l'AURORE ou
PIÉRIDE du CRESSON (Anthocharis cardamines)!
(Lépidoptère
Pieridae)
(page 3 sur
3)
- pour quitter les
agrandissements faire "page précédente" dans votre
navigateur -
La chenille
La chenillette naissante commence son
développement aux dépens des boutons floraux, comme
ci-dessous à droite, puis elle va très vite
s'attaquer à plus consistant , à savoir les
"siliques" sortes de gousses très allongées
contenant les graines de la plante. Vous noterez que la chenille
devenue verte s'y tient fréquemment accolée, et
qu'elle est ainsi très difficile à déceler,
par analogie de forme, de position, et de coloration. Vous noterez
également que les feuilles de la Cardamine sont rarement
consommées.
de gauche à droite: 1
& 2)- chenillettes nouvellement écloses ....et pas
bien grosses !
3 & 4)- la croissance
est déjà bien amorcée !
la livrée des
jeunes chenilles est d'abord vert uniforme finement ponctué
de noir.....
..... puis le bicolorisme
s'affirme (à gauche et au centre), avec la partie ventrale
restant verte, et la dorsale virant plus ou moins au
blanchâtre.
( la ligne latérale de
"démarcation" est toujours nettement plus marquée,
et donc plus blanche).
Nota: Sur les agrandissements des
clichés centre et droite vous noterez la présence de
fines gouttelettes à l'extrémité des poils.
Je ne saurais l'affirmer, mais je pense qu'il s'agit d'une
réaction défensive, et en l'occurrence d'une
sécrétion toxique, ou simplement dissuasive en
raison de son odeur ou de son âcreté par
exemple.
.
.
exemples de chenilles
"adultes" .... guère plus de 3 cm !
La
chrysalide
Arrivée au terme de son
développement, ce qui demande au mieux un bon mois, la
chenille cesse évidemment de s'alimenter, et contrairement
à d'autres espèces elle abandonne le plus souvent la
plante nourricière, mais sans nécessairement aller
bien loin. L'essentiel est en effet de trouver un support
suffisamment rigide et pérenne car la future chrysalide
devra "tenir" une dizaine de mois, et bien sûr affronter une
météo hivernale pas forcément très
clémente sous nos latitudes.
Vous noterez la curieuse forme
"épineuse" de la chrysalide, ce mimétisme lui
assurant peut-être une relative protection vis-à-vis
des prédateurs, tels les oiseaux insectivores .
La chenille s'amarre au support
par son extrémité abdominale, puis elle s'y ceinture
.....
.....et attend que le processus
de nymphose fasse son oeuvre, ce qui nécessite une moyenne
de 48 h
version
....... inversée
!
Apparemment certaines chenilles
aiment se faire remarquer ( si je puis dire ! ), en se nymphosant
à l'envers, et donc tête en bas.
Cela étant, j'avoue
ignorer la fréquence de cette inversion, et la bestiole est
sans doute la seule à en connaître les raisons ...
s'il y en a !
.............
à gauche: la curieuse
chrysalide de l'Aurore, telle qu'elle se présente
après une maturation de l'ordre d'une petite
semaine. Vous noterez le
rembrunissement, mais aussi la plus grande netteté des
structures tégumentaires; à droite:
chrysalide d'aurore mâle prête à
éclore, comme le montre la très nette perception de
la couleur et du graphisme des ailes ( photo Marc Guillet ! )
Pour le ....
... plaisir !
Tous les ans des Aurores
sont attirés par les quelques pieds de Cardamine des
prés, poussant au bord de mon bassin à poissons
rouges.
Cette femelle "au reposoir",
surprise " par mon APN au petit matin, a passé la nuit sur
une fleur de tulipe, ou plutôt ce qu'il en reste
après floraison.
Ne pas confondre
!
En principe, les chrysalides
ceinturées au support, comme celles de l'Aurore ou
du Machaon ci-dessous à gauche, sont logiquement
qualifiées de "succeintes" . Non moins logiquement, les
chrysalides simplement suspendues par
l'extrémité abdominale, comme la "Grande tortue"
ci-dessous à droite, sont dites "succinctes" !
il y a "succeinte" (Machaon)
.....
....et "succincte" (Grande tortue) !
.... mais en pratique on
distingue les chrysalides "suspendues", et les "ceinturées"
....
.... ces dernières
étant qualifiées de "succeintes" ou "succinctes"
.... selon l'humeur et le vocabulaire de chacun
!
En guise de conclusion
....
L'aurore succède toujours à l'aube,
et le crépuscule à la lumière du jour
....
.... mais au train où vont les choses,
l'aube finira par se lever sur le crépuscule des
Aurores,
et ce jour là le Printemps ne sera plus
jamais ce qu'il est.
Dans le même esprit je rappelle que le dernier ours
"made in France" a été fusillé en
vallée d'Aspe en Novembre 2004 ; que le dernier loup de
Bretagne est sous vitrine au Muséum de Nantes; que le
dernier lion de l'Atlas marocain est statufié à
Ifrane; que le dernier thylacine de Tasmanie est mort d'insolation
en captivité ....et que le dernier des entomologistes
n'aura sans doute plus grand chose à observer ou à
se mettre sous l'épingle !!!
FIN
les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr