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le SPHINX du PIN (Hyloicus pinastri) !
(Lépidoptère Sphingidae)
 
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 Intro !
 
Ni grand, ni beau, ni rare .... mais sa chenille a la particularité de pouvoir faire des crottes aussi moelleuses que du béton, et aussi lisses que du papier de verre "gros travaux" ! Déjà maigre en temps normal, l'apport hydrique des aiguilles de pin apparaît en effet quasi nul sous la canicule, et ce qui est ingéré limite déjà sec est fatalement expulsé ... plus que sec ! Bien entendu c'est fait pour, et mieux vaut pour la bestiole, mais croyez-moi, on ne peut s'empêcher de se mettre à sa place ... et de compatir !  
 
Présentation
 
Par-delà le préambule ci-dessus, ô combien explicite, j'ajouterais que ce Sphinx est très largement répandu, et qu'il compte même parmi les plus communs. Autant dire qu'il est bien loin de bénéficier de la protection attribuée par la Loi au Sphinx proserpine (Proserpinus proserpina, voir site), et à celui de l' Argousier (Hyles hyppophaes), sur un total avoisinant les 25 espèces de Sphingidae répertoriées en France métropolitaine.
 
Le Sphinx du pin a le plus souvent 2 générations annuelles, du moins là où les conditions de vie lui sont favorables. En pareil cas les adultes de la première volent d'Avril à Juin, et ceux de la seconde en Juillet-Août.
 
L'envergure est de l'ordre de 80-90 mm, ce qui place ce Sphinx dans la bonne moyenne, mais la longueur du corps, et la relative étroitesse des ailes, lui confèrent une certaine gracilité, encore qu' il s'agit là d'une impression toute personnelle.
 
 
Sphinx du pin (Hyloicus pinastri) photo 1 Sphinx du pin (Hyloicus pinastri) photo 2 Sphinx du pin (Hyloicus pinastri) photo 3 Sphinx du pin (Hyloicus pinastri) photo 4 Sphinx du pin (Hyloicus pinastri) photo 5 Sphinx du pin (Hyloicus pinastri) profil en gros plan
Quelques images du Sphinx du pin !
 
 
adulte de Sphinx du pin en phase d'envol (cliché 1) adulte de Sphinx du pin en phase d'envol (cliché 1) Sphinx du pin (Hyloicus pinastri) "momifié"
 à gauche et au centre: "chauffe du moteur" avant envol !
à droite: en dépit d'une position on ne peut plus naturelle, ce malheureux Sphinx ne risque pas de s'envoler ....
... car il s'est accidentellement retrouvé "enroulé", puis desséché, dans la toile du store à manivelle de ma véranda !
 
L'oeuf
 
En regard d'espèces plus grandes, telle le Sphinx du laurier rose (voir site), les oeufs sont gros, et censément moins nombreux. Ils sont pondus isolément, ou par lots de 2 ou 3 unités sur les "aiguilles" de l'arbre nourricier. Le pin sylvestre (Pinus sylvestris) compte parmi les préférés, ainsi que l'Epicea (Picea abies), et le Mélèze (Larix europaea). La durée de l' incubation est en moyenne de 10 à 15 jours , les oeufs passant progressivement du jaune au grisâtre plus ou moins foncé.
 
 
pas vraiment de quoi .... oeuf de Sphinx du pin oeufs de Sphinx du pin oeuf de Sphinx du troène à titre comparatif ....faire une omelette !
à gauche et au centre: oeufs de pinastri; à droite: oeuf de Sphinx du laurier rose. (Daphnis nerii).
Vous noterez la petitesse de l'oeuf de nerii, alors que le papillon est nettement plus gros que le Sphinx du pin. En principe, et non sans logique, plus la prédation est importante, plus les oeufs sont nombreux, et plus ils sont nombreux, plus ils sont petits. Vous l'aurez compris, c'est là un des moyens "inventés" par la Nature pour assurer la pérennité des espèces ...à la fois proies et prédatrices ...car un prédateur sans proies est un prédateur mort ....CQFD !
 
 
La chenille
 
La encore, le préambule a mis en exergue l'originalité de la bestiole, et plus encore celle d'un transit intestinal bien peu courant ...dans tous les sens du terme ! Que dire de plus, sinon que la chenille à terme atteint 80 mm, et surtout que sa coloration la rend très difficilement repérable dans son milieu, et même dans l'espace censément restreint d'une cage d'élevage, voir ci-dessous par exmple.
 
le mimétisme .... illustration du mimétisme des chenilles ....démonstration!
5 chenilles (6 cm de longueur, et le diamètre d'un crayon ....dont 4 "visibles" !
 
J'ajouterais que cette chenille est active de jour, du moins entre de longues périodes de sieste digestive dans une parfaite immobilité, d'où d'ailleurs la difficulté de repérage mentionnée ci-dessus. L' activité est bien sûr essentiellement dévolue à la prise de nourriture, ce qu'elle fait en se saisissant très adroitement d'une aiguille de pin (voir ci-dessous), et en la grignotant par le dessus.
 
Pour l'info sachez que la chenille de l' "Isabelle" (Graellsia isabellae) procède de même, et qu 'elle ressemble beaucoup au Sphinx du pin ...mais en plus grande pointure ! Si besoin est, je rappelle que l' Isabelle est un grand et superbe papillon de nuit, mais surtout qu'il est très localisé, et protégé.
 
 
chenilles néonates de Sphinx du pin chenille néonate de Sphinx du pin chenilles juvéniles de Sphinx du pin (cliché 1) chenilles juvéniles de Sphinx du pin (cliché 2) chenilles juvéniles de Sphinx du pin (cliché 3)
Toutes proportions gardées, les chenilles naissantes sont relativement grosses (gauche), et via une première mue elles acquièrent très vite des "yeux" .
 
 
chenilles juvéniles de Sphinx du pin (cliché 4) chenilles juvéniles de Sphinx du pin (cliché 5) chenilles de Sphinx du pin au stade "rayures" (cliché 1) chenilles de Sphinx du pin au stade "rayures" (cliché 2) chenilles de Sphinx du pin au stade "rayures" (cliché 3) chenilles de Sphinx du pin au stade "rayures" (cliché 4)
la livrée "rayée" fait suite, les clichés centraux (alliance), donnant la taille des 2 stades ainsi parés.
 
 
chenilles de Sphinx du pin en début de dernier stade chenille brune de Sphinx du pin (en début de dernier stade) chenille verte de Sphinx du pin (en début de dernier stade) chenille verte de Sphinx du pin (en début de dernier stade) chenille brune de Sphinx du pin (en début de dernier stade) détail de la prise de nourriture chez la chenille du sphinx du pin
Outre le changement "graphique" de la livrée,  le passage au dernier stade s'accompagne parfois, comme ici, d'une modification plus ou moins radicale de la coloration générale. Cela se traduit par des bestioles entièrement brunes, comme çi-dessus à droite, et d'autres où l'étroite bande dorsale brune (çi-dessous à gauche) s'étend largement sur les flancs, au détriment de l'habituelle coloration verte.
 
chenille mature de sphinx du pin (forme verte) chenille mature de sphinx du pin (forme verte) détail des ponctuations de l'arrière train
à gauche et au centre: livrée typique, sur chenille à terme (réserve ornithologique du Marquenterre, Picardie).
à droite: rien à voir avec un rhinocéros asiatique vu de dos !
....il s'agit seulement de mettre en évidence les ponctuations noires, et typiques, ornant le postérieur des chenilles de pinastri.
 
 
La chrysalide
 
Arrivée à maturité la chenille descend à terre pour s'y nymphoser, ce qu'elle fait à faible profondeur, et le plus souvent au sein ou sous les aiguilles mortes. Vous remarquerez son côté "nasique", cette excroissance correspondant en fait à la future trompe de la bestiole devenue adulte. On retrouve cette particularité chez quelques autres Sphinx (en quelque sorte grands "trompeurs" devant l'Eternel !) comme celui du troène (voir site), et plus encore celui du liseron, avec ses très étonnants 10 à 12 cm de trompe !
 
 
elle "trompe" un peu ....chrysalide de Sphinx du pin chrysalides de Sphinx du liseron, à titre comparatif ... et elles beaucoup !
à gauche: chrysalide de Sphinx du pin; à droite: chrysalide du Sphinx du liseron (remarquer le surprenant développement de la future trompe).
 
 
En guise de conclusion....
 
 la longueur d'un jour sans pain est réputée interminable ....
....mais parole de pinastri, celle d'une journée sans pin l'est tout autant !
  
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr