Une fois la pupe formée, les grandes manoeuvres de la métamorphose vont pouvoir commencer. Très schématiquement les organes et tissus de l'asticot vont disparaître (= "histolyse") au profit d'un amas cellulaire qui va progressivement s'organiser (= histogenèse) pour donner une nymphe, préfiguration de l'insecte adulte. Les illustrations ci-dessous témoignent du processus, et de la formation récente de la nymphe, eu égard à l'absence de pigmentation. Ces photos ont été réalisées une semaine après la formation des pupes.

Bien entendu j'attendais les éclosions avec une certaine impatience, mais le moment venu je me suis retrouvé avec une série de bestioles au statut de prime abord incertain, la grande disparité des tailles et l'absence de phénotypes mâles me faisant craindre ne pas avoir élevé la bonne … mouche à merde !

Quelques jours plus tard l'émergence des mâles espérés levait le doute identitaire, mais une autre interrogation s'en trouvait posée, car chez les insectes ce sont généralement les mâles qui "naissent" les premiers. Cette peu courante inversion ayant assurément sa raison d'être, je pense qu'elle permet aux femelles de se "préparer" (physiologiquement parlant), et d'être au "top" le moment venu. L'accouplement et la ponte sont en effet largement tributaires de la fraîcheur de l'excrément .... et Dame Nature n'a pas prévu de frigo !

Pour les amateurs de chiffres et dates, vous noterez que les oeufs ont été récoltés in natura le 22 Février (2012), puis placés pour élevage "en intérieur", à 20°. L'éclosion des oeufs est intervenue le 27 du même mois, et les premières émergences des adultes le 13 Mars. Contrairement aux 2 générations annuelles plus ou moins "officielles", la rapidité de ce développement me semble confirmer la possibilité de multiples générations, le nombre étant bien sûr fonction de la région, et des conditions météo de l'année.

Ce genre de photo est grandement facilité par l'inaptitude ( provisoire ! ) au vol de la bestiole, mais il ne faut pas rêver. A défaut de voler elle se complaît en effet à prendre l'allumette pour un ascenseur ... qui ne s'arrête jamais là où vous le souhaitez ! Elle peut également préférer tournicoter autour vos doigts, ou tenter de s'échapper en optant pour le "grands saut" à répétition ( sans élastique ! ), et là mieux vaut éviter la pelouse ... si vous comptez revoir votre bestiole !