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L'ISABELLE ou PAPILLON VITRAIL (Graellsia isabellae ) !
(Lépidoptère Attacidae / Saturniidae)
 
(page 3 sur 3)
 
 
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La chenille ... suite !
 
5e stade (= L 5)
Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, photo1 Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, photo2 Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, photo3
Exemples de chenilles venant de muer, et donc encore tout ...."ébouriffées"!
 
 
Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, photo4 Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, photo5 Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, photo6
 
Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, photo7 Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, photo8
Chenilles au mieux de leur forme ... et de leurs formes!
( à terme les chenilles peuvent atteindre 8 cm ! )
 
 
Détails .... techniques !
Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, détail, photo1 Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, détail, photo2 Isabelle (Graellsia isabellae), chenille stade 5, détail, photo 3
Quand l'appétit va ... tout va ! ...y compris au pays des Isabelles !
Une aiguille à l'endroit .... une aiguille à l'envers ... et une p'tite sieste digestive pour finir !
Plus sérieusement, vous noterez que les aiguilles sont le plus souvent entièrement consommées,
et toujours grignotées en commençant par les extrémités.
 
 
Hasard .... ou pas ?
Isabelle .... Isabelle (Graellsia isabelae), chenille stade 5 Sphinx du pin (Hyloicus pinastri) chenille à terme ...Sphinx du pin !
Rien à voir entre les Attacidae et les Sphingidae, et donc entre la chenille de la belle Isabelle, et celle du terne Sphinx du pin (Hyloïcus pinastri)..... hormis une indéniable ressemblance graphique et chromatique ! Sachant que les 2 espèces partagent les mêmes arbres nourriciers, et en quelque sorte les mêmes aléas, reste à savoir si cette ressemblance est le fruit d'un simple hasard, ou s'il y a véritablement convergence évolutive du mimétisme, et en l'occurrence de l'homochromie.
 
 
Le cocon et la chrysalide
 
Après 5 à 6 semaines de croissance, la chenille arrive au terme de son développement. Les prémices de la nymphose se traduisent classiquement par l'arrêt de l'alimentation, et la purge du tube digestif, sous la forme d'un excrément plus ou moins liquide ... et souvent plus que moins ! Contrairement à de nombreuse espèces, la coloration de la chenille d'Isabelle ne "vire" pas en pré-nymphose, et reste donc inchangée.
 
Une fois l'arbre quitté, la chenille se met en quête d'un endroit estimé favorable pour coconner. Contrairement là encore à d'autres chenilles (Arctiidae par exemple), la "vadrouille" est brève, la litière suffisant la plupart du temps à faire le bonheur de cette chenille. L'enfouissement y est très superficiel, et le contact avec un "obstacle" (branche morte, racine, rocher, simple pierre) est comme souvent apprécié.
 
Le cocon est parfaitement constitué, mais la couche soyeuse est toujours très mince. Cette piètre protection est compensée par l'agglomération des "matériaux" environnants, et bien entendu les aiguilles de pins prévalent en raison de leur omniprésence. Le "coconnage" peut intervenir dès la fin juillet, mais il s'observe le plus souvent courant Août.
 
L'hivernage de l'Isabelle se fait donc à l'état de chrysalide, avec émergence du papillon en Avril-Mai, comme précédemment mentionné. Il arrive que des cocons passent 2 hivers, mais les contingences climatiques ne sont pas les seuls facteurs déterminants, puisque le phénomène s'observe également à basse altitude, et même en élevage.
 
Le "Grand paon", encore lui, est coutumier du fait, et bien connu pour pouvoir différer ses émergences jusqu'à 3 ans, y compris dans le cadre d'un même élevage. A défaut d'explications physiologiques rationnelles, on y voit une forme de préservation de l 'espèce, Dame Nature faisant en sorte de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier ... pour le cas où !
 
Isabelle (Graellsia isabellae), cocon, photo1 Isabelle (Graellsia isabellae), cocon, photo 2 Isabelle (Graellsia isabellae), cocon, photo 3 Isabelle (Graellsia isabellae), cocon, photo 4
de gauche à droite: 1)- comme chez le "Grand paon" la soie "fraîche" est parfaitement blanche; 2)- cocon en cours de brunissement. En effet, selon le degré d'humidité de l'air ambiant, la soie "s'oxyde" plus ou moins rapidement et intensément (voir photo ci-dessous à droite); 3)- cocons au terme de leur "coloration"; 4)- cocon avec amalgame d'aiguilles de pins, fractionnées pour l'occasion.
 
 
Isabelle (Graellsia isabellae), cocon ouvert, photo1 Isabelle (Graellsia isabellae), cocon ouvert, photo 2 Grand paon de nuit (Saturnia pyri) oxydation du cocon
à gauche et au centre: cocons ouverts permettant d'apprécier la texture et la faible épaisseur du réseau soyeux.
à droite: démonstration de l' "oxydation" de la soie sur cocon de "Grand paon".
(ce spectaculaire brunissement a été obtenu en moins d'une heure, via une très légère pulvérisation d'eau)
 
 
Isabelle (Graellsia isabellae), chrysalide isolée, photo1 Isabelle (Graellsia isabellae), chrysalide isolée, photo 2 Isabelle (Graellsia isabellae), chrysalide isolée, photo 3  Isabelle (Graellsia isabellae), détail du crémaster
Morphologie générale de la chrysalide.
à droite: détail du "crémaster" (ci-dessous explicité)
 
Situé à l'extrémité abdominale de toutes les chrysalides, le crémaster est un "organe" très fréquemment griffu (comme ci-dessus), et il "fonctionne" sur le principe même du "velcro". Chez les espèces nocturnes dotées d'un cocon, il permet l'ancrage de la chrysalide au fond dudit cocon, et facilite ainsi l'émergence du papillon. Chez les espèces diurnes, il permet avant tout l'amarrage de la chrysalide sur le support, la partie concernée de ce dernier étant préalablement garnie d'un réseau soyeux permettant l'accrochage. Dans le cas présent, vous remarquerez le "tirebouchonnage" de la soie, induit par la rotation de la chrysalide .... d'où un ancrage particulièrement efficace ! ... CQFD !
 
Le sexe des chrysalides !
 
Il suffit d'observer la face ventrale de l'extrémité abdominale ... et de savoir compter ! En effet l'anus est sur le 10e et dernier segment abdominal chez les 2 sexes, l'orifice génital du mâle sur le 9e, celui de la femelle sur le 8e, et celui de la ponte sur le 9e. Quelle que soit l'espèce vous noterez que les orifices de la femelle (génital et ponte) sont toujours très proches l'un de l'autre, au point de pouvoir être accolés, limite fusionnés. En plus, bonne nouvelle, cette disposition est immuable, et valable pour toutes les espèces !
 
C'est donc très simple, du moins en théorie, car c'est souvent un peu plus délicat en pratique, la segmentation de certaines espèces étant par exemple peu marquée. Disons qu'il est préférable de disposer des 2 sexes afin d'utilement comparer, et qu'un peu de pratique ne nuit pas, car si la disposition est constante, la morphologie et la netteté des orifices varient selon les espèces.
 
Isabelle (Graellsia isabellae), chrysalide femelle Isabelle (Graellsia isabellae), chrysalide mâle, photo1 Isabelle (Graellsia isabellae), chrysalide mâle, photo 2
à gauche: chrysalide femelle, au centre et à droite: chrysalides mâles.
Pour bien appréhender le dimorphisme, voyez les agrandissements, et leurs annotations.
 
En guise de conclusion ....
 
Quid des insectes protégés !
 
Sauf à être entomologiste ....
Qui connaît leur existence ? ... qui sait les reconnaître? ... qui sait où et comment ils vivent ? ... qui se soucie de leur sort ?
 
 
Quelques exemples d'insectes "protégés"
 
chêne à Cerambyx cerdo abattu, photo 1 chêne à Cerambyx cerdo abattu, photo 2 exemple de Cerambyx cerdo (femelle)
Loire-Atlantique: c'en est fini de ce grand chêne (3m75 de circonférence à la base) ... et de ses prestigieux "locataires" !
Comme le montrent les galeries larvaires, il donnait vie au "Grand capricorne du chêne" (Cerambyx cerdo),
un de nos plus grands et spectaculaires insectes (cf. page entomo).
 
 
terrassements pour lotissement lotissement Proserpines ou Sphinx de l'épilobe (Proserpina proserpina)
Loire-Atlantique: en lieu et place de ce lotissement, les épilobes abondaient,
et les Proserpines (Proserpina proserpina), encore appelées "Sphinx de l'épilobe", y coulaient des jours heureux.
 
 
 
Cuivré des marais (Thersamonia dispar) mâle  champ de maïs Pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis)
Vendée: à gauche: tout de rouge vêtu, le "Cuivré des marais" (Thersamonia dispar = Lycaena dispar) y prospérait !
à droite: avec le drainage des marais et l'avènement du maïs, il a été remplacé par Ostrinia nubilalis, la nocturne et nuisible Pyrale .... dudit maïs !
 
 
.... et bien sûr, que dire des espèces non protégées !!!
 
 
FIN
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr