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- les TIPULES ou
"COUSINS" !
- (Diptères
Tipulidae)
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- Cette page est en
cours de révision iconographique.
- Merci de votre
indulgence, et d'un peu patienter !
-
- Intro !
-
- Plus
connues sous le nom de "cousins", les Tipules adultes ressemblent
à d'énormes moustiques (à de gros
"maringouins" diraient nos amis du Québec ! ), mais elles
ne font que ressembler .... et c'est heureux vu leur taille !
-
- A noter que l'on doit dire UNE Tipule,
même si bon nombre d' entomologistes (dont je suis !) ont
plutôt tendance à masculiniser la bestiole ! En fait
le genre de toute bestiole est déterminé par la
terminaison de son appellation latine, autrement dit par sa
déclinaison ... et celles en "a" ou "ae" sont du genre
féminin .... CQFD !
-
- A noter également que cette page
fait principalement référence à la Tipule des
prairies (Tipula paludosa) et à celle du chou (Tipula
oleracea). Ces 2 espèces, au demeurant voisines, sont en
effet très communes et répandues, mais aussi
potentiellement nuisibles.
-
- A noter enfin que les Tipules sont
parfois appelées "mouches-faucheux", leurs très
grandes pattes n'étant pas sans rappeler celles des
Opilions, Arachnides très fréquents et
communément appelés "faucheux".
-
- Présentation
-
- Exemples de tipules .....
.... et donc de "cousins"
!
-
- Les Tipules relèvent des
Diptères, insectes dotés d'une seule paire d' ailes
membraneuses, et de pièces buccales conformées pour
piquer (moustiques, taons), ou pour sucer (mouches par exemple).
Les ailes postérieures sont remplacées par des
"balanciers" organes intervenant dans l'équilibration,
notamment du vol. A noter que l'ablation d'un balancier, ou sa
simple détérioration accidentelle, suffit pour
fortement perturber le vol, voire totalement l'inhiber. Plus ou
moins développés selon les espèces, ces
balanciers sont particulièrement typiques et visibles chez
les Tipules (ci-dessous).
-
-
-
- à gauche:
localisation et disposition des balanciers ou "haltères"
des tipules.
- à droite:
détail du "cuilleron", c'est-à-dire de
l'extrémité du balancier.
- (forme et concavité
faisant penser à une petite
cuillère)
-
- Avec les Coléoptères, et
les Hyménoptères, les Diptères figurent parmi
les insectes les plus nombreux en terme d'espèces. Rien
qu'en France les Diptères sont représentés
par 8.000 espèces, et la famille des Tipulidae approche les
200 . Les "cousins" sont des insectes totalement inoffensifs, du
moins pour l'homme et les animaux, car à l'état
larvaire ils sont très polyphages et certaines
espèces peuvent s'avérer préjudiciables
à toutes les formes de cultures, qu'elles soient
fourragères, vivrières, potagères, ou encore
ornementales à l'instar des pelouses.
-
- Les Tipules affectionnent les terres
dites "fraîches", voire franchement humides. A l'état
adulte ces insectes sont surtout actifs en soirée, et aux
premières heures de la matinée si la
température est suffisamment clémente.
Généralement les adultes commencent à
apparaître en juillet-août (cas de T. paludosa par
exemple) mais le maximum des émergences s'observe en
septembre, avec "prolongations" possibles en octobre quand la
météo ou la région s'y prêtent. Deux
générations annuelles peuvent parfois s'observer
dans le midi (cas de T. oleracea par exemple), avec une
première émergence au printemps (avril- mai), et une
seconde en automne.
-
-
- in natura, et "en main" ...
comme d'hab !
-
- Le dimorphisme
sexuel
-
- Chez les Tipules les sexes sont
séparés, et aisément reconnaissables
(ci-dessous). Les accouplements sont par ailleurs
répétés, et suivent de peu l'émergence
des adultes. A noter que cet "empressement", sorte de "y'a pas de
temps à perdre", est classique chez les insectes
dotés d'une durée de vie très brève.
Leur seule raison d'être est la reproduction, et c'est
tellement vrai à que certaines espèces ne
s'alimentent même pas, faute de pouvoir le faire (atrophie
ou absence de trompe, par exemple, chez bon nombre de papillons
nocturnes).
-
-
- extrémités
abdominales des tipules: à gauche: mâle;
à droite: femelle.
- (chez cette dernière
l'extrémité abdominale est
différenciée en oviscapte ou
ovipositeur)
- au centre:
accouplement.
-
- Portraits
!
- drôle de "tronche" ....
... si je puis dire!
- Morphologie de la
tête (au centre, le "modèle")
- Chez les Tipules les yeux sont
très gros, et finement "ocellés". Le "museau",
très allongé, permet de sucer (comme la mouche),
mais non de piquer (comme le moustique). Les antennes permettent
de différencier les sexes (celles du mâle
étant nettement plus développées), mais la
forme de l'extrémité abdominale est censément
plus facile à observer.
-
- La ponte
-
- Les oeufs, 300 au bas mot, sont en
principe pondus dans le sol, mais ils sont fréquemment
expulsés quand l'insecte est posé, voire même
en vol. Ils sont noirs, très petits, rigides, et en forme
de navette aplatie avec une face nettement concave (ci-dessous).
Leur développement est assez rapide, de l'ordre d'une
quinzaine de jours, et une grande humidité leur est
nécessaire. Les larvules se nourrissent d'humus et leur
grande résistance au froid fait qu'il n'y a pas de
véritable hivernation, mais seulement un ralentissement de
leur activité, cette dernière reprenant au
printemps.
-
- oeufs de tipules...
.... et larves naissantes !
- Pondus dans la main, et issus d'une
ponte "réflexe" (l'insecte étant tenu par les ailes)
ces oeufs ont été émis en moins de 2 minutes.
Je devrais d'ailleurs dire "éjectés", car l'oeuf est
littéralement projeté, comme l'est celui de
certaines espèces de phasmes. Les larves sont à
l'évidence minuscules, d'où une piètre
qualité d'image.
-
- Trouvée accouplée, mais "abandonnée" par
son partenaire lors de la prise en main pour photo, une femelle
s'est "lâchée" 48h plus tard. Loin d'être
ventrue comme certaines "big mamma" tipules peuvent l'être,
j'ai néanmoins dénombré 490 ufs. Pour
important qu'il soit, ce chiffre est sans doute en
deçà de la réalité car la bête a
été libérée vive, et certes "amincie",
mais pas forcément "à sec". De plus les tipules
pouvant s'accoupler plusieurs fois, la ponte était
peut-être déjà commencée, d'où
un "tour de taille" relativement modeste
-
- La larve
-
- Parfois qualifiées de "vers
étoilés", en raison de la conformation de leur
extrémité abdominale, les larves de tipules sont
plus classiquement baptisées "vers gris",
dénomination qui englobe peu ou prou tout ce qui n'est pas
"vers blancs", comme le sont par exemple les larves de hannetons.
-
- Par opposition aux "vers gris" du type
chenilles de Noctuelles (Lépidoptères), les larves
de Tipules sont apodes, et donc dépourvues de pattes, et
elles ne s'enroulent jamais sur elles-mêmes, forme de
défense commune à de nombreuses espèces de
chenilles. La tête de la larve de Tipule est petite, et de
prime abord bien souvent invisible, car tout l'avant-corps est
susceptible de se rétracter, ce qui est de règle
quand la larve en question est dérangée, et se sent
donc inquiétée.
-
-
- Larves de tipule, aspect
général.
-
-
- larve de tipule ...
détails !
- à gauche: la tête (
dévaginée ! ), à suivre: "portraits"
de l'arrière-train !
Sur ces derniers on distingue
nettement les orifices respiratoires , en l'occurrence les "yeux"
noirs. Vous noterez qu'ils se situent juste au dessus de l'anus,
et que la forme, la disposition, et le nombre des expansions
entourant ces orifices sont des critères spécifiques
caractéristiques.
-
.
- Nymphe de tipule ... en
attendant plus et mieux !
-
- Les larves de Tipules se
développent généralement sous terre, et ce au
détriment des racines (notamment herbacées), mais
aussi des rhizomes et autres tubercules. A noter qu'elles sont
nuitamment susceptibles de remonter en surface, via leurs
galeries, et de s'attaquer au collet des végétaux,
voire aux parties aériennes le jouxtant. Sur de jeunes
plantules, céréales par exemple, les
conséquences peuvent être désastreuses quand
l'insecte abonde.
-
- Les larves de certaines espèces
de Tipules vivent en milieu sub-aquatique comme Tipula maxima, la
plus grande de nos Tipules avec une envergure excédant
souvent les 60 mm et des larves atteignant une longueur de 5 cm.
D'autres encore se développent dans les bois cariés
ou partiellement décomposés, comme Ctenophora
ornata, l'adulte étant joliment rayé
d'orangé, de jaune, et de noir (voir en fin de page). A
noter que ce chromatisme est assez exceptionnel car bon nombre de
nos tipules sont pratiquement monochromes, et confinés dans
la gamme des bruns.
-
- édifiant
!!!
-
- En certaines occasions les larves de
tipules sont susceptibles de "remonter" en surface de façon
très spectaculaire. Bien entendu, il s'agit d'une sorte de
"sauve-qui-peut" général, probablement
généré par des apports chimiques, ou par le
risque de noyade inhérent au "détrempage" du terrain
suite à des pluies surabondantes Présentement les
fuyardes se sont retrouvées piégées le long
d'une aire bétonnée ... sans doute pour le plus
grand régal des prédateurs ! Je vous laisse imaginer
les dégâts occasionnés aux cultures, quand de
telles pullulations sont à l'oeuvre !
-
- Le pour .... et le contre
!
-
- Par-delà la potentialité
de leurs nuisances, les Tipules (tant à l'état
adulte que larvaire), représentent une véritable
manne pour de nombreux animaux, à commencer par les oiseaux
et les batraciens. Par ailleurs ces insectes sont plus ou moins
détritiphages et contribuent efficacement à la
génération de l'humus (dégradation des
feuilles mortes par exemple), mais aussi à
l'aération des sols et à leur
fertilisation.
-
- Comme souvent il est plus facile de
constater les nuisances, que d'apprécier les bienfaits, et
en l'occurrence il n'est jamais agréable de voir sa pelouse
prendre des allures de patchwork, ou ses jeunes salades finir
"raplapla" du jour au lendemain. Dans le même esprit,
récolter des pommes de terres ou des betteraves
forées par les larves n'a rien de très plaisant, et
vous l'aurez compris, ce ne sont là que quelques
exemples.
-
- J'ajouterais que les " cousins" sont
attirés par la lumière, et qu'il est rarement
apprécié de les voir envahir la véranda, ou
"tournicoter" autour de l'éclairage du salon, sans parler
de ceux qui se posent au beau milieu de l'écran
télé (et de votre feuilleton
préféré !), ou viennent batifoler sur votre
ordi....à deux doigts de votre nez !
-
- Bien entendu toutes les espèces
ne présentent pas le même degré de nuisance,
et il va sans dire que des terres favorables, alliées
à une pluviosité élevée, sont
évidemment de nature à générer de
fortes densités d'insectes, voire de véritables
pullulations. A l'inverse, et en faisant abstraction d'incidences
économiques que l'on sait désastreuses, on peut dire
que la sécheresse de 2003 a prévalu sur tous les
insecticides .... pollution en moins!
-
- Attention .... fragile
!
-
- Les Tipules sont dotées d'un
moyen de défense original, et efficace, en ce sens que la
bestiole abandonne volontiers une ou deux pattes à qui veut
s'en saisir (qu'il s'agisse du bec de l'oiseau, ou de vos doigts),
le reste, si je puis dire, s'envolant comme si de rien
n'était. Les pattes de ces insectes sont en effet
dotées de zones de ruptures, mais cette forme d'autotomie,
et donc de défense, trouve vite ses limites car la bestiole
n'a que 6 pattes
.et elles ne repoussent pas!
-
-
- exemples de
pattes....
...."abandonnées" !
-
-
- A noter qu'un insecte mutilé se
"dépêche" bien souvent de pondre (à moins
qu'il s'agisse d'un mâle!). Expérimentalement parlant
cette réaction est par exemple induite par l'ablation des
antennes, ou des tarses, ou encore de tout ou partie des ailes. Le
fait est d'ailleurs bien connu de certains éleveurs
d'insectes (papillons notamment), qui en usent, et parfois en
abusent.
-
- Une tipule peut en cacher
une autre !
-
- Bien
qu'elle soit la copie conforme de l'espèce
précédente, du moins à l'état adulte,
la tipule ci-contre diffère par ailleurs très
nettement, puisqu'elle se développe dans les bois
(feuillus) dégradés, mais non pourris. Vous noterez
le piteux état de la bestiole , seule rescapée d'un
... "couac" d'élevage !
-
- Pour l'heure cette espèce n'est
pas identifiée, mais elle a le mérite de montrer la
complexité de cette Famille, et des quelques 200
espèces de la faune française. Elle témoigne
également d'un précepte bien connu ...." ne jamais
se fier aux apparences" !
-
-
-
- Larves au maxi de leur taille,
vues globales et détails
-
-
- La mue nymphale ( illustrations
assez exceptionnelles ! )
- de gauche à droite:
1)- larve en pré-nymphose; 2 & 3)- larve en
cours de mue nymphale;
- 4)- nymphe tout juste
formée, avec sa mue ( "déroulée" par mes
soins ! ).
-
-
- à gauche:
début de coloration de la nymphe (suite de la
précédente série de
photos).
- au centre: exemple de
nymphes ( femelles encadrant un mâle ?
)
- à droite:
détail du supposé mâle ( plus "épineux"
! )
-
-
- Vous avez dit bizarre ...
... comme c'est bizarre !
- ... ni totem ! ... ni pub pour
un grill bien connu ! ... réponse ci-dessous
!
-
-
-
- Cette forme d'émergence à
mi-corps de la nymphe (précédant de très peu
la sortie de l'adulte), se rencontre pareillement chez la
Sésie apiforme et le Cossus gâte-bois, papillons
à chenilles là aussi xylophages (voir site). Bien
entendu, ce curieux "jaillissement" témoigne de la
mobilité de la nymphe, initialement formée au coeur
du bois. Il témoigne également du pré-forage,
par la larve, de la galerie de sortie .... et de sa "porte" !
Cette dernière est en effet
"pré-découpée", car la nymphe n'est pas apte
à creuser. Cette "porte", qu'il suffit donc de pousser, est
restée attenante sur les 2 dernières photos.
-
... et pour le plaisir
des yeux !
-
-
............. .............
- à gauche: les tipules sont
des insectes généralement ternes, mais comme
toujours il est des exceptions, tel ce Ctenophora ornata. Cette
espèce à la particularité de vivre dans les
bois très dégradés, limite pourris, et de
voir les mâles dotés d'antennes très
développées et fortement pectinées; au
centre : tipule faisant de la balançoire sous la brise
! à droite: tipules en train d'éclore !
...merçi Laetitia !
-
-
- En guise de conclusion
....
-
- Je dirais que nos cousins
à longues pattes ont le droit de vivre leur vie, comme nous
vivons la nôtre....
- .... mais point trop n'en faut
!
-
-
-
-
FIN
-
- lles pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr