galéodes
- scorpions
- "souvenirs
d'Algérie" - tégénaires
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- la
Galéode et le scorpion jaune !
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Il
y a bien longtemps de cela, et c'était en Afrique du
Nord....
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- Je suis un jour tombé par hasard sur une
galéode, sorte d'araignée encore appelée
"Solifuge". Elle était en train de dévorer un grand
scorpion jaune, et j'ai été frappé par la
disparité des tailles, d'autant qu'il y avait
également disparité des moyens puisque les scorpions
sont venimeux, ce qui n'est pas le cas des galéodes.
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- Dans un premier temps j'ai supposé que le scorpion en
question avait été trouvé mort, mais cela ne
ressemblait guère aux murs d'un prédateur qui
par définition est plus enclin à tailler dans le vif
de son sujet que dans la dépouille d'un cadavre.
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- En y regardant de plus près j'ai pu constater que la
victime n'était pas vraiment morte, si je puis dire, et
surtout que son aiguillon venimeux manquait. On pouvait bien
sûr imaginer que notre galéode avait pu profiter
d'une proie déjà mal en point, et de surcroît
accidentellement mutilée, mais là encore cette
explication n'était guère satisfaisante. Bien
entendu j'ai tenu à en avoir le cur net.
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- Une vieille bouteille d'eau minérale traînant
à proximité devait me donner l'occasion de
vérifier sur le champ ce que je subodorais, sans toutefois
vraiment y croire.
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- Trouver un scorpion et une autre galéode ne me demanda
guère de temps, mais si le scorpion entra dans la bouteille
quasiment de lui-même, ce fut nettement plus laborieux pour
la galéode, et à la limite quelque peu imprudent. De
fait la bête n'est pas du genre à plaisanter, et les
morsures infligées par les puissants
chélicères sont réputés très
douloureuses. Par ailleurs cet arachnide est
particulièrement vif, et le fait de se sentir acculé
génère évidemment un surcroît
d'agressivité au demeurant bien compréhensible.
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- Cela précisé il n'aura fallu que quelques
instants pour me convaincre de l'incroyable. À peine les
deux protagonistes étaient-ils en présence dans la
bouteille (maintenue horizontalement pour leur donner du champ),
que l'empoignade eut lieu. Avant même d'avoir le temps de
réaliser, la cause était entendue avec un scorpion
en quelque sorte " désarmé ", et un aiguillon en mal
de propriétaire gisant au fond de l'arène
improvisée.
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- Chacun prit ensuite ses distances en se reculant au maximum
des limites imposées par la bouteille mais il ne fait aucun
doute qu'une galéode au ventre creux se serait
attablée dans la foulée sans coup férir.
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- Bien entendu j'ai répété
l'expérience et à chaque fois la galéode
prenait instantanément l'initiative de l'attaque, et le
dernier segment caudal du scorpion était toujours
prioritairement visé et promptement sectionné au
niveau de l'articulation le reliant au
précédent.
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- Je ne suis certes pas un
spécialiste des arachnides, mais de tels comportements sont
pour le moins étonnants, et dès lors on comprend
aisément que les positions puissent diverger entre les
partisans de l'inné et ceux de l'acquis.
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andré lequet
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