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- Les oeufs ... suite
!
- Ils étaient
attendus ! ... les voila !
-
..
..........
....
- à gauche &
à droite: "au cordeau" ou "fouillis", telles se
présentent les pontes de nèpes
!
- à droite : pour un
meilleur rendu photographique, mais surtout pour renforcer un
support végétal très dégradé,
et donc fragilisé, un petit morceau de feuille de
nénuphar a été glissé dessous ; au
centre: remarquez le contraste avec la très "class"
ponte de la cousine ranatre !
-
-
-
...........
- à gauche: exemples d'oeufs
pondus isolément, et là théoriquement dans
les règles ( insertion dans le support avec filaments
aérifères hors d'eau) mais vous verrez
ultérieurement que ce genre de ponte est loin d'être
significatif et représentatif de la règle ;
à droite: exemple de ponte "envoyée par le
fond" (pouvant donc se qualifier de "coulée" ou
"noyée"), suite à la dégradation du
végétal, sans doute conjuguée au poids des
oeufs agglutinés (via le gel précédemment
évoqué). La découverte d'oeufs
"coulés" n'est pas rare, et peut résulter d'un
mauvais amarrage de l'oeuf, voire d'un "ratage", mais on ne peut
exclure des "lâchers" plus ou moins involontaires, pour ne
pas dire intempestifs. Comme vous le verrez ultérieurement
le "statut" de ces oeufs est loin d'être clair !
-
- Quid des pontes
hors d'eau !
- ( ou l'art de ne
pas mettre tous les oeufs dans le même panier ?
)
- La supposée "négligence"
des femelles, précédemment évoquée,
serait-elle au contraire une mesure conservatoire visant à
préserver la ponte ( et donc l'espèce ! ) en
dépit des multiples aléas climatiques, mais aussi
des prédateurs ... et autres "blèmes" en tous genres
!
Suite à la découverte d'une
ponte, sur un débris végétal mis fortuitement
pour partie hors d'eau, j'ai souhaité savoir si ce choix
était "intentionnel" ou pas. Des lambeaux
végétaux partiellement émergés ont
donc été mis à disposition ... avec
succès ! A la limite cette option semble même
privilégiée, ce qui permet aux oeufs de respirer
"à leur guise" ( comme dirait Jean Rochefort ! ) tout en
restant hydratés par capillarité.
-
-
- Exemple typique de ponte
"hors d'eau" ( oeufs du jour, si je puis dire, car ils sont pondus
la nuit ! )
- à gauche : vue d'ensemble
de "l'appât", et donc du lambeau végétal
volontairement et partiellement mis hors d'eau. Posée
ultérieurement, l'allumette flottant à la surface de
l'eau permet d'apprécier le niveau de la ponte en regard de
celui de cette eau; au centre: vue globale de la ponte (7
oeufs visibles); à droite: gros plan sur
l'implantation des oeufs.
-
- Autre exemple, non moins
démonstratif !
- Cette fois il s'agit d'un de mes
tonneaux de "récup" des eaux de pluies, recyclés en
"aquariums sauvages", où le petit monde des mares
évolue à son gré ... sous surveillance !
Là encore ces oeufs sont tout frais pondus, ce qui permet
d'apprécier leur positionnement en regard de la "ligne de
flottaison" du nénuphar. Un tel environnement offrant de
multiples possibilités aux pondeuses, leur attirance pour
les végétaux dégradés ne peut
être le fait du hasard. Plus qu'une préférence
je pense que les nèpes, contrairement aux ranatres, ne sont
pas "outillées" pour implanter leurs oeufs dans le vif des
végétaux. Par contre le positionnement peu ou prou
hors d'eau ne me semble pas correspondre à une
véritable nécessité ... "jusqu'à
preuve du contraire" ! ( dixit Philippe Vandel ! )
-
- .... et si
c'était la règle !
- Afin d'éviter les évasions
mes 2 "nèpodromes" (dont le tonneau ci-dessus) sont
dotés d'un couvercle amovible, classiquement
constitué d'un cadre et d'une fine trame nylon permettant
à la fois un maximum d'aération et de
luminosité. De ce fait les pondeuses n'ont d'autre choix
que celui de se contenter des bandelettes végétales
mises hors d'eau à cet effet, ou de pondre en surface,
alternative ne semblant pas leur convenir (une simple averse, ou
les batifolages d'une carpe, pouvant compromettre le devenir d'une
ponte ... du moins "in natura" ! ).
C'est là une simple
hypothèse, mais elle mérite néanmoins
d'être posée. En effet, je pense que les bestioles
pondent essentiellement en rive, et hors d'eau, les
nouvelles-nées étant tout à fait aptes
à regagner l'élément liquide "à
pattes". Si tel est bien le cas cela expliquerait qu'en
période de ponte je puisse faire le tour de "mon"
étang sans capturer la moindre nèpe, là
où j'en trouvais quasiment à chaque coup de filet
durant la pariade. J'ajouterais avoir examiné de nombreuses
feuilles d'iris, décomposées et flottant en surface,
sans déceler de pontes. Enfin, et ce n'est pas le moindre
des arguments, des oeufs trouvés plus ou moins
immergés tendent à se putréfier, alors qu'ils
sont à coup sûr fécondés, et donc
viables. A priori ce constat est bien sûr de nature à
réhabiliter le rôle et l'importance des "antennes"
aérifères, mais cela reste encore à
démontrer !
.... de guerre lasse
!
- Certains oeufs commençant
à dépérir dans mes "éclosoirs", et ne
voyant toujours rien venir ( telle une soeur bien connue ! ), j'ai
décidé de "filtrer" la totalité de mon
népodrome. Le but était bien sûr de trouver
d'éventuels "bébés nèpes", ces
derniers passant aisément inaperçus en raison de
leur évidente petitesse, de leur faible mobilité, et
d'un dépôt de fond de bac où les adultes
eux-mêmes sont difficilement repérables.
A part les gammares nourriciers je n'ai
pas trouvé âme qui vive, mais
récupéré plus de 70 oeufs, ce qui me semble
exclure les "lâchers accidentels", hypothèse
précédemment émise. Au final, et vous l'aurez
compris, je ne suis pas plus avancé, car incapable de
déterminer si les pontes "normales" se font hors d'eau, ou
dans l'eau, ou si les 2 possibilités ... sont possibles !
Bien entendu ces oeufs ont été regroupés, et
immergés dans un éclosoir dédié.
Affaire à suivre là encore !
-
-
- Bons ? pas bons ? ... l'avenir
le dira !
-
- ... le fin mot
!
- Réflexion aidant, et afin d'en
avoir le coeur net, j'ai incliné mon "nèpodrome", et
joué sur le volume d'eau, afin que la partie la plus
surélevée soit "à sec", tel un bord de mare.
De fines plaquettes de mousse humidifiées à souhait
sont venues compléter la "mise en scène", avec
quelques lambeaux de feuilles d'iris décomposées
faisant office de transition entre ladite mousse et le "plan
d'eau".
Dans l'heure qui a suivi cet agencement,
et je dis bien dans l'heure, une femelle a
été surprise dans la mousse. Aussi étonnant
que cela puisse paraître elle était à pondre,
de surcroît de jour ! Sur une surface de l'ordre du
cm2,
19 oeufs ont été
dénombrés, les uns déposés dans
l'épaisseur de la mousse, les autres plus ou moins
insérés au niveau des racines.
Cette fois, et vous l'aurez compris, le
doute n'est plus permis. Les nèpes pondent bel et bien
hors d'eau, et non sur la végétation
flottante comme tout le monde le croît, le dit, et
l'écrit. J'ai d'ailleurs été le premier
abusé, avant que curiosité, patience, et
persévérance, me permettent de connaître ...
le fin mot ! Bien entendu cela explique l'étonnante absence
de photos de pontes sur le web ( mais aussi dans la
littérature afférente ! ) alors qu'à
l'état adulte cette peu banale bestiole y est très
abondamment traitée et illustrée.
-
-
- Illustration de la puissance de
l'instinct !
- Dans l'heure qui a suivi son
agencement, mon pondoir hors d'eau avait déjà
attiré une pondeuse, et donc fait ses
preuves.
- de gauche à droite: 1)- la
bête à pondre; 2)- gros plan avec
aperçu sur les oeufs; 3)- partie visible de la
ponte; 4)- mise en évidence de la partie
superficielle de la ponte: 5)- à l'aplomb des
précédents, ces oeufs sont insérés
dans la partie terreuse des racines de la mousse.
-
- .... si besoin
était !
- Les photos ci-dessous, et la
vidéo associée, montrent une autre femelle à
l'oeuvre. Là encore c'est hors d'eau, à la toute
proximité de la mousse, mais cette fois la pondeuse a
préféré une des bandelettes
végétales (iris des marais) faisant transition entre
la zone "terrestre" ( moussue ! ) et la partie "aquatique".
Comme la vidéo ci-dessous le
montre, les balancements d'avant en arrière de la bestiole,
conjugués à l'action de la tarière,
génèrent un râpage des parties les plus
dégradées du végétal, avec
accumulation d'un magma où les ufs sont
déposés et englobés. La réalité
de ce râpage "mécanique" (photo centrale, cercle
rouge,), est nettement attestée par la formation de
sillons, les nervures du végétal étant
logiquement préservées, car plus coriaces. Ce mode
opératoire explique les agglomérats d'ufs
observés à plusieurs reprises. Par principe
unitaires, les "insertions" sont rares, et dans la mesure
où elles intéressent toujours des
végétaux très dégradés la
notion même d'insertion perd beaucoup de sa signification,
et donc de son intérêt.
-
- .
...............................
- Nouvelle preuve ....
vidéo à l'appui !
- Photos & vidéos ont
été réalisées à 1 h 30 du
matin, en éclairage artificiel atténué pour
ne pas risquer d'effaroucher la bête.
Il s'ensuit une qualité
censément à minima, mais c'est là moindre
mal. à gauche : la bête à l'oeuvre
(copie d'écran), et sa ponte; au centre: mise en
évidence du râpage, ci-dessus explicité;
à droite : gros plan sur la ponte, avec repérage
et comptage des oeufs. Là encore la vingtaine est atteinte,
chiffre important s'il en est en regard de la taille des oeufs et
de celle de la pondeuse. J'ajouterais que la bestiole est
retournée à l'eau au cours du "tournage" de la
vidéo, mais je ne sais si elle avait fini de pondre ou
pas.
-
-
- .... et pour
conclure ...
...
la double preuve !
- En cherchant une dame ranatre
dans mon tonneau ....
- ... une feuille d'iris très
dégradée s'est retrouvée posée par
hasard en travers d'une feuille de nénuphar. Je n'ai pas
prêté attention à la chose, mais l'aubaine n'a
pas échappé à une nèpe venue y pondre
la nuit même ! Est-il besoin de le préciser, le
lambeau végétal, à la fois hors d'eau et
fortement dégradé, a été
préféré à la tendreté de la
jeune feuille de nénuphar.
-
-
- ... pour bien
comprendre !
- En dépit d'accouplements
répétés, les pontes obtenues en 2016 n'ont
rien donné. Leur caractère très ( trop ? )
tardif -1er quinzaine de juillet- étant
supposé en cause, je m'y suis pris cette fois dès la
mi-mars 2017, et donc au sortir de l'hivernation. Il s'en est
suivi une captivité des bestioles logiquement
prolongée, riche de promesses et d'observations, mais aussi
de contraintes et de ventres affamés à nourrir ...
d'où un quasi génocide d'aselles !
Compte tenu de l'indispensable
"récupération" physiologique post hivernage, du
temps dévolu aux oeufs (maturation, ponte, incubation), et
de la température plus clémente d'une
dépendance (fut-elle non chauffée), le jour "J" des
éclosions était espéré courant Mai ...
en "croisant les doigts" ! Suite à l'observation
ultérieure de supposées velléités
embryonnaires, l'indice de confiance est monté d'un cran,
au demeurant modeste. Rien n'est en effet gagné d'avance,
et c'est particulièrement vrai en entomologie, a fortiori
pour des élevages sortant de l'ordinaire ... comme
présentement ! En pareils cas les inconnues sont
censément nombreuses, d'où une progression "à
tâtons", au coup par coup, et cela sous la suspiscieuse
vigilance d'une Dame Nature toujours prompte à vous mettre
les bâtons dans les roues !
-
- En veux-tu ...
... en voila !
- Un peu banal ( et prometteur ? )
"pondoir" !
- Par-delà les quelques oeufs bien
visibles, les filaments aérifères pointant hors sol
"trahissent" la présence de nombreux oeufs inclus dans le
substrat terreux affleurant l'eau. Alors que les bestioles avaient
largement le choix des "spots" de ponte, l'importance de ce
"pondoir" donne à penser que plusieurs femelles ont pu s'y
succéder, via une sorte de "phéromone de ponte"
présentement attractive. Il s'agit bien sûr d'une
hypothèse car ce genre de tag chimique est plutôt
connu pour être dissuasif, et donc inviter la concurrence
à passer son chemin ... la place convoitée
étant déjà occupée :-) !
La larve !
Les larves ressemblent aux adultes, mais
les ailes sont réduites à l'état
d'ébauches dont la longueur s'accroît au fil des
stades larvaires. Le siphon respiratoire, très court et
obtus, se prolonge par deux gouttières latérales
bordant l'abdomen. Le bord interne de ces gouttières,
très larges et profondes, est doté d'un très
dense réseau de franges qui se rejoignent et s'accolent si
étroitement que la gouttière devient un
étonnant et véritable tunnel aérifère
alimentant les orifices trachéens (= stigmates). Le
développement comporte 5 stades larvaires, et le
régime alimentaire est identique à celui de
l'adulte, les proies étant bien sûr à la
mesure de la taille de la larve.
-
- Aperçu du
développement embryonnaire !
- La phase finale du développement
embryonnaire se traduit par une relative augmentation du volume de
l'oeuf. Tendue tel un ballon trop gonflé, l'enveloppe de
l'oeuf (= "chorion") gagne alors en transparence, et les yeux de
l'embryon deviennent logiquement de plus en plus visibles au fil
de leur développement. A l'approche de l'éclosion
l'oeuf tend à rosir, légèrement et
localement, stade où la visibilité des yeux atteint
son maximum.
De 2 à 3 jours avant
l'émergence de la larvule, la coloration rosée de
l'oeuf ( ô combien sympa et prometteuse ! ), vire
carrément à un gris "caca-beurk" laissant faussement
présager le pire ( snif ! ) ... d'autant que les yeux
s'estompent eux-mêmes très nettement
!
-
-
.........
- ci-dessus à gauche
: ... "t'as de beaux yeux" !
à droite : "sorties
imminentes" ... dixit le GPS de Dame Nature !
- ci-dessous à gauche
: illustration de la visibilité maximale des yeux;
à suivre : ce même oeuf après dissection
et extraction de la larvule en devenir.
-
-
-
-
- La naissance de la
larve !
- Contrairement à la cousine
ranatre, de suite opérationnelle (aquatiquement parlant),
la nèpe naissante est tenue de temporiser avant de
physiquement se "jeter à l'eau". Il lui faut en effet
parfaire sa pigmentation, et surtout durcir ses téguments
... d'où la raison d'être des pontes hors d'eau
! Sans cette période de
latence, est-il besoin de le préciser, la larvule ne
disposerait pas de ses pleines capacités pour se mouvoir,
ou réagir face à un prédateur à sa
mesure. Dans le même esprit, disons qu'elle se contente de "
faire trempette " là où la nage en pleine eau serait
à coup sûr risquée, voire suicidaire.
-
-
.
- de gauche à droite :
1)- matérialisé par la couronne
aérifère, le "couvercle" de l'oeuf vient de
circulairement céder sous la poussée de la larvule,
et l'oeil de la minuscule bestiole s'ouvre à la Vie; 2
& 3)- la sortie de l'oeuf est laborieuse, ponctuée
de pauses à la mesure des efforts fournis, le tout
demandant ... un "certain temps" ! Vous noterez la classique
disproprortion des volumes entre le contenant ... et le contenu !
4 & 5 )- ... toutes fraîches !
-
-
- Le népodrome
!
-
...............
- à gauche : 1)- la partie
haute de mon aquaterrarium / népodrome. La simple
inclinaison du bac permet d'obtenir l'adéquate
progressivité du niveau d'eau, d'où la
possibilité pour les nèpes naissantes de "faire
trempette" (cercle fléché), tels les bambins
à la plage; 2)- détail de la photo
précédente; à droite : autres
scènes de "trempettes" collectives, à
proximité du lieu de ponte. Ces phases de temporisation
permettent l'indispensable maturation tégumentaire avant
d'aller affronter les aléas d'une vie de nèpe ! Vous
remarquerez le caractère amusant (et instructif ! ) de la
1e photo, où la très faible
"épaisseur" d'eau fait que les yeux et le "tuba" des
bestioles pointent en surface à la manière des
caïmans.
-
-
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr