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d'Algérie" -
tégénaires -
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- les
Tégénaires !
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- À
l'époque j'étais tout gosse, et ce jour-là
j'aidais ma grand-mère à nettoyer son
pigeonnier......
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- Adossé à un mur, et presque entièrement
couvert, le pigeonnier en question s'apparentait à une
grande volière.
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- Pour l'heure il s'agissait d'enlever une sorte de couvre sol
constitué de vieilles lames de parquet. Au fil des ans le
bois s'était en effet passablement vermoulu, et certaines
lattes étaient même quasi pourries, là
où l'humidité était la plus
présente.
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- Entre ce " plancher " et le sol, un espace de quelques
centimètres avait été ménagé,
et des souris s'y étaient bien sûr installées.
Brutalement mises à jour, elles étaient souvent
promptement occises par le sabot de la grand-mère, et
à l'occasion les fuyardes finissaient sous la griffe du
minet de la maison.
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- Nous arrivions à la fin de notre ouvrage, là
où l'humidité était la plus importante, et le
sabot grand-maternel avait déjà eu raison de
plusieurs grosses tégénaires surprises dans leur
soyeuse retraite. Taxées par elle de " sales bêtes "
leur sort m'indifférait nettement plus que celui des
plutôt sympathiques souris, mais curieusement il me
gênait davantage de voir l'arachnide se faire
écrabouiller.
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- À un moment donné 2 nouvelles
tégénaires ont été
débusquées, mais cette fois elles étaient sur
l'envers des planches que la grand-mère venait de soulever.
Totalement à découvert, et tout près de ses
mains, les bêtes semblaient encore plus grosses, plus
noires, et plus velues.
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- En l'espace d'une seconde les " sales bêtes " se sont
retrouvées à terre, pattes recroquevillées et
toutes frémissantes des affres de l'agonie. Du plat de la
main, et sans l'ombre d'une hésitation, ma
grand-mère venait de froidement les estourbir sous mes
yeux.
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- Cette fois c'en était trop, et la nausée m'est
alors venue d'un coup.
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- À n'en pas douter mon aversion pour les
araignées date de cet instant, car par ailleurs il n'est
pas un animal que je ne puisse saisir à mains nues. Rien
n'étant totalement négatif, il s'ensuit que je
comprends parfaitement ceux qui éprouvent le même
sentiment face aux reptiles.
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- À cet égard j'ai souvent remarqué qu'avec
les serpents le " tout ou rien " domine, en ce sens qu'on aime ou
on n'aime pas. On peut même dire que les uns sont
attirés, pour ne pas dire fascinés, et que la peur
et la répulsion sont quasi instinctives chez les autres, au
point de relever de l'irrationnel voire de la phobie.
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- Pour ma part je pense néanmoins que l'acquis
prévaut sur l'inné, en ce sens que
l'éducation des parents conditionne très souvent
celle des enfants, y compris en ce qui concerne la nature des
rapports avec les reptiles. À cet égard le cas de
mes enfants est assez symptomatique, et ma réaction l'est
d'ailleurs tout autant.
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- Alors qu'ils étaient âgés de 3 et 4 ans
j'ai en effet pris conscience qu'ils ne craignaient pas du tout
les reptiles, d'autant qu'ils étaient habitués
à les côtoyer, et à me voir les manipuler au
même titre que les autres bestioles qui à
l'époque se partageaient mon appartement.
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- À l'évidence ma jeune progéniture
n'était pas prête d'être apte à la faire
la différence entre les espèces pouvant êtres
dangereuses, et celles ne l'étant pas. Un jour ou l'autre,
à l'occasion de nos fréquentes balades en campagne,
le pire pouvait donc arriver. En conséquence, et non sans
quelques regrets, je me suis séparé de toutes mes
vipères et couleuvres, en leur rendant bien sûr leur
liberté.
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- Rien n'étant jamais tout blanc ou tout noir il me
souvient de la réaction mitigée de mon père
quand j'ai ramené mes premiers reptiles à la maison.
Il s'agissait de couleuvres vipérines, et je l'entends
encore me dire qu'un jour je tomberai sur des " vipères
couleuvrines ".
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- Ce faisant il marquait ainsi sa
différence, mais dans le même temps il acceptait la
mienne.
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andré lequet
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