La présence de cette punaise hématophage dans l'environnement humain est attestée depuis des millénaires (via les sépultures égyptiennes par exemple), à telle enseigne qu'il est permis de se demander si l'ancêtre de la bestiole ne côtoyait pas déjà l' "homme des cavernes". Privée d'ailes par Dame Nature, la Cimex fait figure d'exception au pays des Hétéroptères, mais côté pattes elle est logiquement plutôt bien dotée. Entre autres aptitudes et considérations, il s'ensuit une vélocité non négligeable, pour ne pas dire redoutable ( à découvrir en vidéo ! ), le tout ne facilitant pas ma tâche ... eu égard aux risques de contaminer le toit familial !

Cosmopolite, et en pleine recrudescence dans tous les pays développés, cette punaise doit son "succès" à de multiples facteurs, les uns liés à sa biologie, les autres à nos modes de vies. Par-delà une activité nocturne (et la fuite illico au moindre "lumen", y compris artificiel ! ), la bestiole n'a pas son pareil pour se glisser dans les interstices les plus improbables. Outre la nécessité de se "planquer" cette propension naturelle est facilitée par sa "platitude" corporelle, et surtout par le besoin d'être physiquement au contact d'un élément de son environnement ( = "thigmotactisme"), mais aussi de ses congénères et là il s'agit de "grégarisme" ... d'où la notion de "nichée" !

A cela s'ajoute la capacité de pouvoir jeuner des mois durant (vous pouvez partir en vacances tranquille ... les bestioles attendront bien sagement votre retour ! ), le tout associé à une longévité peu fréquente chez les insectes, et une prolificité à l'avenant. Enfin, cerise sur le gâteau, la bestiole dispose de thermorécepteurs infrarouges aptes à déceler le dégagement de chaleur issu de la plus infime partie dénudée de votre anatomie ... en vue de s'y attabler !

La Cimex est un insecte dit "piqueur / suceur", comme le sont tous les Hétéroptères, et à cet effet elle dotée d'un rostre, schématiquement composé d'une gaine protégeant les organes perforateurs que sont les très fins stylets. Ce rostre est équipé d'organes sensoriels très performants qui détectent le flux sanguin des capillaires. La piqûre est indolore, tout comme la "prise de sang", la bestiole et les moustiques ayant inventé l'anesthésie locale et l'anticoagulation bien avant l'homme. La "grattouille" qui généralement s'ensuit est certes désagréable, mais c'est le moindre mal en regard des "cata" en tous genres visibles sur les sites web spécialisés. Nul besoin de "farfouiller" longtemps pour trouver des cas aussi extrèmes que spectaculaires, et comprendre que le moral puisse également ... "en prendre un coup" !

Le dimorphisme porte très visiblement sur la forme générale de l'abdomen, largement arrondi chez la femelle, et plus étroit et "pointu" chez le mâle. Comme souvent en pareil cas la distinction est facilitée quand on dispose des 2 sexes, d'autant que le sang absorbé ou restant à digérer modifie sensiblement le profil des bestioles. La segmentation des plaques génitales (face ventrale de l'extrémité abdominale) diffère également, mais leur petitesse complique la perception les choses.

Au pays des Cimex l'accouplement est "hard" et même très "hard", au point d'être qualifié de traumatique ... et pour cause ! Alors que les voies génitales normales existent le mâle perfore carrément l'abdomen de sa partenaire, charge aux spermatozoïdes de se débrouiller pour gagner la spermathèque, organe de stockage faisant également office de "distributeur". Bien sûr c'est "fait pour", mais parfois Dame Nature a quand même de drôles d'idées, d'autant que rien ne semble justifier une "technique" digne d'un imaginaire Guinness ... "sado-maso" !