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- la PHALÈNE
du SUREAU (Ourapteryx sambucaria) !
- (Lépidoptère
Geometridae)
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- Intro !
Un régiment pourrait passer sous
le nez de la chenille sans qu'elle soit repérée, ou
que sa présence soit même soupçonnée.
Autant dire que la bestiole excelle dans l'art du camouflage, ou
plus exactement dans celui d'un mimétisme aux multiples
facettes.
Présentation
La Phalène du sureau (
Ourapteryx sambucaria pour les intimes ! ), est
également appelée Géomètre du sureau,
ou encore Phalène soufrée en raison de sa coloration
...jaune soufre ! C'est un papillon strictement nocturne, à
nul autre pareil, et donc aisément reconnaissable. Avec ses
50 à 60 mm d'envergure, cette Phalène compte parmi
les plus grandes espèces Européennes de Geometridae,
Famille nombreuse s'il en est, puisque la seule faune
française comporte 550 espèces ( ce qui place cette
Famille juste derrière celle des Noctuidae, qui arrive en
tête avec 650 espèces ).
-
- la Phalène du sureau
.....
....Ourapteryx sambucaria
- exemplaire de collection, et
donc un peu "passé" ... et même
trépassé ( si je puis dire ! )
-
-
- Chez les Phalènes ( =
Géomètres ), les ailes sont le plus souvent
portées à plat au repos,
- mais elles sont parfois
accolées verticalement, comme les papillons " de jour ".
Ci-dessous à droite : détail des "queues"
postérieures.

-
- Ce papillon vit pratiquement partout en
France, et il peut même se montrer commun ponctuellement ...
encore faut-il jouer les couche-tard pour avoir des chances de
l'observer ! Il n'y a qu'une génération annuelle, la
période de vol se situant de mi-Juin à fin Juillet,
selon les régions. Le dimorphisme sexuel est inexistant, ou
plus exactement inapparent ....sauf pour un oeil averti
!
-
- Par-delà une certaine joliesse,
et l'élégante découpure des ailes, ce
papillon pourrait se qualifier de banal, mais sa chenille le
singularise de fort curieuse façon, comme l'intro le laisse
entendre, et comme un certain "mikado" le démontrera ....le
moment venu !
Les oeufs
Les oeufs sont le plus souvent pondus en Juillet, par lots, et
très classiquement sous les feuilles des nombreux arbres et
arbustes nourriciers ( Sureau noir, Aubépine, Prunellier,
Troène, Tilleul, Chèvrefeuille, Clématite,
Groseillier, etc... )...et même Lierre comme cette page
entomo en témoigne !. Pour l'heure il m'est impossible
d'avancer un chiffre concernant le nombre des oeufs, mais leur
petitesse (voir ci-dessous) m'incline à l' estimer
élevé. Les éclosions surviennent
généralement en août, la durée
d'incubation se situant autour de 10 à 15 jours.
-
- pas bien
gros....
...et donc nombreux !
- joliment jaunes et
côtelés, tels sont les oeufs de la Phalène du
sureau !
-
- La chenille ....
particularités !
1)- la
locomotion
Comme toutes les chenilles de
Géomètres, celle de notre Phalène est
qualifiée d' " arpenteuse ", dénomination
résultant du très original mode de
déplacement ( ci-dessous ! ) induit par la disparition des
3 premières paires de " fausses pattes ", autrement dit des
pattes dotées d'une ventouse. Concrètement la
bestiole progresse par ondulations successives, le corps formant
une boucle quand les pattes postérieures rejoignent peu ou
prou les antérieures ...ce même corps
s'étirant logiquement dans la situation inverse
!
-

- illustration de " l'arpentage",
mode de déplacement "en boucle" propre aux chenilles de
Geometridae, autrement dit aux
Phalènes.
- de gauche à droite: 1)-
bestiole en quelque sorte en "pause" : les pattes
antérieures et postérieures cramponnent le
support.
2)- chenille entrant en
mouvement : les pattes postérieures "décrochent"
pour se rapprocher des antérieures, ces dernières
restant fixées au support; 3)- formation de la
boucle : à la fin du rapprochement les postérieures
se fixent, et les antérieures "décrochent" à
leur tour, afin de permettre la projection vers l'avant;
4)- fin du cycle, et donc retour à la position
initiale ....avant de boucler une nouvelle boucle !
-
- 2)- le
mimétisme
Nombreux sont les insectes
qualifiés de mimétiques, qu'il s'agisse
d'homochromie ( identité de couleur ), d'homotypie (
identité de forme et couleur ), de mimétisme
comportemental, ou encore de mimétisme dit
"batésien" ( la bestiole "consommable" mimant la toxique )
....sans parler des variantes et panachages en tous genres. Avec
son aspect de brindille sèche, le phasme ( ci-dessous ! )
est certainement l'exemple d'homotypie le plus classique, et le
plus connu.
-

- le phasme ( Clonopsis gallica ),
un des plus classiques insectes mimétiques
-
- Au pays des bestioles il est toutefois
bien d'autres espèces pour confondre les sens, à
commencer par notre phalène, ou plus exactement par sa
chenille. Comme dit en intro, un régiment pourrait à
coup sûr lui passer sous le nez, sans que sa présence
soit détectée ni même
soupçonnée, tant le mimétisme est abouti . Si
besoin était, les exemples ci-dessous étayent
éloquemment le propos, qu'il s'agisse du très
original "mikado" que je me suis amusé à composer (
ci-dessous ), ou des non moins surprenantes chenilles au "
garde-à-vous " sur leur rameau de lierre.
-

- à gauche :
drôle de "mikado" ! ...voyez
l'agrandissement et comptez les chenilles .... puis
vérifiez votre réponse !
- au centre et à droite
: ensemble et détail d'un bel exemple de
mimétisme !
-
- Vous noterez l'analogie de ces chenilles
" raides comme des passe-lacets ", avec des rameaux ou brindilles
de bois mort. Vous noterez encore et surtout la bluffante
identité des postures et des obliques, sachant que la
position des chenilles ne variera pas d'un iota....avant que la
nuit vienne sonner l'heure du "casse-croûte". Au final, et
vous en conviendrez, notre chenille de Phalène a une bien
curieuse et troublante manière de passer inaperçu,
tout en illustrant à la perfection le mimétisme dit
homotypique !
-

-

- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr