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La RANATRE !
Ranatra linearis (= fusca), Hétéroptère Nepidae
 
(page 3 sur 3)  
 
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La reproduction ! ... suite !
 
 Les oeufs !
Ranatre (Ranatra linearis), ponte, photo 1. Ranatre (Ranatra linearis), ponte, photo2. Ranatre (Ranatra linearis), oeuf, photo 1 Ranatre (Ranatra linearis), oeuf, photo 2.
 Oeufs de ranatres implantés en bordure d'une feuille de nénuphar.
Ces oeufs étant issus de mes élevages (mi-Mai), je n'ai pu résister au plaisir de multiplier les clichés !
Ranatre (Ranatra linearis), ponte, photo 3. Ranatre (Ranatra linearis), ponte, photo 4. Ranatre (Ranatra linearis), ponte, photo 5. Ranatre (Ranatra linearis), ponte, photo 6.
 
 
Tel un champ d'éoliennes ! 
Ranatre (Ranatra linearis), ponte typique, vue d'ensemble Ranatre (Ranatra linearis), ponte typique, vue rapprochée. Ranatre (Ranatra linearis), ponte typique, vue rapprochée, photo 2..................
à gauche: autre ponte, particulièrement spectaculaire et typique ... cette fois "in situ" !
à droite: exemple de ponte "en ligne".
 
 
La bête à pondre !
Les modalités de la ponte restant pour moi une énigme, et ma curiosité s'en trouvant particulièrement "titillée" (d'autant que le web et la littérature sont totalement muets sur le sujet), j'ai décidé d'essayer de percer le "mystère" de ces drôles d'alignements "éoliens". Dans un premier temps j'ai constaté que les oeufs étaient toujours trouvés de jour ... et donc pondus de nuit ! Encore fallait-il pouvoir observer la bête à l'oeuvre ... et donc tomber sur la bonne nuit ! ... et de plus à la bonne heure !

Vous noterez que les pontes rectilignes (= "en lignes" ! ) correspondent à la progression elle-même rectiligne de la pondeuse. Non moins logiquement la rotation de la bestiole (à la manière d'un compas) génère des pontes en arcs de cercles, voire quasi circulaires comme le "champ d'éoliennes" ci-dessus présenté. La lumière faisant très vite fuir la bestiole je n'ai pu multiplier les photos, et encore moins faire une vidéo ... mais comme vous le verrez je n'avais pas dit mon dernier mot !

 
Ranatre (Ranatra linearis), femelle à pondre Ranatre (Ranatra linearis), femelle à pondre, détail...................Ranatre (Ranatra linearis), autre femelle à pondre. Ranatre (Ranatra linearis), autre femelle à pondre, détail.
à gauche: la bête à l'oeuvre, 2 h 45 du matin, une photo valant son pesant de nuits blanches !
à droite: toute règle a ses exceptions, telle cette autre pondeuse saisie "potron-minet" (6 h 40 ! ), avec vidéo à la clef !
Sur le "gros plan", vous remarquerez (flèche) le "scalpel" (décrit ci-dessous ! ) en action . L'oeuf est ensuite émis et inséré dans l'incision ainsi faite.
 
 
... et la suite logique ! (26 Juin)
Ranatre (Ranatra linearis),  émergence d'un "bébé" ranatre, photo 1. Ranatre (Ranatra linearis),  émergence d'un "bébé" ranatre, photo 2. Ranatre (Ranatra linearis),  aspect de l'oeuf, après naissance de la jeune ranatre.............. Ranatre (Ranatra linearis),  "bébé" ranatre venant de naître. Ranatre (Ranatra linearis), premier repas de ranatre néonate.
à gauche: comme ces photos le montrent, l'émergence se produit à la partie supérieure de l'oeuf, au niveau des "antennes" aérifères. La durée de l'incubation est de l'ordre de 3 à 4 semaines, selon température ; à droite: ranatre venant de naître, et premier repas aux dépens de jeunes larves de moustiques. Sur l'agrandissement vous verrez que le "bébé" ranatre a déjà tout compris puisque qu'une larve de moustique est prisonnière de la patte ravisseuse, et qu'une autre larve, plantée sur le rostre, est en train d'être littéralement vidée de sa substance. Vous noterez enfin l'absence de siphon aérifère, du moins tel qu'il se présente chez la ranatre adulte.
 
 
Stade 2 (= L 2 ) - 6 Juillet-
Ranatre (Ranatra linearis),  première mue larvaire, photo 1. Ranatre (Ranatra linearis),  première mue larvaire, photo 1. Ranatre (Ranatra linearis),  stade 2 mangeant une nymphe de moustique......................Ranatre (Ranatra linearis),  duo de larves au 2e stade.Ranatre (Ranatra linearis),  larve au 2e stade. Ranatre (Ranatra linearis), larve au 2e stade ayant capturé une larve de moustique.
à gauche: 10 jours après sa naissance ce "bébé" ranatre est passé au 2e stade larvaire ( ici avec sa mue ! ); à suivre : la frêle bestiole est attablée aux dépens d'une nymphe de moustique; à droite: la position de ces jeunes ranatres (2 e stade ! ) est sans équivoque: gare au "déjeuner" passant à portée des pattes ravisseuses ! ... et ce qui devait arriver ... arriva ! Vous noterez la taille de la larve de moustique en regard d'un "bébé" ranatre fort bien équipé par Dame Nature !
 
 
Stade 3 (= L 3 ) -16 Juillet-
Ranatre (Ranatra linearis),  larve au 3e stade, avec sa mue. Ranatre (Ranatra linearis), larves au 2e et 3e stade. Ranatre (Ranatra linearis), larves au 2e et 3e stade, avec allumette / échelle.
à gauche: larve au 3e stade, avec sa mue; au centre: larves au 2e et 3e stade; à droite: idem ... avec allumette témoin !
 
 
Stade 4 (= L 4 ) -24 Juillet-
Ranatre (Ranatra linearis), larve en train de passer au 4e stade. Ranatre (Ranatra linearis), larve au 4e stade, avec sa mue. Ranatre (Ranatra linearis), larves au 3e et 4e stade. Ranatre (Ranatra linearis), gros plan, larve au 4e stade, avec sa proie.larve
 de gauche à droite: 1)- larve en train de muer (passage au 4e stade); 2)- larve au 4e stade et sa mue;
3)- duo de larves au 3e et 4e stade; 4)- larve au 4e stade "dégustant" une larve de moustique.
 
 
Stade (= L 5 ) -6 Août-
Ranatre (Ranatra linearis),  larve au 5e et dernier stade larvaire, en main avec allumette témoin. Ranatre (Ranatra linearis), larves au 4e et 5e stade, en main. Ranatre (Ranatra linearis), larves au 4e et 5e stade. Ranatre (Ranatra linearis), larves au 4e et 5e stade, détail des ébauches alaires.
de gauche à droite: 1)- larve (en main) au 5e et dernier stade larvaire; 2)- duo comparatif: larves au 4e et 5e stade larvaire, également en main; 3)- idem en eau; 4)- même duo (4e et 5e stade) montrant l'évolution de la longueur des ébauches alaires (= "ptérothèques" ! ). Les différences de taille des larves pouvant être significatives au sein d'un même stade, il peut s'ensuivre des erreurs dans la détermination desdits stades, d'où le recours aux ébauches alaires dont la longueur ne trompe pas ! ...CQFD !
 
 
... et enfin l'adulte !  -4 Septembre-
Ranatre (Ranatra linearis),  imago avec sa mue imaginale. Ranatre (Ranatra linearis), adulte obtenu par élevage. Ranatre (Ranatra linearis), déjeuner au dépens d'un ver de vase.
Des ailes, un long siphon aérifère, et l'aptitude à se reproduire ... tels sont les principaux acquis du passage à l'état adulte.
Outre les proies en tous genres collectées, un peu plus de 2 mois ( associés à une bonne dose de patience et d'assiduité ! ),
auront été nécessaires pour "boucler la boucle".
 
Les parasites !

Pour redoutable qu'elle soit, la ranatre a bien sûr des ennemis, et si son mimétisme est précieux pour chasser, il l'est également pour éviter ... d'être chassée ! Par-delà les poissons carnassiers des plans d'eau de quelque importance, ou encore les grands dytiques et leurs larves peuplant la moindre mare, il faut aussi compter avec de minuscules et insatiables "suceurs de sang" ... et la ranatre ci-dessous en sait quelque chose !

 
Ranatre  (Rana  linearis), acariens parasites, photo 1 Ranatre  (Rana  linearis), acariens parasites, photo 2 Ranatre  (Rana  linearis), acariens parasites, photo 3 ..................... Ranatre  (Rana  linearis), acariens parasites, photo 3. Ranatre  (Rana  linearis), acariens parasites, photo 4.
A ma connaissance il s'agit d'acariens, et a priori de 2 espèces, car sauf à être gavés de "sang" ceux de gauche sont à l'évidence beaucoup plus gros.
Si un spécialiste de la question visite cette page, je lui serais reconnaissant de bien vouloir éclairer ma lanterne !
 
 
La dangerosité !
 
Les Ranatres passent pour infliger des piqûres très douloureuses, mais les ayant toujours manipulées sans problème, j'avoue douter de la réalité des faits. Compte tenu du peu de réactivité de la bête, et de la facilité de la saisir par le dos, j'ajouterais qu'il faut vraiment jouer de malchance, voire y mettre de la bonne volonté pour se faire piquer ... si tant est que ce soit possible. Par contre mieux vaut se défier du rostre des Notonectes, et plus encore des très acérées mandibules falciformes des larves des grands Dytiques, car là j'ai testé ... et pas du tout apprécié ! Je décernerais d'ailleurs une mention spéciale à la larve de dytique, car la douleur générée par sa morsure est si intense et prolongée qu'en comparaison la piqûre d'un frelon relève quasiment de la piqûre d'épingle ... et croyez-moi j'exagère à peine !
 
En guise de conclusion ...
Je dirais que Nèpes et Ranatres sont un peu les "vilains petits canards" de la mare,
et qu'à défaut de plaire, elles suscitent toujours une réelle ( mais prudente ! ) curiosité.
 
Cette "page entomo" a fait l'objet d'une publication, dans la revue "INSECTES" de l'OPIE (N° 175, 4e trimestre, 2014)
  
FIN
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr