ACCUEIL - COLEOPTERES - LEPIDOPTERES - AUTRES -VIDEOS - HISTORIETTES - NEWS - LIENS - WANTED ! - MAILS d'OR -
 
 
LA COCCINELLE !
(Coléoptère Coccinellidae)
 
 (page 2 sur 2)
 
 
- pour quitter les agrandissements faire "page précédente" dans votre navigateur -
 
Intro 
 
Les coccinelles comptent parmi les plus populaires et les mieux perçus des insectes. A ce titre on peut considérer qu'elles sont aux insectes ce que les hirondelles sont aux oiseaux.
 
Présentation
 
Toutes ont en commun une forme hémisphérique, autrement dit globuleuse, et des pattes si menues qu'elles paraissent ne point en avoir. Par voie de conséquence ces bestioles trottinent plus qu'elles ne marchent, et on peut même dire qu'elles semblent glisser plus qu'elles ne trottent. Ajoutez à cela la rapidité du déplacement, l'aisance des changements de directions, la faculté de s'arrêter pile et de repartir "plein pot" sur l'instant, et vous conviendrez que l'insecte paraît tout droit sortir des studios deWalt Disney ou s'être échappé d'une foire aux autos tamponneuses.
larves et adultes de coccinella septem punctata
La coccinelle à 7 points (Coccinella septem-punctata), et ses larves à divers stades. C'est la plus connue des espèces françaises, et c'est aussi l'une des plus grosses. Les autres espèces, près d'une centaine en France, mais très souvent plus petites, et par ailleurs très diversement colorées et ponctuées.
 
Biologie
 
En dépit de ses rondeurs rassurantes, et de la sympathie qu'elle suscite, la gentille "Bête à bon Dieu" de notre enfance est en fait un redoutable prédateur, pour ne pas dire une véritable tueuse, et ses larves le sont tout autant sinon plus. A titre d' exemple celle de notre coccinelle à 7 points est capable de détruire ses 250 pucerons quotidiens, et le "score" des grosses espèces exotiques confine le génocide.
 
Mis à part de rares espèces phytophages ( genre Epilacna) les coccinelles et leurs larves se nourrissent essentiellement de pucerons et de cochenilles, mais à l'occasion elles peuvent s'en prendre à de menus insectes. Certaines espèces de coccinelles sont plus ou moins spécialisées, et ne consomment que des cochenilles, ou que des pucerons, voire qu'une seule espèce de ces proies.
 
Les coccinelles sont sexuées, mais mâles et femelles se ressemblent. Les œufs (souvent plusieurs centaines), sont pondus sur les feuilles par petits paquets, et à proximité des futures victimes. Ces oeufs donnent des larves qui au terme de leur 4ème stade vont se transformer en nymphes, lesquelles donneront à leur tour des imagos, c.a.d. des insectes adultes et donc aptes à se reproduire.
 
Quelques images d'oeufs et de larves ...
(prélude à une refonte générale de cette très ancienne "page entomo")
 
Ponte de coccinelle, photo 1. Ponte de coccinelle, photo 2. Ponte de coccinelle, photo 3. Ponte de coccinelle, photo 4. Ponte de coccinelle, photo 5.
Exemples de pontes de coccinelles.
à gauche: les oeufs sont pondus au milieu de la colonie de pucerons, autant dire que le déjeuner des futurs "bébés" coccinelles est déjà servi.
à droite: une larve de la fameuse coccinelle asiatique asiatique (Harmonia axyridis) dévorant les oeufs d'une "7 points" bien de chez nous.
 
 
coccinelles naissantes, photo 1. coccinelles naissantes, photo 2. ...................... coccinelle nouvelle-née sur allumette, photo 1 coccinelle nouvelle-née sur allumette, photo 2.
à gauche: jeunes larves de coccinelles venant d'éclore. Au milieu de la seconde photo, un "bébé" coccinelle tout frais éclos, et donc non encore pigmenté. à droite: larves de coccinelles "nouvelles-nées", et donc très "minus".
 
 
 
nymphes .... nymphes de coccinelles, et jeunes imagos.... et jeunes adultes!
 
 
 
nymphes d'Adalia bipunctata détail d'une nymphe adultes d'Adalia bipunctata
autre exemple: nymphes et adultes de Chilocorus renipustulatus
 
Les coccinelles peuvent vivre au-delà d'une année, et doivent donc hiverner, ce qu'elles font souvent par petits groupes. On peut les trouver sous les mousses, les écorces, dans les vieux bâtiments, et à l'occasion elles apprécient un coin de véranda ou encore l'angle d'un plafond de la maison. Sous nos climats les coccinelles ont généralement 2 générations, la première au printemps (issue des hivernants) et la seconde en été. C'est la génération estivale qui hivernera et donnera la génération printanière de l'année suivante.
 
diverses espèces de coccinelles
quelques espèces de coccinelles
 
Les coccinelles adultes n'ont guère de prédateurs et on pense que cela est dû au phénomène de l'autohémorrhée, sorte de saignée réflexe qui survient lorsque l'insecte se sent agressé. Concrètement cela se traduit par l'exudation dissuasive d'un "sang" très âcre, qui le plus souvent perle au niveau des articulations des membres. Connu sous le nom d'autohémorrhée ce phénomène n'est pas propre aux coccinelles et il est particulièrement spectaculaire chez les Timarcha, d'où le nom de "crache sang" donné à ces gros coléoptères de la famille des Chrysomélidés.
 
Les coccinelles peuvent ponctuellement abonder quand les conditions s'y prêtent (nourriture elle-même abondante, météo favorable), mais les pullulations les plus spectaculaires relèvent de concentrations plus ou moins migratoires dont on ignore encore les déterminismes exacts.

L'anecdote ci-dessous témoigne de ce type de pullulation, et démontre si besoin était que rien ne saurait arrêter un entomologiste .... et surtout pas le regard d'autrui !

-------------------------------------------
Comme pour les "bousiers", c'était en Vendée, et c'était il y a longtemps ....
 
La saison battait son plein et les plages étaient prises d'assaut par des milliers de vacanciers avides de soleil et de flots bleus. C'est alors que des nuées de coccinelles se sont abattues sur le littoral, au grand dam des corps dénudés assaillis de toutes parts à l'instar de vulgaires colonies de pucerons ....
 
A l'époque le phénomène faisait quasiment la une des médias, le monde scientifique se perdait en conjectures, et les langues allaient bon train dans les chaumières, ou plus exactement dans les "bourrines" .....
 
Les entomologistes, eux, se frottaient les mains car de telles abondances sont exceptionnelles et souvent prometteuses d'espèces ou de variations intéressantes quasi introuvables en temps normal.
 
En compagnie de Michel Coupat (ami âgé qui fut mon maître es entomologie), nous chassions sur le haut de la dune surplombant la plage, et ne savions où donner du flacon tant les coccinelles de toutes sortes abondaient. C'est alors qu'un grand gaillard en maillot de bain nous interpelle, et vient vers nous en gesticulant. Intrigués nous l'attendons, et là ... surprise!
 
L'homme captait les coccinelles comme un aimant la limaille. Elles arrivaient et se posaient sur lui par dizaines, et sitôt chassées sitôt revenues. L'explication était certes classique (il transpirait beaucoup suite à un long footing, et bon nombre d'insectes apprécient ce type d'effluves), mais le résultat n'en demeurait pas moins spectaculaire.
 
Bien entendu ce qui devait arriver arriva ....
 
Bras levés, et juché sur un promontoire naturel, notre gaillard tournait lentement sur lui-même tandis que mon vieil ami se livrait à une inspection corporelle en règle, tout en "picorant" du bout des doigts les bestioles jugées ça et là intéressantes. Cet ami était plutôt frêle et petit, et la disparité des statures ajoutait encore à la cocasserie de la situation. Le comble a été atteint quand notre vacancier s'est figé dans une pose digne d'une statue antique et que le vieil homme s'est mis à graviter autour de cet éphèbe d'un nouveau genre, tout en continuant de "picorer" les fameuses coccinelles au gré d'une cuisse, d'un torse, d'une épaule ... ou d'un maillot !
 
Ce jour-là j'ai eu le sentiment que toute la plage nous regardait ... et c'était sans doute vrai !
 
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr