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La CÉTOINE ÉRUGINEUSE !
(Cetonischema aeruginosa = Protaetia aeruginosa = Cetonia speciosissima) !
(Coléoptère Cetoniidae)
 
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Développement larvaire ... suite !
... la nymphose !

En attendant de plus explicites images, notamment sur la prénymphose, je dirais que tout commence par l'élaboration des logettes. Pour cela les larves procèdent d'abord par tassement du terreau les entourant, puis la "vidange" du contenu intestinal permet d'imprégner et "cimenter" les constituants de la coque, mais aussi d'en parfaitement lisser la paroi interne.

L'ouvrage ainsi finalisé, la bestiole peut en quelque sorte se reposer sur ses lauriers, et attendre sereinement la venue des frimas, mais aussi les transformations physiologiques et morphologiques qui vont peu à peu l'amener vers la nymphose proprement dit. Une "fenêtre" pratiquée dans les coques permet de constater une perte progressive de la mobilité, allant de paire avec une sorte de ratatinement lui même progressif. Les remaniements internes ne sont pas perceptibles, mais leur évidente complexité devient patente avec la survenue de la mue nymphale, ou de toute autre "métamorphose", telle la formation d'une chrysalide ... ou la "naissance" d'un papillon !

 
 
Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), coques nymphales en main.............. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), nymphe en loge, photo 1 Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), nymphe en loge, photo 2 Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), nymphe en loge, photo 3............  Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), nymphe en loge, vue dorsale. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), nymphe en loge, vue ventrale.
 ci-dessus à gauche: exemples de coques nymphales; au centre: évolution chromatique d'une nymphe ( prête à éclore sur 3e vue ! ); à droite: nymphe en loge, en vue dorsale et ventrale. ci-dessous: nymphe isolée ... vue tous azimuts !
Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), nymphe isolée, vue latérale, poto 1. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), nymphe isolée, vue latérale, poto 2. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), nymphe isolée, vue dorsale. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), nymphe isolée, vue ventrale.
 
 
... et la chromatogenèse !

Si besoin était, je rappelle que la chromatogenèse se rapporte à l'acquisition progressive des couleurs (chimiques ou physiques selon le cas), phénomène conjoint avec la sclérification ( = durcissement ! ) des téguments , elle-même progressive. Par-delà l'incidence de la température (une constante dans le monde des insectes), et afin de fixer un peu les idées, disons que la coloration est généralement acquise en quelques jours, là où 10 à 15 sont généralement nécessaires pour totalement rigidifier la carapace. Selon les espèces et les dates de nymphose, ce dernier laps de temps peut toutefois varier et se faire notablement plus important.

 
Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), imago, chromatogenèse, photo 1. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), imago, chromatogenèse, photo 2 Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), imago, chromatogenèse, photo 3. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), imago, chromatogenèse, photo 4.
En attendant mieux ... quelques exemples de spécimens en cours de chromatogenèse.
La phase initiale, (et donc émergente) avec les élytres entièrement blancs fait pour l'heure défaut ... mais elle viendra !
Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), imago, chromatogenèse, photo 5. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), imago, chromatogenèse, photo 6. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), imago, chromatogenèse en main, photo 1. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), imago, chromatogenèse en main, photo 2.
 
 
Quand tout se passe bien !
 
Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), scène d'élevage, photo 1. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), scène d'élevage, photo 2. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), scène d'élevage, photo 3. .......... Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), scène d'élevage, photo 4. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), taille de la tête.
Fraîches écloses, et toutes caparaçonnées de leur verte rutilance !
Ces cétoines sont un vrai régal pour les yeux ... tout comme la banane en est un pour elles !
à droite: fut-il un insecte, tout être vivant n'est pas né pour être captif, et cette photo en témoigne. Aussi surprenant que cela puisse paraître, tant la petitesse de la tête donne la mesure de celle des mandibules, les bestioles avides de soleil et de liberté sont parvenues à littéralement "démailler" le grillage d'acier d'un orifice d'aération.
 
 
Pour info ... ne pas confondre !

Bien qu'il soit préférable de le voir debout, un vieil arbre à terre ( victime des ans, de la tempête, ou d'une tronçonneuse ! ) est souvent une aubaine pour le naturaliste, et plus encore pour l'entomologiste ... si cavités il y a ! En pareil cas on peut en effet y trouver de grosses crottes, voire des larves, mais en l'absence de débris d'imagos, rien n'indique s'il s'agit de Pique-prune ou de cétoines érugineuses ... d'où l'intérêt de savoir les différencier !

Au passage vous noterez que ces très particulières espèces sont qualifiées de "parapluie", ou encore de "paravent", car leur protection, et donc celle de leurs lieux de vie, a pour effet de préserver un environnement où de nombreuses autres espèces animales ( vertébrés compris ! ) trouvent elles mêmes des conditions de vie favorables.

 
Pique-prune (Osmoderma eremita) aspect des crottes. ........... Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), larve. Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa), raster.
ci-dessus à gauche: pique prune, à droite: cétoine érugineuse.
Vous noterez la similitude d'aspect de ces larves ( Famille oblige ! ), mais surtout le "raster" de la cétoine et sa double rangée de spicules.
Attention: c'est la "nudité" du pique-prune qui se démarque, car ces alignements épineux sont présents chez les autres espèces de cétoines, hannetons, et autres !
 
 
Pique-prune (Osmoderma eremita) détail des crottes........ comparaison des crottes  du Pique-prune, et de la Cétoine érugineuses. ........Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa),  exemples de crottes Cétoine érugineuse (Cetonischema  aeruginosa),  détail des crottes.
La différence apparaît assez subtile, mais elle est !
à gauche: crottes du pique-prune, à droite: celle de la cétoine érugineuse; au centre: pique-prune en haut ... cétoine en bas !
(les crottes du Pique-prune sont plus grosses et plus courtes, là où celles de la cétoine sont moins grosses et plus longues)
  

A propos du piégeage ... toujours pour info !

Dans les années 70 Michel Tarrier a véritablement révolutionné la Carabologie, via une prospection soutenue et méthodique, se traduisant par un piégeage intensif dont les retombées n'étaient pas que scientifiques … toute peine méritant salaire ! Schématiquement le piège à carabes est constitué d'un banal gobelet plastique enterré à ras du sol, avec de 2 doigts de vinaigre de vin en guise d'attractant … et de conservateur ! Bien entendu la mise en oeuvre est à l'évidence plus complexe, car sous peine de faire "chou blanc" on ne piège pas n'importe où, n'importe comment, ni n'importe quand !

Pour les cétoines (et certains longicornes) le piège est dit "aérien", puisque suspendu aux plus hautes branches des grands feuillus (chênes notamment). Il s'agit cette fois de bouteilles plastique "bricolées", le plus souvent appâtées avec des fruits fermentés. Généralement le principe de la nasse prévaut, et à cet effet il suffit de couper la partie supérieure d'une bouteille plastique d'eau minérale, et de remboîter l'entonnoir ainsi formé.

Moyennant un appât liquide (bière par exemple) le piège ci-dessus est de nos jours couramment utilisé contre les guêpes, mais aussi à l'encontre des frelons asiatiques. Concernant ces derniers l'efficience réelle (notamment au niveau des reines) est à vrai dire mitigée, voire controversée, le manque de sélectivité étant de surcroît fréquemment dénoncé comme portant atteinte à une biodiversité déjà fort malmenée.  

 
En guise de conclusion ...
"Laissons vivre les arbres morts" !

En se substituant aux archaïques scies harpons et cognées d'antan, les tronçonneuses ont sonné le glas de très nombreux vieux arbres considérés comme inutiles, inesthétiques, ou encore dangereux. C'est fort regrettable, et plus encore dommageable. Qu'ils soient morts, dépérissants, ou simplement âgés, ces arbres sont en effet très souvent porteurs de cavités riches en terreau où prennent formes nos plus prestigieuses cétoines, sans parler des autres "résidents", oiseaux et mammifères compris. Ces vénérables ramures méritent donc notre respect, et surtout meilleur sort, car même jetées à terre par le vent ou la lourdeur des ans, elles demeurent sources de vies ... si là encore nous laissons oeuvrer Dame Nature !

 
FIN
  
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr