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LE SIREX GÉANT (Urocerus gigas) !
(Hyménoptère Siricidae)
 
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Addenda !

Tout arrive ! … pour qui sait attendre !
( pour une bonne compréhension, merci de suivre la chronologie ! )
 
1)- Fin Août 2010: Prélevée sur un sapin fraîchement abattu, une bûchette (10 cm de diamètre pour 30 cm de longueur) s'est vue promue "pondoir à Sirex", et au cours d'un même après-midi, 3 femelles s'y sont succédées. Le but était d'obtenir des mâles, pratiquement introuvables "in natura" ( et de fait non trouvés ! ) car ils passent pour se complaire au sommet des arbres, et même s'y regrouper. Par contre il n'est pas dit s'ils daignent descendre, ou si les femelles doivent .... les y rejoindre !
 
Sirex géant (Urocerus gigas) bûchette expérimentale pour ponte, photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas) bûchette expérimentale pour ponte, photo 2. Sirex géant (Urocerus gigas) bûchette expérimentale pour ponte, photo 3.
à gauche: la fameuse "bûchette-pondoir" ... ou plus exactement la moitié restante !
(l'autre moitié a été tronçonnée en 3 parties, à des périodes différentes, pour des raisons ultérieurement précisées)
au centre et à droite: "état de surface" après la coupe du 3e et dernier tronçon ( 25 juillet 2011).
Remarquer les nombreuses galeries larvaires remplies de sciures compactées.
 
 
2)- Fin Avril 2011: la bûchette sert à nouveau de pondoir mais cette fois pour la Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), ennemie jurée des larves de Sirex. Là encore plusieurs femelles sont mises à contribution, le but étant cette fois de rechercher le très curieux "oeuf à flagelle" du parasite, lequel est pondu au contact de sa proie, et donc d'une larve de Sirex. A cet effet un premier tronçon de la bûchette est prélevé sitôt la ponte des Rhysses, et décortiqué "menu menu" dans la foulée ! C'est pari gagné concernant le fameux oeuf (*), et bonus en sus avec la découverte d'un panel de jeunes larves de Sirex, là aussi quasi introuvables dans la nature.
 
(*) à découvrir sur la "page entomo" consacrée à la Rhysse (faisant suite à la présente).
 
Sirex géant (Urocerus gigas), larves juvéniles, photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas), larves juvéniles, photo 2. Sirex géant (Urocerus gigas), larves juvéniles, photo 3. Sirex géant (Urocerus gigas), larve "in situ", photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas), larve "in situ", photo 2.
de gauche à droite: 1 à 3)- panel de larves juvéniles de Sirex, issues de ma bûchette-pondoir "expérimentale". Toutes ces larves étant du même âge, en l'occurrence 8 mois et des poussières (hiver 2010-2011 inclus), j'avoue être passablement surpris par les très importantes différences de tailles, et ne pas avoir d'explication "certifiée" à proposer. 4 & 5)- Jeune larve "in situ", mise à jour lors du même "décorticage".
 
 
3)- Début Juillet 2011: un second tronçon est prélevé et débité, en l'espoir de trouver la larve de la Rhysse au contact de celle du Sirex, autrement dit de trouver le parasite au contact de sa proie ... voire attablé à ses dépens ! Pari cette fois perdu, mais découverte très inattendue d'une brochette de nymphes de Sirex, pour certaines prêtes à "éclore", alors que la durée du développement est en principe de 2 ans, voire 3.
 
Sur la photo centrale ci-dessous vous remarquerez que la galerie se termine en "cul-de-sac", côté tête de la nymphe. Comme déjà dit, c'est en effet le Sirex adulte qui creuse lui même son chemin vers l'air libre, et le fait mérite d'être souligné, car chez les insectes xylophages la sortie est le plus souvent pré-forée par la larve, les mandibules de l'adulte n'étant conçues pour creuser le bois.
 
Sirex géant (Urocerus gigas), nymphes mâles, photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas), nymphes mâles, photo 2. Sirex géant (Urocerus gigas), nymphe mâle  "in situ". Sirex géant (Urocerus gigas), nymphe mâle prête à "éclore". Sirex géant (Urocerus gigas), mâle venant d'éclore.
de gauche à droite: 1 & 2)- assortiment de nymphes, et donc de futurs Sirex ... plus nains que géants ! La petitesse de ces nymphes, et le fait qu'il s'agisse uniquement de mâles, m'a fait douter de leur identité ... avant "vérif" ! 3)- nymphe de Sirex "en place". Vous noterez la totale absence d'enveloppe protectrice, la galerie s'avérant en elle-même suffisante. 4)- nymphe mâle proche de l'éclosion; 5)- la même, peu après l'éclosion, et donc très incomplètement pigmentée.
 
 
4)- Mi-Juillet 2011: Les Sirex commencent à sortir du reste de la bûchette, et les mâles espérés sont effectivement au rendez-vous. Ils le sont même très majoritairement, pour ne pas dire exclusivement .... mais ça je ne le savais pas encore !
 
Sirex géant (Urocerus gigas), adulte mâle, photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas), adulte mâle, photo 2 Sirex géant (Urocerus gigas), adulte mâle, photo 3 Sirex géant (Urocerus gigas), adulte mâle, photo 4
 
Sirex géant (Urocerus gigas), adulte mâle, photo 5 Sirex géant (Urocerus gigas), adulte mâle, photo 6 Sirex géant (Urocerus gigas), adulte mâle, photo 7 Sirex géant (Urocerus gigas), adulte mâle en main, photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas), adulte mâle en main, photo 2.
Exemples de mâles de Sirex tous azimuts ... et en double série pbotographique !
Vous noterez que la taille des mâles est susceptible de varier dans des proportions très importantes (10 à 30 mm),
tout comme celle des femelles (20 à 40 mm, hors tarière).
 
 
Sirex géant (Urocerus gigas), adulte femelle, photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas), adulte femelle, photo 2 Sirex géant (Urocerus gigas), adulte femelle, photo 3.
 de gauche à droite: 1 à 3)- la première femelle vient sortir ... faisant suite à une série de 10 mâles ! Ce sex-ratio très "inégalitaire" est-il normal, ou les femelles éclosent-elles comme souvent après les mâles ?  La réponse s'est fait attendre, et comme vous le verrez elle a de quoi surprendre !
 
Sirex géant (Urocerus gigas), accouplement.
L'accouplement !
Alors qu'elles étaient au contact l'après-midi durant, les bestioles se sont décidées "hors délais" ... du moins pour le photographe ! Branle bas de combat, luminosité très insuffisante, coup de flash "foireux" ... et pour comble séparation du couple rendant tout doublé impossible ... sorry ! L'avenir et la bûchette devaient logiquement nous éclairer sur la normalité ou non de ces tardives "étreintes, mais en entomo il y a souvent des ... "mais" !
 
 
5)- Fin Juillet: Des mâles ! encore des mâles ! toujours des mâles !
 
 Sirex géant (Urocerus gigas), trio de mâles. Sirex géant (Urocerus gigas), "quator" de mâles. Sirex géant (Urocerus gigas), lot de nymphes et jeunes larves.
à gauche: trio de mâles en l'attente d'une femelle ... qui ne viendra pas ! au centre: là ils sont 4, et la bûchette commence à prendre des allures de passoire ! à droite: le prélèvement d'un 3e et dernier tronçon a livré des nymphes prêtes à éclore, et des larves inexplicablement fort peu avancées, alors qu'elles sont du même âge que les nymphes.
 
 
6) - Dernière décade d'Août 2011 - Plus rien ne sortant de la bûchette, les dés semblent bel et bien jetés. C'est donc l'heure du bilan, et les surprises sont de tailles ... au propre comme au figuré ! En effet, sur les 43 sirex obtenus (26 sortis de la bûchette, plus 17 nymphes par "débitages") il y a eu 1 seule femelle, soit un quota inférieur à 2,5 % ! Ce surprenant sex-ratio ne pouvant être le fruit du hasard, sa raison d'être se pose, tout comme le processus permettant sa mise en œuvre. Non moins surprenante est la rapidité du développement, mais aussi la petitesse systématique des bestioles, puisque la plupart des exemplaires se situent entre 15 et 18 mm, les mini et maxi étant respectivement de 12 et 20 mm.
 
Sirex géant (Urocerus gigas), la fameuse bûche-pondoir illustrant les éclosions, photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas), la fameuse bûche-pondoir illustrant les éclosions, photo 2.
Avec ses 26 allumettes fichées dans les trous de sorties des Sirex,
la moitié restante de la bûchette initiale prend des allures de hérisson !
 
 
Sirex géant (Urocerus gigas),  illustration des différences de tailles, photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas),  illustration des différences de tailles, photo 2. Sirex géant (Urocerus gigas),  illustration des différences de tailles, photo 3 Sirex géant (Urocerus gigas),  illustration des différences de tailles, photo 4 Sirex géant (Urocerus gigas),  illustration des différences de tailles, photo 5.
de gauche à droite: 1 à 3)- Une des femelles ayant pondu dans la bûchette, et son étonnante progéniture ... du genre "modèle réduit" ! Vous noterez que la pondeuse est certes de belle taille, mais néanmoins normale pour l'espèce. Vous noterez également que le couple miniature comporte la fameuse femelle de la bûchette, et un des plus grands mâles issus de cette même bûchette. 4)- le plus grand mâle issu de la bûchette, et le plus petit ... soit 12 mm ! 5)- ...et pourtant il s'agit de la même espèce, et en l'occurrence de ma "pondeuse", associée au mini mâle de la photo contiguë.
 

 Oyez oyez !

Au terme de cet additif, et de mes "savants" décorticages de bûchette ( au demeurant quasi "miraculeuse" ! ), je dirais mon étonnement devant un sex-ratio particulièrement défavorable aux femelles. Même étonnement face à la rapidité du développement de ces Sirex, et bien sûr à leur petitesse. Sur ce dernier point il est certes tentant d'y voir une relation avec la nourriture, et plus précisément un rapport défavorable entre le volume de nourriture disponible et le nombre de convives.

La malnutrition larvaire entraîne en effet une réduction de la taille des insectes adultes, et cette incidence est bien connue des éleveurs de papillons, J'avoue cependant douter, car ma bûchette était loin d'être rendue au bout de ses ressources, et si cette malnutrition peut à l'occasion influer sur la durée du cycle, c'est toujours dans le sens d'un allongement, et non d'une réduction, surtout dans de telles proportions.

Bien entendu, si un spécialiste de ces insectes passe par là, je serais ravi d'avoir son point de vue !
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr