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Le BOMBYX de la RONCE !
(Macrothylacia rubi, Lépidoptère Lasiocampidae)
 
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Intro !
 
Tous les insectes portent un nom scientifique, auquel s'ajoute parfois un ou deux noms vernaculaires, autrement dit communs. Par contre les dénominations larvaires sont très peu diversifiées, puisqu'elles se résument à la notion de "chenille" pour les papillons, et à celle d' "asticot" pour les mouches, tous les autres insectes devant se contenter (si je puis dire ! ) d'avoir des "larves".
 
Il est cependant des exceptions, et notre Bombyx en est une, car sa chenille est connue sous le nom d' "Anneau du Diable" ...ce qui laisse augurer du pire ! En fait la seule originalité de ce papillon ...c'est qu'il n'en a pas, du moins de notoire ! Il s'ensuit une "page entomo" censément moins copieuse qu'à l'accoutumée, d'autant que certaines illustrations n'arriveront qu'à l'automne ...et ce dans le meilleur des cas ! Autant dire que ce n'est pas gagné !
 
le Bombyx de la ronce ....Bombyx de la ronce (femelle de collection)  .... (Macrothylacia rubi)
exemplaire de collection (femelle), et donc "étalé"
Présentation
 
Le Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) est un papillon nocturne largement répandu, mais toujours très loin d'abonder. Sa chenille doit en effet hiverner, ce qui ne va pas sans "casse", et de plus elle a le chic pour "choper" tout ce qu'il ne faudrait pas, à savoir maladies et parasites en tous genres ...tout cela sans compter les avatars pouvant également survenir au niveau des oeufs et des chrysalides !
 
Tout comme la "Feuille morte du chêne" (site), ou le "Minime à bande jaune" (site), ce Bombyx relève des Lasiocampidae, Famille représentée en France par une trentaine d'espèces. La bestiole apparaît de Mai à Juillet, et n'a qu'une génération annuelle. Le mâle vole de jour, et de préférence l'après midi en plein soleil, tandis que la femelle s'active la nuit, notamment pour pondre.
 
Ce Bombyx est parfois appelé "la Polyphage", en raison de l'éclectisme nourricier de ses chenilles, ces dernières s'accommodant de plantes aussi diverses que les ronces, fraisiers, framboisiers, luzernes, trèfles, prunelliers, potentilles, bruyères, callunes, rosiers, etc....
 
Les chenilles de ce papillon sont souvent données comme urticantes, mais le cas échéant ce n'est qu'un aimable "grattouillis" en regard des "vraies" urticantes que sont les 2 processionnaires (pin & chêne), et le cul brun. Avec ces dernières vous n'aurez pas assez de vos dix doigts pour vous gratter la couenne, et croyez-moi c'est encore peu dire !
 
femelle de Bombyx de la ronce sur le vif (photo 1) femelle de Bombyx de la ronce sur le vif (photo 2) femelle de Bombyx de la ronce sur le vif (photo 3) femelle de Bombyx de la ronce sur le vif (photo 4) femelle de Bombyx de la ronce sur le vif (photo 5)
 La femelle du Bombyx de la ronce atteint une envergure de 60 à 65 mm.
 
 
Bombyx de la ronce (Macrthylacia rubi) mâle Bombyx de la ronce (Macrthylacia rubi), couple Bombyx de la ronce (Macrthylacia rubi), couple en main 
à gauche : plus petit ( 45-50 mm ), et plus brun-roussâtre, tel se présente le mâle; au centre : couple au repos, avec mâle à gauche;
à droite : couple en main ( tradition oblige ! ), avec mâle en bas.
 
La ponte
 
Elle suit l'émergence du papillon, et bien sûr sa fécondation. L'accouplement. a lieu dans la journée, les mâles en maraude étant attirés, et guidés, par les phéromones sexuelles émises par les femelles vierges.
 
Les oeufs sont plus ou moins pondus en amas sur le feuillage, ou autour des tiges de la plante nourricière. Ils sont gros, et donc relativement peu nombreux (200 environ) encore que cette appréciation soit pour l'heure assez subjective, faute d'avoir pu le vérifier en élevage. Encore une lacune à combler pour la prochaine saison !
 
Bombyx de la ronce ..... oeufs de Bombyx de la ronce ....exemple de ponte (partielle)
 
La chenille
 
La chenille naissante est d'un beau noir velouté, joliment cerclé d'ocre ou d'or au niveau de chaque membrane intersegmentaire. Cette parure restera inchangée durant la plus grande partie du développement de la chenille, puisque l'acquisition complète de la toison définitive se fera pratiquement au dernier stade.
 
Les chenilles naissent le plus souvent courant juin, et leur très lente croissance les amène à l'automne où il n'est pas rare de les voir s'exposer longuement au soleil , comme si elles voulaient "faire le plein" avant l'hiver. Bien qu'elles soient arrivées à terme, ces chenilles vont en effet devoir hiverner, et la quête d'un gîte favorable donne souvent lieu à une véritable frénésie déambulatoire ... qui dans le pire des cas s'achèvera sous les roues de votre voiture, car la bestiole n'est pas du genre à se laisser impressionner par la traversée d'une route, voire d'une autoroute !
 
Vous l'aurez compris, c'est durant cette phase que les chenilles de notre bombyx sont le plus souvent rencontrées, car cette longue quête les oblige à quitter le couvert de leurs pénates. C'est aussi le bon moment pour apprécier la réactivité de la bestiole, mais aussi la fermeté et la puissance de l'enroulement défensif, ce dernier ayant bien sûr inspiré le descripteur, d'où le nom d' "Anneau du diable".
 
Durant l'hiver, par temps doux, ces chenilles seraient susceptibles de "grignotages" très ponctuels, mais ne l'ayant jamais observé, j'avoue douter. Cela dit la sortie "officielle", intervient en Mars-Avril, et en attente de "coconner" les velues bestioles prennent là encore de longs "bains de soleil"... toujours sans s'alimenter !
 
 
chenilles naissantes de Bombyx de la ronce (photo 1) chenilles naissantes de Bombyx de la ronce (photo 2) chenilles naissantes de Bombyx de la ronce (photo 3) chenille naissante de Bombyx de la ronce, détail (photo 1) chenille naissante de Bombyx de la ronce, détail (photo 2)
vêtues de velours noir annelé d'or ou d'ocre, telles sont les chenilles du premier âge, et telle sera encore leur parure jusqu'à mi-développement
 
chenilles de Bombyx de la ronce, à mi-développement chenilles sub-matures de Bombyx de la ronce chenille sub-mature de Bombyx de la ronce (détail)
à gauche: la livrée juvénile est encore là !
au centre et à droite: passage au "pelage" définitif
 
Anneaux du diable (Macrthylacia rubi) photo 1 Anneau du diable (Macrthylacia rubi), gros plan, photo 1 Anneau du diable (Macrthylacia rubi), gros plan, photo 2
"Anneaux du diable" à terme, dans leur position défensive typique !
Comme ces images en témoignent, vous pouvez manipuler ces bestioles sans problème ....
.....sous réserves de ne pas être allergique aux chenilles ! .... et ce dans tous les sens du terme !
 
 
pour finir de vous convaincre .... poignée de Bombyx de la ronce .....si vous ne l'êtes pas encore !
... mais ne jouez pas trop avec l'anneau du diable ...des fois que ! 
 
La nymphose
 
Comme déjà dit, elle intervient en Mars-Avril, après l'hivernage, et elle fait suite à une brève période transitoire pouvant se qualifier de pré-nymphale. Le cocon est très mince, et tissé au sol parmi les plantes hôtes. Il est composé d'une soie brune et de poils agglomérés. La vie nymphale est brève, l'émergence du papillon se faisant le plus souvent courant Juin ...du moins quand tout se passe bien !
 
cocon de Bombyx de la ronce (photo 1) cocon de bombyx de la ronce (ouvert avec chenille) cocon de Bombyx de la ronce (photo 3) cocon et chrysalide de Bombyx de la ronce
 
Le "mystère" des cocons gigognes !

C'était à la mi-octobre, dans une friche herbacée ponctuée de ronciers. J'y cherchais des mantes religieuses, et au fil de mes "tournicotages" je suis tombé sur 4 grosses chenilles de Bombyx de la ronce prenant classiquement leur bain de soleil automnal. Espérant obtenir des cocons avant l'hiver (et donc très prématurément), j'ai ramené les bestioles chez moi pour une "mise au chaud" censée contrecarrer le processus conduisant au "standby" hivernal de ce genre de chenille. A ma grande surprise ça a marché, et en quelque sorte doublement, car fin octobre 3 chenilles m'avaient déjà donné ... 6 cocons !!!

Lors de la découverte du premier "cocon gigogne" j'ai de suite été intrigué, car à l'encontre de toute logique la mue de la chenille était à l'extérieur du cocon interne. Cherchant bien sûr à en savoir plus, j'ai ouvert le supposé cocon du papillon, et là je suis tombé sur une méga larve parasite, a priori d'ichneumon. Le problème c'est que les espèces sont nombreuses, et même très nombreuses ... les plus grosses me semblant loin de correspondre à l'énormité de ces larves.

En attendant l'hypothétique éclosion d'un parasite adulte, et de son identification, je suis donc preneur de tout info ... et cela des 2 mains !

 
Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) cocon parasité, photo 1. Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) cocon parasité, photo 2. Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) cocon parasité, photo 3
Le premier "cocon gigogne", tel que découvert ! L'enveloppe extérieure, très grande et très mince correspond au "vrai" cocon du papillon;
à droite: par transparence, on devine le cocon du parasite, et ce qui reste de la chenille.
Pour bien comprendre: Dans un premier temps la chenille tisse son cocon tout à fait normalement, et une fois l'ouvrage terminé elle va peu à peu perdre sa mobilité en l'attente de sa transformation en chrysalide. Dans un second temps la larve parasite va littéralement vider son garde-manger (autrement dit la chenille ! ) puis quitter la dépouille (par perforation de la peau), afin de coconner pour son propre compte. Pour finir, vous noterez que ce genre de parasite n'attaque pas les organes vitaux de la chenille, sauf au moment de la quitter, ce qui permet à la future victime d'évoluer et de se comporter tout à fait normalement ... jusqu'à la fatidique échéance !
 
 
Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) cocon parasité ouvert. Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) cocon du parasite ouvert. Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) larve parasite. Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) larve parasite, détail de la tête.
de gauche à droite: 1)- Le "cocon gigogne" après ouverture; 2)- le cocon parasite ouvert ... et son contenu !
3)- l'énorme larve parasite; 4)- la tête du parasite.
 
 
Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) autre cocon parasité (ouvert). Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) cocon du parasite avec chenille témoin. Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) cocon du parasite en main. Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi) cocon du parasite, avec chenille témoin et allumette de référence.
à gauche: autre "cocon gigogne", avec la chenille-hôte ... réduite à sa plus simple expression !
à suivre: illustration de la taille du parasite avec chenille témoin, puis via la traditionnelle prise en main, et enfin avec mon incontournable allumette !
 
 
En guise de conclusion .....
 
..... voir l' historiette intitulée .... L' "Anneau du diable" !
 
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FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr