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L'HYDROPHILE !
(Hydrophilus piceus, Coléoptère Hydrophilidae)
 
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La digestion est extra orale, mais contrairement au Dytique il n'y a pas de véritable inoculation des sucs digestifs, mais seulement enrobage des tissus par simple aspersion . De la même façon l'absorption des éléments dissous se fait de façon conventionnelle, et non par le biais de mandibules canaliculées.
 
Hydrophile ! Hydrophile (Hydrophilus piceus), tête de larve Tête de larve de Dytique.Dytique !
"Portraits" ... en attendant mieux !
 
 
Cet ensemble de considérations fait que la larve de l'Hydrophile consomme très souvent sa proie en la maintenant hors d'eau, et qu'à cet effet la tête se "renverse" très typiquement sur le dos. Quand la taille du mollusque le permet la larve de l'hydrophile s'attable sans "effraction", en pénétrant tout simplement dans la coquille (ci-dessous), comme le font les larves de carabes, ou encore de lampyre (cf. pages entomo). Quand la larve est trop grosse (ou le coquillage trop petit!), la coquille est alors"fracturée", pour ne pas dire découpée, car bien souvent la technique employée est adaptée à la morphologie de la proie (ci-dessous).
 
 
Mode d'ouverture deslimnées et planorbes par les larves d'Hydrophiles (Hydrophilus piceus).larve d'hydrophile(3e stade) dans planorbe
à gauche: les limnées sont en principe attaquées par l'apex de la coquille; au centre: les planorbes, le sont en suivant la spirale ...mais bien souvent les larves ne s'embarrassent guère de fioritures ! à droite: larve d'hydrophile (en fin de 3e et dernier stade) attablée sans "effraction". La mollesse de la larve lui permet de s'étirer aisément, et de pénétrer très avant dans la coquille. Schématiquement on peut dire que là où la tête passe, le reste suit.
 
 
Au terme de sa croissance la larve quitte l'eau pour s'aménage une logette dans la terre meuble, et à l'occasion sous une pierre ou un morceau de bois mort. Elle s'y transformera classiquement en nymphe puis en insecte parfait, c.a.d. apte à perpétuer l'espèce.
 
 
nymphe d'hydrophile dans sa loge
à gauche: nymphe d'hydrophile dans sa loge; à droite: la même en position latérale.
 
A noter que la position de gauche est la norme chez l'Hydrophile, mais qu'elle est très inhabituelle chez les Coléoptères. L'équilibre est obtenu grâce à un triple appui (ci-dessous) constitué par de longues et très fortes soies situées de chaque côté du thorax, et par une double "béquille" prolongeant l'extrémité abdominale A noter encore que la nymphe est très mobile, et qu'elle se remet sysématiquement dans cette position. A noter enfin, mais c'est là une hypothèse, que la nymphe s'isole ainsi d'un possible excès d'humidité, voire d'infiltrations, les loges étant creusées à proximité immédiate de l'eau.
 
nymphe d'hydrophile... Hydrophile (Hydrophilus piceus), nymphe en vue ventrale.  Hydrophile (Hydrophilus piceus), nymphe en vue léatérale.  Hydrophile (Hydrophilus piceus), nymphe en vue dorsale....tous azimuts!
 de gauche à droite: vue ventrale, latérale, et dorsale
Sur la vue dorsale remarquer le "tripode" (flèches) qui permet à la nymphe de se stabiliser dans cette position.
 
 
 
 Hydrophile (Hydrophilus piceus),  nymphe peu avant éclosion.  Hydrophile (Hydrophilus piceus),  imago venant de naître.  Hydrophile (Hydrophilus piceus), imago en cours de maturation.  Hydrophile (Hydrophilus piceus), imago à terme.
de gauche à droite: 1)- nymphe d'Hydrophile très pigmentée, et donc à quelques heures de la mue imaginale.
2)- Hydrophile venant de faire sa mue imaginale. 3)- 5 h plus tard, le même en cours de maturation
(acquisition progressive de la coloration, et de la sclérification = durcissemment)   4)- ... et à terme !
  
  
les "essaimages"
 
 Hydrophile (Hydrophilus piceus),  spécimen élytres ouvertsEn dépit de son volume l'Hydrophile est parfaitement apte au vol (comme l'est d'ailleurs le Dytique), et les ailes membraneuses sont développées en conséquence (ci-contre). En temps normal il n'use que peu de cette faculté, si ce n'est par obligation, autrement dit pour quitter un biotope devenu défavorable. Par contre, au plus fort de l'été, on observe des envols crépusculaires ou nocturnes, souvent massifs, et assimilables à de véritables essaimages. Outre un "brassage" des populations il s'ensuit la conquête de nouveaux espaces, ou la reconquête de milieux un temps abandonnés, mais redevenus favorables.
 
Ces envols sont parfois très spectaculaires, du moins là où l'espèce est abondante, car attirés par la lumière ces insectes peuvent s'abattre en grand nombre au pied des lampadaires, y compris en milieu urbain. A l'occasion ils peuvent même pénétrer dans les maisons, et y causer quelques frayeurs, bien que totalement inoffensifs.
 
A noter pour finir que ces envols constituent une véritables manne pour certains prédateurs, et notamment pour les rapaces nocturnes. J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'observer le fait en Vendée (à Challans, pour être précis) où sous chaque lampadaire d'un lotissement des dizaines d'Hydrophiles se débattaient au sol, tous amputés de leur abdomen (comme peuvent l'être les lucanes en milieu forestier (cf. page entomo).
 
 
 
  FIN
  
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr