Quid du développement !
Allez savoir pourquoi, là où la quasi totalité des autres chenilles ont 5 stades larvaires (parfois 6 pour les femelles), les Lycènes, et donc le "Brun" en ont 4. Comme toujours la différence de taille entre le début et la fin des stades étant très importante, il s'ensuit d'inévitables et trompeurs chevauchements, d'où la difficulté de définir les stades larvaires, notamment intermédiaires.
Les choses sont d'autant plus compliquées que cette chenille est petite, et que la tête, élément d'appréciation essentiel, est "escamotable" dans les replis du "cou", faculté dont la bestiole use et abuse. Pour couronner le tout, elle mue fréquemment au sein même des boutons floraux et des excréments qu'ils contiennent, d'où l'impossibilité de trouver et comparer les capsules céphaliques, véritable "preuve par 9" du niveau des stades larvaires. Vous l'aurez compris, les illustrations des 2e et 3e stades ne sont pas vraiment ... "garanties" !
A cela s'ajoute la bien connue boulimie des chenilles ... et un transit intestinal à l'avenant ! En la matière (c'est le cas de dire ! ) le "Brun" mérite assurément le podium, car tout ce qui entre d'un bout sort de l'autre illico ... et en continu ! ... photos à l'appui ! Riche en eau, et toujours consommé par défaut, vous noterez que le feuillage génère une suite excrémentaire plus près de la gastro que des chapelets ci-dessous !
La chrysalide !
Arrivée au terme de sa croissance la chenille cesse bien sûr de s'alimenter et part en quête d'une zone à sa convenance pour se nymphoser, et donc se transformer en chrysalide, prélude au papillon qu'elle deviendra ... si tout se passe bien ! Il n'y a pas de gîte bien défini tout se passant généralement dans les jardinières, soit dans le feuillage proprement dit, soit sous les plantes nourricières, là où les débris végétaux ont tendance à s'accumuler. Les replis d'une feuille morte sont appréciés, tout comme la partie branchue jouxtant le substrat, mais les parois intérieures des jardinières conviennent pareillement. Le fait est difficile à vérifier, mais les chenilles les plus aventureuses peuvent très certainement chercher leur bonheur ( et le trouver ! ) au-delà desdites jardinières.
Comme chez toutes les chrysalides de "papillons de jour" (à de rares exceptions près, "apollons" par exemple) il y a un double amarrage au support, réalisé par la chenille lors de la phase prénymphale. L'amarrage postérieur bien différencié fonctionne classiquement sur le mode "velcro", mais la ceinture antérieure, particulièrement ténue, semble relever du symbolique, à telle enseigne qu'il est difficile de la mettre en évidence.
De prime abord les jeunes chrysalides diffèrent peu de la chenille, et sans la présence de l'exuvie nymphale on pourrait même douter. La forme générale est en effet très comparable, la coloration identique, et là où les chrysalides sont habituellement glabres, celle du "Brun" est ornée d'une très surprenante pilosité, laquelle n'a rien à envier à celle de la chenille. A l'approche du terme de la maturation, et en l'occurrence de la formation du futur papillon, les parties antérieures et ventrales de la chrysalide s'assombrissent progressivement. Dans les heures précédant l'émergence, les ailes du papillon et leurs motifs marginaux deviennent visibles par transparence.
Présentement la durée de la nymphose aura été d'à peine 2 semaines, pré-nymphose comprise, mais selon la météo du lieu et du moment cette durée est évidemment susceptible de varier. Vous noterez que l'émergence de ce papillon est extrêmement rapide, et ne prévient pas, d'où la difficulté d' "immortaliser" l'instant "T"... sachant que le déploiement des ailes n'est pas en reste ! Disons vite fait bien fait pour résumer !
Mes "pages entomologiques" ayant semble-t-il retenu l'attention des auteurs de l'ouvrage ci-dessous, j'ai été sollicité pour débriefer un très inattendu chapitre consacré aux insectes. Y voyant une belle opportunité de plaider la cause d'une Nature qui m'est chère, j'ai volontiers donné suite, d'où la raison d'être de cette très inhabituelle conclusion ... version "pub" !
Alors
que je m'interrogeais sur la conclusion à donner à
cette nouvelle "page entomo" j'ai reçu le dernier livre de
Sophie Darel, talentueuse artiste "multicartes"
(comédienne, animatrice, imitatrice, chanteuse) pour qui le
pire des gros mots s'appelle "retraite". Sorti en septembre 2019,
et intitulé "Objectif 100 ans en pleine forme" , ce
6e ouvrage en témoigne et se présente sous un
concept très original, ajoutant ainsi à son
intérêt.
Il s'agit en effet d'une succession d'instants vécus, glanés au fil du quotidien, et bien sûr représentatifs des thèmes abordés. Faisant suite à chacun des sujets développés par l'auteure, un spécialiste de renom "prend la relève" pour conseiller, démêler le vrai du faux, mettre à mal les idées reçues, ou encore expliquer "comment ça marche" ... en toute simplicité !
J'ajouterais qu'à tout âge vous passerez un excellent moment car la plume de Sophie Darel ( avec la complicité de Jack Anaclet son mari ! ), n'est pas du genre à engendrer la mélancolie ! C'est cash, sans tabous, empreint du bon sens, et en prime vous y trouverez d'excellents conseils, et de bien belles signatures !