Les psylles et la prédation

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Les PSYLLES (Homoptères Psyllidae) et la PRÉDATION !

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Les "croqueurs" de psylles !

Petit rappel !

Au pays des bestioles certaines sont qualifiées d'utiles, et d'autres de nuisibles, le plus souvent sur des critères économiques. De ce fait le gros de la troupe passe fort injustement aux oubliettes, alors que tout le monde à le droit de vivre, y compris les "nuisibles". Toutes les espèces contribuent en effet aux équilibres naturels des écosystèmes, la prédation n'étant qu'un des multiples modes de régulation, et même d'autorégulation, car si un prédateur venait à faire table rase de ses proies il se condamnerait lui-même.

Les coccinelles !

C'est à coup sûr le plus connu des insectes "auxiliaires", du moins en tant que prédateur. La faune française compte 90 espèces ( environ ! ), et hormis quelques rares "végétariennes", toutes sont prédatrices à l'état larvaire ou adulte. Les pucerons et cochenilles figurent pour l'essentiel au menu, mais aussi les psylles, comme présentement.
Labellisés "bio", ces insectes font l'objet d'élevages commerciaux, la coccinelle dite "asiatique" prévalant pour son efficacité, mais aussi pour la facilité et le moindre coût de son élevage. Après une phase expérimentale, et les premières utilisations en plein air du début des années 90, cette coccinelle (originaire de Chine) ne cesse de progresser. Elle peut même se qualifier d' invasive, d'autant qu'elle se développe aux dépens des espèces indigènes .... à l'occasion croquées sans vergogne !


Larves et nymphes de l'introduite, et très controversée, coccinelle asiatique (Harmonia axyridis).
Les larves de cette coccinelle se reconnaissent aisément aux bandes dorsales orangées, et surtout à leur aspect "épineux". Les chrysalides sont elles-mêmes très repérables, la mue larvaire (et donc "épineuse") restant accolée et bien visible.


Les adultes de la coccinelle asiatique sont de belle taille, comme l'allumette le montre.
( les 2 plus grosses n'étant pas plus grosses que les autres ! )
En attendant mieux, vous noterez la grande variabilité de la coloration et de l'ornementation de la bestiole.
( plus de 30 formes valides, et des dizaines d'autres ....moins convaincantes ! )

Les Syrphes !

Les Syrphes sont des Diptères, autrement dit des "mouches" au sens large. Les adultes sont floricoles, et les larves se développent le plus souvent aux dépens des pucerons et des cochenilles. Certaines espèces sont "spécialisées" dans les psylles, comme présentement, ou encore les Aleurodes ( les fameuses "mouches blanches" du jardinier ! ). En raison de leur aspect, les larves de Syrphes sont dites "limacoïdes", d'où les noms de " larves limaces" ou "larves sangsue".


à gauche et au centre: exemples de "larves limaces" de Syrphes. Par chance, celle du centre a été "saisie" en extension, et c'est ainsi qu'elle "picore" littéralement les larves de psylles, dont elle fait une très importante consommation. à droite: il s'agit d'un "puparium" de syrphe, l'équivalent de la chrysalide des papillons.

Les Anthocorides !

Ces très petites punaises (4 mm) sont des "Anthocorides" (a priori Anthocoris nemoralis), en quelque sorte "spécialistes" des psylles. Leur efficience leur vaut d'ailleurs d'être élevées et commercialisées, notamment dans le cadre de l'arboriculture fruitière biologique.


Il s'agit ici de larves, et plus certainement de nymphes, compte tenu de la longueur des fourreaux alaires.



Anthocrorides adultes. Remarquez le long "rostre" recourbé (visible au centre & à droite),
lequel sert bien sûr à "embrocher" les larves de psylles .... et les vider de toute substance !

Les Chrysopes

Qualifiés de "lions des pucerons" par Réaumur, ces petits insectes Névroptères sont très graciles d'aspect, du moins à l'état adulte. Les larves sont particulièrement voraces et grâce à des poils dorsaux crochus, elles se dissimulent sous les dépouilles de leurs victimes, ou en usant de "matériaux" les plus divers.


exemples de chrysopes adultes, avec ponte typique.
Les filaments portant les oeufs sont flexibles, et mesurent un bon centimètre.



Exemple de larve de chrysope, arrivant au terme de son développement.
à gauche: après "déshabillage"; au centre: telle que trouvée; à droite: "re-camouflée !
Vous noterez les impressionnantes mandibules lesquelles n'ont rien à envier au puissant et très acéré rostre des punaises.

En guise de conclusion ...

Vous l'aurez compris, ce Psylle est encore un "cadeau" de la mondialisation, et la minuscule bestiole peut défolier l'albizia qui faisait votre fierté,
et ombrageait les heures ô combien appréciées des siestes estivales ... ou de l'apéro (*) !

Enfin, comme l'intro le laisse entendre, évitez de stationner sous des albizias,
surtout si votre voiture sort du lavage .... et que vous êtes de mariage le lendemain matin !
... comme cela m'est arrivé !
(*) à consommer avec modération comme il se doit !

FIN


les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr