois entrer dans le détail (et le dédale ! ) des règles de la nomenclature, vous noterez également que tous les noms scientifiques sont à structure binominale ( tel "Vanessa atalanta" ), le premier nom (avec majuscule ! ) se rapportant au Genre de la bestiole, et le second (avec minuscule) désignant l'espèce proprement dite. Vous noterez enfin que le nom de l'animal (ou de la plante ! ) est normalement suivi de celui de son descripteur, voire de la date de description pour les puristes...ou pour ceux voulant "épater de galerie" !
 
FIN
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr