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- la
   CHRYSOMÈLE AMÉRICAINE ou CHRYSOMÈLE du
   ROMARIN !
- (Chrysolina
   americana, Coléoptère
   Chrysomelidae)
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- Intro !
-  
- Elle n' a d' américaine que le
   nom, à l' instar du Carabe espagnol ( Chrysotribax hispanus
   ) .... 100 % "made in France" !
- Comprenne qui pourra ! 
-  
- Au risque d'ajouter à la
   confusion, voire à l'incohérence, sachez que la
   Chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera) est souvent
   surnommée "Chrysomèle américaine" ....
   celle-là l'étant vraiment, puisqu'elle nous est
   arrivée de chez l'Oncle Sam en 2002 ! C'est d'ailleurs un
   vrai problème .... et peut-être une future "page
   entomo" !
-  
-  
- Présentation
-  
- Déjà discrète, car
   pas bien grosse et peu remuante, notre fausse bestiole "US"
   affiche en outre la rassurante rondeur d'une coccinelle. Autant
   dire qu'elle passe aisément inaperçue là
   où elle s'installe, et qu'elle peut même
   bénéficier de la bienveillance due aux très
   utiles "Bêtes à Bon Dieu".
-  
- Le problème c'est que la bestiole
   en question n'est pas une coccinelle, d'où une
   livrée rayée là où les points sont de
   mise, et d'où encore son total
   désintérêt pour les indésirables
   cohortes de pucerons et cochenilles ! 
-  
- En fait il s'agit d'une
   "Chrysomèle", et à ce titre d'une phytophage,
   autrement dit d'une "végétarienne". Ses larves le
   sont pareillement, comme le sont ses nombreuses consoeurs, puisque
   la Famille des Chrysomelidae est représentée en
   France par plus de 650 espèces.
-  
-  
- "pot pourri" de
   Chrysolina americana sur lavande ....
-  
     
-  
         
-  
- .....et
   sur romarin !
-  
       
- Que dire de plus, si ce n'est que la
   bestiole ne connaît pas la prédation, et qu'elle peut
   donc profiter du soleil en toute quiétude,
   ce qu'elle fait en passant le plus clair de
   son temps à table .... ou en "galante compagnie" ! Convenez
   qu'il y a plus triste destinée, et moins agréable
   manière de perpétuer l'espèce!
-  
-  
- Au pays des chrysomèles les menus
   sont immuables, chaque espèce ayant le sien, et rien n'y
   pouvant changer. Cette spécificité alimentaire
   concerne bien sûr les plantes sauvages, mais aussi les
   cultivées, d'où une fréquente
   nuisibilité de cette Famille, au demeurant parfaitement
   illustrée par le fameux doryphore, grand dévoreur de
   pommes de terre.
-  
- Notre petite Chrysolina n'échappe
   pas à la règle, et bien qu' elle puisse se
   développer sur diverses Labiées ( thym et citronelle
   par exemple ), lavandes et romarin restent ses
   préférées, ce qui est évidemment peu
   apprécié des plants touchés .... et l'est
   encore moins du jardinier !
   Toutefois, vérité oblige,
   quand les plantes nourricières sont suffisamment
   nombreuses, ou développées, les méfaits de la
   bestiole sont généralement peu perceptibles, et pour
   tout dire négligeables.
-  
- Par contre, quand la table est trop
   chichement garnie, ou que les convives tendent à pulluler,
   il ne restera pas grand-chose du romarin pour la rituelle
   bénédiction des rameaux, et pas davantage de lavande
   pour bouter les mites hors des armoires et penderies !
-  
- Comme mentionné en
   préambule, Chrysolina americana n'est pas originaire des
   Amériques, mais bel et bien de l' Ancien monde, et a priori
   du sud de l'Europe ...si ce n'est du nord de l'Afrique. Pour
   l'heure la bestiole est censée occuper près des 2/3
   de la France, ce qui me semble en deçà de la
   réalité, car elle progresse certainement plus vite
   que les inventaires afférents ! 
-  
- J'ajouterais que cet insecte est le plus
   souvent commun, qu'il vole aisément, et qu'il profitera
   à coup sûr du fameux "réchauffement
   climatique" pour accentuer sa "remontée", ou
   s'acclimater suite à des introductions accidentelles, comme
   c'est le cas en Angleterre.
-  
-  
   
- Toujours plus tendres, les
   extrémités des rameaux sont très attractives,
   et le plus souvent consommées en priorité, notamment
   par les larves. 
- En cas de pullulation tout fait
   ventre, ou presque, et les rameaux peuvent se voir
   complètement dénudés.
-  
-  
- Les oeufs
-  
- Ils ressemblent à de miuscules
   saucisses apéritives, et sont fréquemment
   déposés par petites séries sous les feuilles
   de la plante nourricière, comme ci-dessous. On peut
   néanmoins les trouver à l'unité, y compris
   sur les tiges proprement dites, voire sur les fleurs à
   l'occasion. Compte tenu de cette dispersion, et de
   l'échelonnement de la ponte, il est évidemment
   difficile d'évaluer la moyenne des oeufs émis. Pour
   ma part elle me semble relativement peu élevée, en
   l'occurrence inférieure à la centaine, mais cela
   reste ....une impression !
-  
- Les oeufs "sauvages", ci-dessous
   figurés, on été récoltés vers
   la mi-septembre, sur des romarins "urbains". Sur la base de pontes
   obtenues à partir de femelles provisoirement captives, la
   durée d'incubation est de l'ordre d'une bonne dizaine de
   jours. Bien entendu elle est certainement plus longue en
   extérieur, notamment pour les pontes plus tardives en
   saison.
-  
-  
     
- à gauche et au
   centre: exemple de ponte (ensemble et détail) de la
   chrysomèle du romarin.
- à droite: oeufs
   proches de l'éclosion.
-  
-  
- Les larves
-  
- Noires, et censément très
   petites à la naissance , les larves passent rapidement au
   rougeâtre, puis au gris plus ou moins mêlé de
   brun clair et de blanc. La durée de leur
   développement est classiquement tributaire de la
   température, et c'est encore plus vrai pour cette
   chrysomèle, car sa période de reproduction se situe
   généralement en fin d'été, tout en
   pouvant largement se poursuivre en automne. 
-  
- Il s'ensuit que les larves issues des
   pontes les plus précoces pourront se développer
   normalement, et que les autres devront jouer les prolongations en
   profitant des redoux ...et en courbant l'échine sous les
   frimas. Bien entendu c'est "fait pour", mais il est des limites
   physiologiques, et climatiques, au-delà desquelles la
   survie des larves risque de se voir compromise. 
-  
- A titre indicatif, j'ai pu observer de
   nombreux adultes sur des romarins, ainsi que des oeufs et des
   larves "tout venant", alors que nous étions à la
   quasi veille de la Toussaint, et que les gelées blanches
   matinales étaient déjà fréquentes sur
   la région nantaise.
-  
-  
     
- à gauche et au centre:
   larves naissantes de Chrysolina
   americana.
- à droite: un peu
   plus grosse ....et rougeâtre !
-  
-  
       
- illustration de
   l'échelonnement des pontes, et donc des
   développements larvaires. 
-  
-  
     
- exemples de larves parvenues au
   terme de leur développement. 
-  
-  
- La nymphose
   
-  
- Parvenue au terme de son
   développement la larve de notre chrysomèle quitte la
   plante nourricière pour se nymphoser, ce qu'elle fait au
   sein d'une simple logette souterraine creusée à
   faible profondeur (1 à 2 cm), selon la nature du sol . Il
   n'y a donc pas de cocon, contrairement au Criocère du lis,
   autre chrysomèle très commune dans les jardins (voir
   site).
-  
- Compte tenu de l'échelonnement
   des larves, et d'un développement en partie automnal, il
   est difficile de préciser si la nymphose proprement dite
   est en quelque sorte "programmée" pour intervenir
   après l'hivernage, ou si elle peut se produire avant, comme
   je le pense, quand les conditions climatiques le
   permettent.
-  
- Dans le même esprit, une
   génération printanière plus ou moins
   partielle me paraît possible, du moins quand la
   région s'y prête. Elle pourrait provenir d'insectes
   hivernants, ou de l'émergence d'adultes issus de pontes
   estivales précoces. Pour l'heure je ne suis sûr de
   rien, et c'est donc .... "affaire à suivre" !
-  
-  
   
- l'enterrage de la larve, passage
   obligé avant la nymphose 
-  
-  
      
- exemples de pré-
   nymphes
-  
-  
   
- ....et de nymphes
   !
- celle de gauche est tout juste
   formée, et donc non pigmentée; 
- celle de droite, très
   pigmentée, est toute proche de la mue imaginale,
   c'est-à-dire de donner l'insecte
   adulte
-  
-  
- Quand "trop c'est trop"
   !
-  
- Comme déjà dit ( légende du "pot pourri"
   ), cette chrysomèle est dédaignée des
   prédateurs, et notamment des oiseaux insectivores, sans
   doute en raison de l'âcreté de son goût, et
   d'une trop forte saveur issue des plantes aromatiques
   ingérées.
-  
- En l'absence d'une régulation
   naturelle suffisante, l'insecte peut évidemment
   proliférer au-delà du raisonnable. C'est rare, mais
   cela arrive, et il s'ensuit logiquement une réelle mise
   à mal de nos pieds de lavande ou de romarin. En pareil cas
   pas de panique, et surtout pas d'insecticide, car une amusante et
   salvatrice cueillette permet de préserver les plantations,
   sans totalement décimer une bestiole qu'il serait
   finalement dommage de voir disparaître !
-  
- Concrètement, il suffit de
   glisser un vieux parapluie ( ouvert ! ) sous les touffes
   infestées, puis de secouer les rameaux concernés,
   pour voir adultes et larves de toutes tailles tomber
   pêle-mêle. Le mieux est d'opérer "à la
   fraîche", autrement dit tôt le matin, car les
   bestioles encore engourdies seront moins réactives, et donc
   plus faciles à "récolter", et regrouper dans le
   parapluie. 
-  
- Vous noterez au passage que le
   procédé est assimilable au "battage", technique de
   chasse pratiquée par les entomologistes en quête des
   innombrables bestioles qui vivent dans les haies et buissons. Le
   parapluie est cependant délaissé au profit d'une
   nappe dite "japonaise", engin très simplement
   constitué d'un carré de tissu blanc, tendu à
   plat par un "X" pliant formé par 2 tubes en
   plastique.
-  
-  
- En guise de conclusion
   ....
-  
- Honni soit qui mal y pense
   !
-  
- Très odorante, et non moins symbolique, la lavande est
   quasi omniprésente dans notre quotidien ( hygiène,
   phytothérapie, cosmétologie, gastronomie, produits
   ménagers, etc... ), et elle excelle dans l'art de masquer
   et parfumer ce qui doit l'être. Je pense notamment à
   ces "p'tits coins" que nos dictionnaires s'obstinent à
   horriblement qualifier de "cabinets d'aisances" ( beurk ! ), ou du
   très British "water closet"
   .... à croire que les
   Académiciens ne vont jamais aux "toilettes", et que
   la richesse de la langue française
   s'arrête précisément à la porte de ces
   fameux "WC" !
-  
- D'autre part, au train où la
   langue de Shakespeare accapare actuellement notre quotidien ( via
   l'informatique et les "nouvelles technologies" par exemple ), il
   est à craindre que la "langue de chez nous", si joliment
   chantée par Yves Duteil, finisse un jour par ressembler
   à celle de "chez eux". Vous me permettrez de regretter
   cette intrusion linguistique ( d'autant qu'elle est à sens
   unique ! ), même si la mondialisation vaut en tous domaines
   .... y compris au pays des bestioles, et ce de longue date !
   
-  
- En effet, tout comme la Zoologie ou la
   Botanique, l' Entomologie ne serait pas ce qu'elle est sans
   l'universalité des noms scientifiques latinisés,
   concept initié et impulsé par le grand naturaliste
   suédois Carl Von Linné (1707-1778).
-  
- La conclusion de cette
   conclusion, c'est que je suis encore moins porté sur
   l'anglais .... que les anglais le sont sur le français
   !
- ..... ma seule excuse
   étant de n'avoir plus 20 ans .... depuis 50 ans
   !
-  
   FIN FIN
-  
 
- les pages entomologiques d'
   andré lequet
   :
   http://www.insectes-net.fr