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le PETIT PAON de NUIT (Saturnia pavonia) !
(Lépidoptères Saturniidae)
 
(page 3 sur 3)
 
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La chenille
 
Elle peut se développer sur des végétaux très variés (Bruyères, Airelle-myrtille, Salicaire, Prunellier, Aubépine, Saules, Bouleaux, Charme, Frêne, Aulne), mais les Ronces me semblent plus particulièrement appréciées ... à moins que les chenilles y soient simplement plus repérables !
 
Cinq stades larvaires jalonnent classiquement le développement larvaire de la chenille, et la durée dudit développement est non moins classiquement tributaire de la température. Pour fixer les idées, disons qu'un petit mois et demi est nécessaire à 20-22°.
 
Les premiers stades larvaires témoignent d'un certain grégarisme, autrement dit d'une vie communautaire, mais à compter du 4e stade c'est clairement "chacun pour soi". La dispersion est parfois toute relative, car conditionnée par le volume végétal disponible. En clair il est plus facile de s'isoler sur un arbre que sur un arbuste, ou que sur un petit roncier ou une touffe de bruyère.
 
Outre les changements de livrées normaux, la chenille du petit paon peut relativement varier, ce qui complique quelque peu le suivi précis du développement. Cette variabilité est encore plus patente en fin de développement où les anneaux noirs peuvent quasiment disparaître ou au contraire largement s'étendre. Cette dernière morphe, pouvant se qualifier de mélanisante, est surtout fréquente en altitude. Les "verrues" pilifères, le plus souvent jaunes, peuvent se faire orangées, et plus rarement virer au lilas.
 
 L1 (= stade 1)
Petit paon de nuit (pavonia) chenille stade 1, photo 1 Petit paon de nuit (pavonia) chenille stade 1, photo 2 Petit paon de nuit (pavonia) chenille stade 1, photo 3 Petit paon de nuit (pavonia) groupe de chenilles au stade 1, photo 1 Petit paon de nuit (pavonia) groupe de chenilles au stade 1, photo 2
 la chenille naissante ...."noire noire", comme dirait Muriel Robin !
 
L2 (= stade 2) 
Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 2, photo 1 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 2, photo 2 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 2, photo 3
 un peu plus grosses .... et un peu moins noires !
 
L3 (= stade 3) 
Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 3, photo 1 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 3, photo 2 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 3, photo 3 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 3, photo 4
 Dernier stade de la vie "en communauté"
La taille s'accroît nettement, et le noir juvénile s'estompe très sensiblement au profit d'une teinte oscillant entre le verdâtre et l'orangé
 
 L4 (= stade 4)
Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 4, photo 1 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 4, photo 2 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 4, photo 3 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 4, photo 4
L'heure du chacun pour soi, du passage au vert, et de la croissance non-stop ! 
 
 L5 (= stade 5)
Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 5, photo 1 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 5, photo 2 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 5, photo 3 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 5, photo 4 Petit paon de nuit (pavonia) chenilles au stade 5, photo 5
illustration du passage du 4e au 5e stade larvaire, ce dernier étant typiquement marqué par l'acquisition  des anneaux noirs.
A terme la chenille du Petit paon atteint 6 cm.
 
 
Le cocon et la chrysalide
 
Au terme de son développement (5 à 6 semaines) la chenille "coconne" sur la plante, l'arbuste, ou l'arbre nourricier. Le cocon, toujours piriforme, a la même couleur, et la même texture (en un peu moins rêche) que celui du Grand paon. Il a surtout le même dispositif en nasse inversée, lequel permet la sortie aisée du papillon (par écartement des fibres soyeuses), mais interdit toute intrusion prédatrice. Les cocons du Petit paon hivernent, et comme ceux du Grand ils sont susceptibles de jouer les prolongations, avec éclosion différée d'un an, et donc double hivernage.
 
Petit paon de nuit (pavonia) cocons Petit paon de nuit (pavonia) cocon, détail Petit paon de nuit (pavonia) cocon en coupe sagittale Petit paon de nuit (pavonia) cocon, détail de la partie apicale
de gauche à droite: 1)- exemples de cocons du Petit paon. Vous noterez qu'ils sont typiquement "piriformes" ( = en forme de poire);
2)- exemple de cocon "in situ"; 3)- cocon en coupe sagittale. Notez l'intérieur "vernissé"; 4)- détail du "sas" ... à sens unique !
 
 
Petit paon de nuit (pavonia) cocon , vue interne de la "nasse" Petit paon de nuit (pavonia) cocon, illustration de la nasse, photo 1 Petit paon de nuit (pavonia) cocon, illustration de la nasse, photo 2
 à gauche: détail des fibres concentriques (voir agrandissement) formant une nasse en quelque sorte inversée.
En d'autres termes le papillon peut aisément sortir, mais les intrus "malintentionnés" ne peuvent entrer.
au centre et à droite: comme ici, les fibres s'écartent sous la simple poussée du papillon émergeant
 
Petit paon de nuit (pavonia) chrysalide dans son cocon Petit paon de nuit (pavonia) chrysalide isolée, vue ventrale Petit paon de nuit (pavonia) chrysalide isolée, vue latérale Petit paon de nuit (pavonia) crémaster de la chrysalide
de gauche à droite: 1)- chrysalide "in situ"; 2)- chrysalide isolée, en vue ventrale; 3)- idem, mais en vue latéro-dorsale; 4)- détail du "crémaster".
Présentement il sert seulement de point d'appui quand la chrysalide se retourne dans le cocon, histoire de peut-être se "dégourdir les pattes"
 
 
En guise de conclusion ....
 
Le tort des papillons de nuit .... c'est de voler la nuit !
 
Sauf à être chiroptère, nyctalope, ou insomniaque, il n'est guère que les entomologistes pour s' intéresser à ces insectes, et surtout s'inquiéter de leur devenir, tant les effectifs ne cessent de s'amenuiser, et les espèces de se voir ça et là menacées.
 
C'est d'autant plus regrettable que ces papillons illustrent parfaitement la très médiatisée biodiversité, puisque les espèces nocturnes "hexagonales" (autour de 4800) sont pratiquement 20 fois plus nombreuses que les diurnes, sans parler de l'extraordinaire palette des moeurs et morphes afférentes.
 
Dans la mesure où les automobilistes s'évertuent à le nettoyer, et les insectes en tous genres à s'y écraser, je pense que le pare-brise est un excellent indicateur environnemental. Le paradoxe est certes évident, mais il le serait moins si chacun prenait conscience qu'un pare-brise copieusement "tagué" est avant tout la contrepartie d'un environnement préservé ... et croyez-moi, cela vaut bien l'effort ou le coût d'un nettoyage !
 
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr