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La RHYSSE PERSUASIVE (Rhyssa persuasoria) !
(Hyménoptère Ichneumonidae)
 
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La tarière en action de ponte ... travaux pratiques !
 
Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), début du forage de ponte, photo 1.   Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) début du forage de ponte, photo 2. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), début du forage de ponte, photo 3. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), début du forage de ponte , photo 4. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) femelle à pondre, détail de l'abdomen, photo 1. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) femmelle à pondre, détail de l'abdomen, photo 2.
Dans un premier temps la Rhysse se positionne plus ou moins verticalement, et commence à enfoncer son stylet. En dépit des apparences la gaine ne pénètre jamais dans le bois, d'où son repli sur elle-même au niveau de l'extrémité abdominale, et la libération partielle du stylet (voir les agrandissement des 2 clichés les plus à droite).
 
 
Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), forage laborieux, photo 1. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), forage laborieux, photo 2. Rhysse persuasive (Rhyssa, photo 3. persuasoria), forage laborieux Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), forage laborieux, photo 4.
 Quand la Rhysse gagne en profondeur, ou se trouve confrontée à une difficulté (zone plus dure par exemple), il s'ensuit des attitudes inhabituelles, traduisant bien une sorte "d'énervement", et les efforts de la bestiole pour résoudre le problème .... voire pour simplement "caser" une gaine quelque peu encombrante !
 
 
Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) femelle à pondre, photo 1. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), femelle à pondre, photo 2. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) femelle à pondre, photo 3. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), femelle à pondre, photo 4. Rhysse  persuasive (Rhyssa persuasoria, femelle à pondre , photo 5. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), femelle à pondre, photo 6.
A l'inverse, quand tout "baigne" la gaine est relevée à 45° ... et le stylet va bon train !
Vous noterez que la bestiole est pratiquement " prisonnière" quand son stylet est suffisamment enfoncé ...
.... ce qui facilite grandement la tâche du photographe !
 
 
Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) détail de la tarière enfoncée jusqu'à la garde, photo 1 Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), détail de la tarière enfoncée jusqu'à la garde, photo 2.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le stylet peut pénétrer jusqu'à la garde ... si nécessaire ! 
 

l'art et la manière de ... rengainer !

Son ouvrage terminé, la bestiole range ses outils, comme tout ouvrier ou bricoleur le fait, et je la soupçonne fortement d'en profiter pour les nettoyer ! La méthode est immuable, réglée comme du papier musique, et cela va très vite ... d'où un gros "coup de bol" pour parfaitement saisir l'instant "T", et notamment la très esthétique ( et instructive ! ) phase finale. Vous noterez que la gaine se relève lors de l'enfoncement du stylet ... et qu'elle s'abaisse en phase de retrait !

 
Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), remise en place du stylet, phase 1. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) remise en place du stylet, phase 2 Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), phase 3. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), remise en place du stylet, fin.
de gauche à droite: 1)- le stylet est sur le point de sortir du bois, d'où la bestiole campée à la verticale ( faisant littéralement des "pointes" à la manière d'une danseuse ! ), et la gaine abaissée prête à recevoir le "foret"; 2)- en une fraction de seconde le stylet est ramené à la toute proximité de la gaine, et "pris en mains" ... par les pattes postérieures ! 3)- la bestiole se cambre , ce qui a pour effet de faire glisser la gaine entre ses pattes ... en y insérant le stylet; 4)- position aussi insolite qu'esthétique, mais surtout explicite. En effet, sur l'agrandissement, on perçoit nettement la tarière coulissant entre les tarses croisés, d'où un "rengainage" aussi rapide que précis du stylet .... nettoyage du "matos" en sus !
 
 
... et un "portrait" ... Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) gros plan de la tête. .... pour le plaisir !
 
avec en prime une récente vidéo récapitulative qui vaut le détour !

L'oeuf !

L'an passé, courant août 2010, j'avais eu la bonne idée (il m'arrive d'en avoir! ) de faire pondre une femelle de Sirex géant sur un petit rondin de sapin. Restait à savoir si cet "appât" intéresserait les Rhysses, et dans l'affirmative si j'allais pouvoir trouver l'oeuf du parasite "in situ", c'est à dire sur une des très jeunes larves de Sirex censées se développer dans ... ma bonne idée !

Restait également à débiter le bois par le menu , opération aussi délicate que laborieuse, permettant accessoirement de bien mesurer la dureté du bois ... et l' incroyable efficience des tarières "Rhyssiennes" ! Comme les photos ci-dessous en témoignent, ma "bonne idée" .... était même très bonne ... pour ne pas dire excellente !

 
Le nombre des oeufs ?

Il me paraît bien difficile d'avancer un chiffre car les Rhysses observées l'année dernière l'ont été fin août ( en pleine période de ponte des Sirex ! ), et celles de cette page entomo datent de la fin Avril / début Mai 2011. Par-delà un ensoleillement et des températures records cette année-là, je pense que la durée de vie des Rhysses doit être assez longue, d'où un étalement des pontes me semblant conforté par le très petit nombre d'oeufs (quelques unités) observés sur plusieurs femelles "reproductrices" en activité. D'autre part cette longévité peut se voir complétée par un échelonnement des éclosions.

 
Sirex géant (Urocerus gigas) panel de jeunes larves. ..............Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) , oeuf. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) oeuf avec échelle de taille. ..............Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) , oeufs (issus d'une dissection)
à gauche: jeunes larves de Sirex trouvées dans mon rondin "expérimental" de sapin. Toutes étant du même âge (8 mois et des poussières, hiver 2010-2011 compris), j'avoue être assez surpris par la très importante différence de taille ... et ne pas avoir d'explication "certifiée": au centre : oeuf de Rhysse trouvé au contact de la larve située en dessous de l'allumette de gauche. Vous remarquerez son étonnante allure de spermatozoïde, sauf que le "flagelle" ... ne flagelle pas ! à droite : oeufs issus d'une dissection.
 
... et question !

Dame Nature ne faisant jamais les choses sans bonnes raisons ( même si nous ne les percevons pas toujours ! ), il est permis de s'interroger sur la raison d'être de ce long "flagelle". Par analogie avec la larve des Eristales (voir page entomo) dont la longue "queue de rat" télescopique fait office de siphon respiratoire, je me demande si cet étonnant flagelle ne permettrait pas l'oxygénation de l'oeuf de Rhysse, en se voyant inséré en lieu et place de la tarière, lors du retrait de cette dernière. Si un spécialiste de ces insectes passe par là, je suis évidemment preneur de toute info sur la question ... et même des 2 mains !

 
Sirex géant (Urocerus gigas) jeune larve, avec oeuf parasite de Rhysse, photo 1. Sirex géant (Urocerus gigas) ljeune larve avec oeuf parasite de Rhysse, photo 2. Sirex géant (Urocerus gigas) jeune larve avec oeuf parasite de Rhysse, photo 3.
La jeune larve de Sirex géant, avec l'oeuf de Rhysse.
Vous noterez qu'il s'agit de "reconstitutions", la larve appréciant fort peu de se voir délogée (suite à l'éventration de sa galerie),
d'où des tortillements intempestifs entrainant la chute de l'oeuf.
 

Les larves ... "comment ça marche !

... celle du sirex : La taille des galeries du sirex est évidemment déterminée par celle des larves à l'œuvre. D'autre part ces mêmes galeries sont totalement rebouchées au fur et à mesure de la progression des larves au sein du bois nourricier. Comme les illustrations ci-dessous le montrent, il s'agit d'un amalgame de sciure et d'excréments, le tout très fortement compacté. Il s'ensuit de véritables logettes protectrices, en quelque sorte mobiles, isolant totalement les larves du sirex.

 
Sirex: galeries en coupe trasversale. Larve de Sirex "in situ" Larves de Sirex "in situ"
Illustration du compactage de l'agglomérat (excréments + sciure) obturant totalement les galeries des larves de sirex. ci-dessus à gauche : sur coupe transversale; à suivre : avec larves en place; ci-dessous : détail d'une "logette" larvaire de sirex, pouvant se qualifier de typique.à gauche : larve dans sa logette; au centre : la logette proprement dite; à droite : les empreintes mandibulaires.Vous noterez qu'arrivées à terme les larves de sirex se feront nymphes "à nu" au sein de ces mêmes logettes.
Larve de Sirex "in situ" logette de larve de sirex empreintes mandibulaires des larves de sirex
 

 

Sirex : illustration du compactage  bouchant les galeries. Sirex : compactage : cordon isolé.
Compactages "grandes longueurs".
Leur visibilité, leur "rectitude", et leur intégrité, sont aussi exceptionnelles que le fait de "tomber dessus" lors du débitage du bois.
 
 
... et celle de la rhysse : Compte tenu des modalités du "compactage" ci-dessus illustrées, il est bien difficile d'imaginer l'hôte et le parasite cheminant et s'alimentant de concert au sein d'une même logette, ne serait-ce que par la taille respective des "protagonistes", ci-dessous illustrée.
 
Comparaison de la taille des larves du sirex (en bas), et de la rhysse ( au-dessus ! )
Vous noterez qu'il s'agit, pour les 2 espèces, de spécimens de taille moyenne.

En fait, préalablement à l'émission de l'œuf, notre rhysse a la faculté de paralyser la larve de sirex, le stylet de sa tarière faisant office d'injecteur, telle une seringue. L'oeuf du parasite est ensuite déposé sur l'hôte, et après éclosion la rhysse en devenir va se nourrir en taillant dans le vif, si je puis dire, un peu comme si vous alliez découper votre steak quotidien sur une vache au pré ! La larve de rhysse est de ce fait qualifiée d'ectoparasite, là où les larves dites "endoparasites" se développent à l'intérieur même de l'hôte. Dans ce dernier cas les organes vitaux sont soigneusement épargnés, le "garde-manger" (si je puis dire ! ) pouvant se voir croqué sans vergogne ni restrictions, quand la ou les larves parasites arrivent en fin de développement.

 
Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), larve à terme, vue dorsale. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) larve à terme, vue ventrale. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria) larve à terme, avec échelle.
larves à terme en vues ventrales et dorsales, avec aperçu de la tête et de son triangulaire et très acéré pseudo "bec"
Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), larve à terme, vue ventrale, photo 2. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), larve, détail de la tête. Rhysse persuasive (Rhyssa persuasoria), larve vue ventrale.
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr