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les CARABES de FRANCE !
(Coléoptères Carabidae)
 
(page 8 sur 8)
 
 
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Sous-espèce festivus (suite Chysocarabus auronitens)
 
Elle occupe le Tarn (81), l'Aveyron (12), et pour partie la Lozère (48). Cet auronitens se caractérise par une relative petitesse, et par la rutilance de sa carapace, mais aussi et surtout par une costulation élytrale atténuée, pouvant aller jusqu'à l'effacement. L'hyperchromatisme est fréquent, mais plus ou moins intense selon les individus et les localités. Dans les cas extrêmes la bestiole vire au cuivré foncé, avec un lustre violacé très soutenu, limite noirâtre pour l'avant-corps ( f.ind. violaceopurpureus ! )
 
Ce carabe est bien connu pour pouvoir s'hybrider avec le splendens ( espèce figurée au bas de la page précédente ! ), et donner ainsi le fameux "lisse à pattes rouges", baptisé "lemoulti" par Lapouge (1910), en l'honneur de son découvreur, ou plutôt de son re-découvreur. Pour mémoire, et pour l'anecdote, Eugène Le Moult était un entomologiste fortuné, "collectionneur-chasseur-vendeur-acheteur" de son état, qui moyennant finances a fait chasser les lemoulti et consorts par les gens du cru (et notamment du village des Cammazes) comme l'a fort bien décrit H. Galibert, en 1930, dans sa "Petite histoire des carabes de la Montagne Noire".
 
A l'époque, des dizaines de milliers de carabes ( festivus, splendens, et hispanus ) sont ainsi passés de vie à trépas, via l'escarcelle dudit Le Moult, mais le pire est advenu avec l'édification d'un barrage ( commencé en 1948 et inauguré en 1957 ) qui a noyé la plus grande partie de ces hauts lieux entomologiques. Certes, il y a toutefois de bons restes ( et le lemoulti ci-dessous présenté en atteste ! ), mais ce ne sont quand même que des restes !
 
J'ajouterais avoir vu ce barrage à sec (Novembre 1982) ce qui est déjà très exceptionnel, et surtout y avoir vu les innombrables souches de la forêt d'antan, de surcroît parfaitement conservées par l'ennoyage. Totalement inattendue, et quasi surréaliste dans le ouaté d'une brume automnale, cette troublante résurgence du passé a été pour moi particulièrement émouvante .... comme elle l'aura sans doute été pour d'autres carabologues, et notamment pour ceux ayant lu H. Galibert !
 
 
Carabus (Chrysocarabus) auronitens (photo 4-1) Carabus (Chrysocarabus) auronitens (photo 4-2) Carabus (Chrysocarabus) auronitens (photo 4-3) Carabus (Chrysocarabus) auronitens (photo 4-4)
de gauche à droite: ....et à titre indicatif !
1)- forme "normale"; 2)- f.ind. purpureorutilans; 3)- f.ind. holochrysus; 4)- exemple d'effacement de la costulation élytrale.
 
 
aperçu chromatique....  Carabus (Chrysocarabus) auronitens, gamme chromatique N°4.... récapitulatif !
 
 
le fameux "lemoulti" ....lemoulti (hybride  splendens x festivus) ....dit le "lisse à pattes rouge"
Hybride de Ch. auronitens ssp. festivus x Ch. splendens ssp. ammonius
(barrage des Cammazes -Tarn- le 10-XI-1982)
 
 
Origines diverses
 
Les sous-espèces ou natios les plus intéressantes ( car les plus variables ! ), ayant été précédemment détaillées, vous me permettrez d'occulter les autres, et de seulement faire état d'exemples très ponctuels me paraissant dignes d'intérêt.
 
Carabus (Chrysocarabus) auronitens (photo 5-1) Carabus (Chrysocarabus) auronitens (photo 5-2)Carabus (Chrysocarabus) auronitens (photo 5-3)
 
Carabus (Chrysocarabus) auronitens (photo 5-4) Carabus (Chrysocarabus) auronitens (photo 5-5)
de haut en bas, et de gauche à droite : 1)- natio helvetiae. Cet auronitens de petite taille, à élytres verts et corselet à peine doré, vit dans les forêts d'altitude, notamment du Jura (39) et du Doubs (25); 2)- vindobonensis, très grosse ssp. autrichienne atteignant 35 mm; 3)- Forme ignifer (Moselle). Peut se trouver à l'état individuel, ou quasiment affecter des populations entières, dites "ignifériques"; 4 & 5)- spécimens de la natio. costellatus . Le plus petit de nos auronitens, avec des exemplaires en deçà des 20 mm, vivant sur les sommets du Puy-de-Dôme et du Plomb du Cantal.
 
du maxi .....Carabus (Chrysocarabus) auronitens, duo comparatif.... au mini !
Comparaison édifiante entre les 35 mm du géant autrichien (ssp. vindobonensis),
et les 18-19 mm de notre costellatus du sommet du Plomb du Cantal (1800 m)
 
 
38)- Carabus (Chrysocarabus) punctatoauratus -le "Carabe à points dorés"-
 
Ce carabe est propre aux Pyrénées, où il est nettement mieux représenté sur le versant français. D' Est en Ouest, il s'observe du Canigou (Pyrénées-Orientales -66-) jusqu'aux régions du Pic du Midi de Bigorre et d' Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées -65-). L'espèce atteint 2500m, et descend très exceptionnellement en dessous de la barre des 1000 m. Pour l'essentiel c'est un carabe forestier, mais compte tenu des altitudes atteintes on le trouve également en prairies alpines .... voire au-delà !
 
En raison de l'étendue de son aire, et de son goût pour les "situations élevées", il s'ensuit souvent un isolement des populations, et de ce fait des évolutions censément différentes. Cela se traduit par la description d'une douzaine de sous-espèces, et d'une bonne vingtaine de natios, le tout complété par une brochette de formes individuelles, au demeurant peu nombreuses et caractérisées.
 
Face à cette profusion de morphes, et à la complexité des données géographiques inhérentes ( sans parler des transitions et métissages ), j'ai opté pour la facilité, et donc retenu les bestioles les mieux différenciées, et les plus représentatives de l'espèce .... du moins à mon avis !
 
Pour info : Vous noterez l'interfécondité des hybrides entre punctatoauratus et auronitens ( expérimentalement démontrée par J. C. Malausa en 1984 ), ce qui impliquait de facto la fusion des 2 espèces, en vertu de nos connaissances en matière de Zoologie et de Génétique. Pour diverses raisons, et comme cette page en témoigne, les carabologues se sont toujours montrés plus ou moins réservés, sinon réticents ... et surtout peu enclins à rompre avec des habitudes "ancestrales" !
 
 
Carabus (Chrysocarabus) punctatoauratus (photo 1) Carabus (Chrysocarabus) punctatoauratus (photo 2) Carabus (Chrysocarabus) punctatoauratus (photo 3)
 
Carabus (Chrysocarabus) punctatoauratus (photo 4) Carabus (Chrysocarabus) punctatoauratus (photo 5)
de haut en bas, et de gauche à droite .....
 
1)- C'est le "barthei" ( ssp. barthei natio barthei), et en l'occurrence le plus grand des punctatoauratus puisqu'il atteint les 35 mm en forêt de Bélesta, non loin de Lavelanet (Ariège-09-). C'est aussi celui qui descend le plus bas (600-700m).
 
2)- Là il s'agit du punctatoauratus type (ssp. punctatoauratus natio punctatoauratus). La bestiole compte parmi les plus petites (20-25 mm), et elle est très rembrunie. Elle vit aux alentours de 2000 m, dans les Pyrénées-Orientales (vallées d'Eyne et du Sègre).
 
3)- Entièrement d'un vert froid, l'errensis ( ssp. punctatoauratus natio errensis) vit non loin du précédent, sur les pentes du Puigmal, entre 2200 et 2500 m ( haute vallée d'Err, et Pla de Salinas par exemple).
 
4 & 5)- le pseudofestivus (ssp. pseudofestivus natio pseudofestivus) doit son nom à sa ressemblance avec l'auronitens festivus de la page précédente. Très brillant, et avec des côtes élytrales à peine marquées, ce carabe va du cuivre le plus intense au vert le plus franc. Il vit dans les Pyrénées ariégeoises, où il peut se rencontrer dès 800-900 m . Les forêts du Bosc et d'Andronne sont des classiques, tout comme le col des Marrous.
 
du maxi ....Carabus (Chrysocarabus) punctatoauratus, dui comparatif.... au mini !
..... ou du grand "barthei" de la Ft de Bélesta, au petit punctato type de la vallée du Sègre !
 
 
39)- Carabus (Chrysocarabus) hispanus -le "Carabe espagnol"-
 
Contrairement à son nom, ce carabe est typiquement français .... comprenne qui pourra ! J'ajouterais que cette récurrente petite énigme entomo-géographique perdure depuis pas mal de temps, et c'est là un euphémisme, car la bestiole a été décrite par Fabricius en .... 1787 !
 
Ce carabe, et le suivant ( Ch. rutilans ! ) sont à coup sûr les plus beaux de notre faune carabologique, et de plus ils comptent parmi les plus grands, ce qui ne gâte rien. Le "Carabe espagnol" n'est pas un insecte rare, d'autant qu' il est assez largement répandu, puisqu'il couvre tout ou partie des 12 départements suivants : Ardèche (07), Aude (11), Aveyron (12), Cantal (15), Corrèze (19), Drôme (26), Gard (30), Haute-Loire (43), Hérault (34), Loire (42), Lozère (48), Tarn (81)
 
La bestiole s'en offre même "treize à la douzaine", si je puis dire, avec la colonisation de la forêt de Rétaud, tout près de Saintes, et donc au coeur même de la Charente-Maritime (17). De ce fait, le retaudis ( nom de cette sous-espèce ! ), se retrouve à 200 km de ses bases ( à vol d'oiseau ! ), à savoir des plus proches localités Corrèziennes .... ce qui a de quoi surprendre, et interpeller !
 
Cela étant, et si la forêt de Rétaud est bien la seule localité du retaudis en question ( ce qui semble être le cas ! ), j'avoue ne pouvoir m'empêcher de penser à un certain splendens, qui n'a que faire en Bretagne Finistérienne, et s'y porte pourtant à merveille ....en ( presque ! ) toute discrétion !
 
Contrairement à la nomenclature pléthorique de certaines espèces, le "Carabe espagnol" comporte seulement 4 sous-espèces, et 3 natios, ce qui témoigne d'une variabilité très réduite. A titre d'exemple la sculpture élytrale est relativement plus distincte chez la ssp. dromensis, et le profil abdominal un peu plus ample chez la ssp. latissimus. Une dizaine de formes individuelles sont par ailleurs décrites, mais peu sont vraiment dignes d'intérêt.
 
Carabus (Chrysocarabus) hispanus (photo 1) Carabus (Chrysocarabus) hispanus (photo 2)Carabus (Chrysocarabus) hispanus (photo 3)
 à gauche : hispanus type (ssp. hispanus natio hispanus) .... et typique quant à la coloration !
au centre : autre hispanus type (Ft de Grésigne-81-). La dessication a considérablement exagéré le lustre verdâtre initial !
à droite : le fameux retaudis (ssp. retaudis) Charentais ... no comment !
 
Ch. hispanus .... Chrysotribax hispanus sur le vif, photo 1 Chrysotribax hispanus sur le vif, photo 2. .... ssp. retaudis
 
 
40)- Carabus (Chrysocarabus) rutilans -le "Carabe rutilant"-
 
Il eut été difficile de l'appeler autrement, tant la bestiole "rutile" effectivement des mille feux dont la Nature l'a parée ! Plus prosaïquement je dirais que ce carabe est avant tout espagnol, qu'il flirte avec les 40 mm, qu'il s'est accaparé la majeure partie des Pyrénénées-Orientales (66), et qu'il s'aventure en pays Audois (11) et en Ariège (09).
 
Ses habitats vont des zones boisées (hêtraies et châtaigneraies notamment), à des milieux nettement plus ouverts (berges des ruisseaux et torrents, prairies à l'occasion), tout comme il peut se trouver du niveau de la mer jusqu'au delà des 1500 m. Personnellement, j'ai même trouvé une femelle en compagnie de punctatoauratus errensis, en haute vallée d' Err (66), et ce à 2100 m d'altitude, panonceau faisant foi.
 
Je dirais encore que sa superbe plasticité chromatique et morphologique s'arrête fâcheusement à notre porte, et que nous devons nous contenter de 2 sous-espèces assez peu tranchées, assorties de quelques formes individuelles pas toujours très convaincantes.
 
Le meilleur étant toujours gardé pour la fin, vous noterez que les Ch. hispanus et rutilans cohabitent dans l'unique région de Rennes-les-Bains, non loin de Quillan (11), et qu'ils sont susceptibles de s'hybrider pour donner le très fameux "croesus". J'ajouterais que le Ch. splendens est lui aussi de la partie, d'où de possibles hybridations avec hispanus, mais aussi avec rutilans .... excusez du peu !
 
Carabus (Chrysocarabus) rutilans (photo 1) Carabus (Chrysocarabus) rutilans (photo 2) Carabus (Chrysocarabus) rutilans (photo 3)
 
Carabus (Chrysocarabus) rutilans (photo 4) Carabus (Chrysocarabus) rutilans (photo 5) Carabus (Chrysocarabus) rutilans (photo 6)
de haut en bas, et de gauche à droite : 1)- rutilans type (ssp. rutilans) du col de l'Ouillat (66).
2 & 3)- ssp. brevicollis; forêt de Boucheville (66) et Rennes-les-Bains (11). Cette ssp. est plus grande, et fréquemment plus verte.
4 à 6)- ssp. perignitus ....pour info. Cette ssp. propre à l'Andorre n'existe pas en France.
( ces 3 spécimens sont issus de mes élevages, et les géniteurs sont originaires de la vallée d'Ordino, vers 1200 m )
 
... et en main ! ... Carabus (Chrysocarabus) , carabe rutilant en main. .... comme d'hab !
 
41)- Carabus (Macrothorax) rugosus -le "Carabe rugueux"-
 
En dépit de sa taille, pouvant excéder la trentaine de mm, ce carabe est une découverte très récente (1993), et totalement fortuite, la bestiole ayant eue la malencontreuse idée de visiter les pièges à micro-mammifères d'un chercheur universitaire .... accessoirement féru d'entomologie !
 
En l'état des connaissances ( et plus encore des miennes ! ) il serait bien hasardeux de proposer une explication, fut-elle hypothétique, mais dans le même temps on ne peut taxer de coïncidence .... ce qui ne l'est peut-être pas. Sachez seulement que notre noire bestiole a été trouvée dans les Albères, en situation quasi frontalière, et que le rugosus ssp. levantinus, son presque sosie espagnol, remonte un peu au-delà de Barcelone.
 
Sachez encore que ce rugosus est en rien "vermiculé", comme peuvent l'être certaines structures élytrales de carabes, mais qu'il a été dénommé vermiculosus par référence à la Côte-Vermeil où il a été trouvé ! ...CQFD !
 
Aux dires des auteurs (*) la population de ce vermiculosus serait "prospère" et "solidement implantée", mais 15 ans sont depuis passés, et je ne suis pas certain qu'il en soit de même aujourd'hui.
 
Quoi qu'il en soit, souhaitons longue vie à la bestiole .... et de ne point trop abuser du Banyuls qu'elle côtoie !
 
(*) Carabus (Macrothorax) rugosus, espèce nouvelle pour la faune de France (Coleoptera Carabidae), par Roger Fons, Jacques Leplat, et François Ferrero. Bull. mens. Soc. linn. Lyon, 1993, 62 (6): 205-208.
 
le "Carabe rugueux" .....Carabus (Macrothorax) rugosus.... Macrothorax rugosus !
ssp.vermiculosus !
....ou le p'tit dernier trouvé des carabes français !
 
 
42)- Carabus (Macrothorax) morbillosus -le "Carabe rougeâtre"-
 
Ce carabe, originaire d'Afrique du Nord, a "colonisé" les iles méditerranéennes environnantes, et pour partie le sud de l'Espagne. Il est également connu de France continentale, où il est très localisé, et résulte très probablement d'une importation accidentelle liée à l'industrie du liège.
 
Le morbillosus Corse ( ex ssp. corsicanus ! ) est confiné aux abords des zones marécageuses de la côte Est, et il relève dorénavant de la sous-espèce galloprovincialis, à l'instar des populations continentales Varoises du Muy et du Luc. La bestiole est toujours cuivrée-bronzée, et de belle taille, notamment en Corse où elle excède les 30 mm.
 
La sous-espèce cheminorum à été décrite de Fréjus (Var -83-), localité qui est d'ailleurs en passe de disparaître ( si ce n'est déjà fait ! ), en raison de l'urbanisation des lieux. Contrairement à la précédente, cette sous espèce se situe dans les verts plus ou moins vifs et bronzés.
 
Le morbillosus est peu exigeant sur la nature de ses biotopes (champs, friches, etc...), l'essentiel se résumant à la présence suffisante des mollusques lui servant de déjeuner.
 
 
Carabus (Macrothorax) morbillosus (photo 1) Carabus (Macrothorax) morbillosus (photo 2)Carabus (Macrothorax) morbillosus (photo 3) Carabus (Macrothorax) morbillosus (photo 4)
de gauche à droite : 1)- ssp. galloprovincialis (Corse): 2)- "gallo" continental ( élevage perso, géniteurs du Muy );
3 & 4)- ssp. cheminorum (élevage perso, géniteurs de Fréjus).
 
 
Carabus (Macrothorax) morbillosus,sur le vif (photo 1) Carabus (Macrothorax) morbillosus,sur le vif (photo 2) Carabus (Macrothorax) morbillosus,sur le vif (photo 3) Carabus (Macrothorax) morbillosus,sur le vif (photo 4)
.... et sur le vif ! : 1 & 2)- ssp. galloprovincialis; 3 & 4)- ssp. cheminorum
 
 
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FIN
 
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