ACCUEIL - COLEOPTERES - LEPIDOPTERES - AUTRES -VIDEOS - HISTORIETTES - NEWS - LIENS - WANTED ! - MAILS d'OR -
 
 
Biorhiza pallida, et Andricus fecundatrix
 
(suite des galles ou cécidies du chêne)
 
(page 3 sur 12)  
 
- pour quitter les agrandissements faire "page précédente" dans votre navigateur -
 
  
Biorhiza pallida, biologie succincte
 
Biorhiza pallida a 2 types de galles, et les générations sexuées et asexuées alternent régulièrement. Les galles estivales se développent au niveau des bourgeons terminaux, et en cours de croissance elles prennent l'allure de petites pommes-fruits joliment colorées, comme ci-dessous. A noter que la maturation est effectivement estivale, mais que ces galles commencent à se former très tôt en saison, et même souvent avant l'apparition des feuilles.
 
galles avant débourrage des bourgeons galles après débourrage des bourgeons détail d'une galle "juvénile" de  Biorhiza pallida
à gauche: galles avant débourrage des bourgeons (début avril)
au centre: après débourrage (mi-avril), le volume de la galle a déjà quadruplé ; à droite: détail.
 
très grosse "pomme de chêne" (5 cm!) coupe sagittale d'une galle de Biorhiza pallida
 
à gauche: très grosse galle de Biorhiza pallida (5 cm), justifiant l'appellation de "pomme de chêne". A droite: coupe d'une galle de 4 cm montrant "l'arborescence" des logettes larvaires. A noter que ces galles ont été prélevées au tout début de Mai, et qu'à ce stade de développement la partie centrale occupée par les larves commence à se faire "boiseuse", le reste de la galle demeurant souple et spongieux.
 
Pomme de chêne (Biorhiza pallida), photo 1. Pomme de chêne (Biorhiza pallida), photo 2. Pommes de chêne (Biorhiza pallida),  en main. Pomme de chêne (Biorhiza pallida), en coupe,  photo 1. Pomme de chêne (Biorhiza pallida), en coupe,  photo 2.
 idem ci-dessus ... mais là avec APN ( et non avec un scanner à plat ! )
 
 
Arrivées à "maturité", ces galles brunissent et ressemblent cette fois à de petites "pommes de terre" (fin de page) d'un diamètre pouvant atteindre 3 à 4 cm, voire même 5. Durant l'été, voire plus tôt parfois, ces galles donneront des insectes sexués et ailés qui vont très rapidement s'accoupler , puis s'enterrer au pied des chênes afin d'y pondre sur les racines.
 
Il s'ensuivra la formation de galles hivernales très irrégulières qui en décembre donneront une génération asexuée, et de surcroît aptère, d'où des insectes ayant très typiquement l'allure de fourmis. Compte tenu de leur inaptitude au vol ces femelles parthénogénétiques vont devoir "crapahuter" pour gagner les lieux de pontes, c'est-à-dire les bourgeons terminaux des branches et branchettes des chênes. Les oeufs, déposés par lots, vont alors générer les fameuses "patates" estivales, et la boucle s'en trouvera ainsi bouclée.
 
A noter au passage que ces drôles de "fourmis" passent pour pouvoir se déplacer sur la neige, ce qui permettrait de plus aisément les repérer. Cela dit j'avoue ne pas avoir observé le fait, ni avoir cherché à l'observer. A décharge j'ajouterais que la région nantaise s'y prête mal, car rarement enneigée. J'ajouterais encore qu'au coeur de l'hiver le coin de la cheminée a du bon, et qu'à pareille époque crapahuter à 4 pattes pour traquer un hypothétique Cynipidé est rarement sinécure.
 
 
galle de Biorhiza pallidacoupe de galle de Biorhiza pallidalarves "in situ" de Biorhiza pallida
 
à gauche: - galle estivale (mi-juillet) de Biorhiza pallida; au centre: - idem en coupe sagittale;
à droite: - détail des loges, et aperçu des larves (ces dernières n'ont pas trop apprécié le passage du scalpel!)
 
 
Les années pouvant se suivre, et ne point se ressembler, les émergences ont été très précoces cette année, du moins en regard de l'an passé, et j'ai bien failli "rater le coche". A noter que le fait est loin d'être exceptionnel, car il est valable pour toutes les espèces d'insectes, et notamment les printannières. Concrètement, la "fourchette" moyenne est de 2 semaines (en plus ou en moins).
 
 
trous de sorties de Biorhiza pallida adultes de Biorhiza pallida galle sur rameaux
de gauche à droite: 1)-trous de sorties de Biorhiza pallida (première décade de juin). 2)- adultes (à noter que les émergences se produisent quand la "pomme" est encore sur l'arbre). 3)- En principe les "pommes de chênes" tombent à terre, en fin de saison, mais très fréquemment il en est qui restent sur l'arbre, et s'y dégradent. Passé l'hiver, les logettes boiseuses (flèche) deviennent alors bien visibles.
 
 .... et en APN là aussi !
Pomme de chêne (Biorhiza pallida), larves. Pomme de chêne (Biorhiza pallida), aspect juste après la sortie des adultes. Pomme de chêne (Biorhiza pallida),  imago, photo 1. Pomme de chêne (Biorhiza pallida),  imago, photo 2.
en haut et à gauche: larves de Biorhiza; à suivre et ci-dessous à gauche: l'heure de la sortie !
ci-dessous à droite: la fameuse femelle, parthénogénétique et aptère, de la génération hivernale. Vous noterez la très typique allure de fourmi, les antennes non coudées faisant aisément la différence. Un grand merci à Jean-Pierre Favretto, auteur de cette peu banale photo (décembre 2009, sur un mur de l'aire de Lacourt-St-Pierre (A62) à Montech, Tarn-et-Garonne).
Pomme de chêne (Biorhiza pallida), adulte, photo 1. Pomme de chêne (Biorhiza pallida), adulte, photo 2. Pomme de chêne (Biorhiza pallida), adulte, photo 3. Pomme de chêne (Biorhiza pallida), adulte, photo 4................Cynips de pomme de chêne (Biorhiza pallida),  femelle aptère génération hivernale.
 
 
pour conclure ! ... Pomme de chêne (Biorhiza pallida), duo in natura. .... et le plaisir ! 
 

 
Andricus fecundatrix (= fecondator): biologie succincte
 
Comme A. kollari (page suivante !) cette espèce a 2 types de galles et d'adultes, avec alternance de générations sexuées et asexuées. La génération asexuée est issue de galles aux allures de pommes de pins ou d'artichauts (ci-dessous !), et elle apparaît à l'automne. Maturation aidant les écailles des cônes vont en effet s'entrouvrir, puis plus ou moins se dessécher, et les capsules centrales, elles mêmes arrivées à maturité, vont tomber à terre, soit isolément, soit avec la galle. A noter au passage que de nombreuses galles "avortent" (absence du noyau central, et donc de l'insecte).
 
De chaque capsule sortira une femelle parthénogénétique (4 à 5 mm) qui ira pondre dans les bourgeons floraux mâles des chênes, ce qui induira de très petites galles florales qui en mai-juin donneront le jour à la génération sexuée. Tout comme les galles, les insectes issus de cette génération sont très petits (de l'ordre de 2-3 mm), et les femelles fécondées iront pondre dans les bourgeons dormants, lesquels évolueront l'année suivante en galles écailleuses comme ci-dessous.
 
 
 
 galles d'andricus fecundatrix galle d'andricus fecundatrix (détail)galle d'andricus fecundatrix ouverte, avec capsule larvaire 
à gauche: galles écailleuses (à la mi juillet) de Andricus fecundatrix.
au centre: détail de la galle en "pomme de pin" (longueur moyenne 20 mm).
à droite: mise évidence (flèche) de la logette de la larve.
 
 
galle d'andricus fecundatrix, photo 1 galle d'andricus fecundatrix, photo 2. galle d'andricus fecundatrix, photo 3.
.... et quelques galles en APN !
 
 
galle mûrecapsules d'Andricus fecondatrix larves d'Andricus fecondatrix
à gauche: galle mûre d'Andricus fecondatrix (fin septembre); au centre: logettes centrales prélevées à la mi-août (les jaunes sont vertes, si l'on peut dire, et les brunes arrivées à maturité sont quasi prêtes à tomber); à droite: logette verte avec larve "in situ", et logette "mûre" avec larve extraite.
 
 
 
nymphe d'Andricus fecondatrix adultes d'Andricus fecondatrix
à gauche: nymphe d'Andricus fecondatrix (début octobre).
à droite: adultes (extraits des logettes à la mi-novembre).
 
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr