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le GAZÉ ou PIÉRIDE de l'AUBÉPINE (Aporia crataegi) !
(Lépidoptère Pieridae)
 
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La chenille ... avant hivernage !

Suivant les espèces, l'hivernage chez les papillons peut se faire à l'état d'oeuf, de chenille, de chrysalide, ou de papillon proprement dit. Chez les chenilles qui n'hivernent pas le développement est bien souvent bouclé en l'espace de 5 à 6 semaines, mais avec le Gazé il va falloir patienter ... onze mois !
 
Les chenillettes ci-dessous sont en effet nées fin juin, et au sortir de leur hivernage (fin Mars / début Avril), elles ne seront qu'au 2e stade larvaire, là où 5 sont requis pour arriver à terme. Autant dire qu'en dépit de leur extrême fragilité ces quelques millimètres de vie vont devoir longuement temporiser, et cela en affrontant toutes sortes d'aléas, notamment climatiques.
 
A titre d'exemple il va leur falloir "encaisser" des températures pouvant se faire caniculaires, ou être au contraire largement négatives. A juste titre vous me direz "c'est fait pour", et c'est vrai, car Dame Nature a en effet tout prévu ... y compris la casse ! Mieux vaut d'ailleurs, car sur les 8 nichées naissantes mises dans ma haie d'aubépine, seules 4 ont pour l'heure survécu ... et nous ne sommes qu'en Octobre !
 
La chenille naissante !
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  chenille naissante sur allumette/échelle. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  éclosion d'une ponte. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  éclosion d'une ponte, détail.
Petite "Gazé" deviendra grande, si les prédateurs, parasites, maladies, et intempéries ... veulent bien l'épargner !
 
 
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), ponte en train d'éclore, photo 1. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), ponte en train d'éclore, photo 2. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), ponte en train d'éclore, photo 3.
 Contrairement à de nombreuses espèces adeptes du "recyclage", le chenillette du Gazé ne mange pas la "coquille" de son oeuf (en entomo on dit le "chorion" ! ),
et elle diffère même son premier repas afin d'élaborer une toile protectrice communautaire.
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), ponte en train d'éclore, photo 4. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), ponte en train d'éclore, photo 5. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), ponte en train d'éclore, photo 6. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles naissantes tissant leur nid, photo 1. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles naissantes tissant leur nid, photo 2.
 
 
La chenille au 2e stade larvaire (L2)
Vous noterez qu'il s'agit d'une très petite colonie (issue de la ponte envoyée par Tavotte Teurtroy),mais cela ne change rien au "scénario".
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade larvaire, photo 1. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade larvaire, photo 2. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade larvaire, photo 3. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade larvaire, photo 4. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  détail du broutage épidermique du feuillage nourricier.
Faute de pouvoir attaquer toute l'épaisseur du feuillage, les jeunes mandibules se contentent d'en "brouter" l'épiderme.
Dans un premier temps les trop coriaces nervures sont délaissées, d'où la dentelle résiduelle observable ci-dessus à droite.
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade larvaire, photo 5. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade larvaire, photo 6 le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade larvaire, gros plan, photo 1. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade larvaire, gros plan, photo 2
 
 
 
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade  regagnant leur nid, photo 1. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au 2e stade  regagnant leur nid, gros plan. ...........le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  exemple de nid d'hivernage.
à gauche: à l'heure du déjeuner, si je puis dire, les chenillettes quittent le nid pour aller s'attabler au plus près.
La rentrée se fait pareillement, et donc en suivant la trace soyeuse formée par les allers et retours des convives.
à droite: le nid tel qu'il se présente avant l'hivernage, et donc avant brunissement du feuillage.
 

La chenille ... après hivernage !

Avec le retour du printemps les chenillettes sortent de leur léthargie hivernale, et elles vont très vite se "dérouiller les mandibules" ... pour mieux mettre les bouchées doubles ! Les 3e, 4e, et 5e stades vont ainsi s'enchaîner, le tout en l'espace d'un mois, ou guère plus. Bien que la quête de nourriture se fasse tous azimuts, la fidélité au nid semble perdurer. Les jeunes chenilles aiment en effet se rassembler sur l'enveloppe extérieure pour y prendre un bain de soleil collectif ... chez moi matinal !
 
Quand les bestioles se font grandinettes, et le nid trop étroit, la colonie tend à scinder en "sous-groupes". En raison de la petitesse de ma nichée, cette phase n'est pas illustrée, mais elle le sera au printemps prochain ... si tout se passe bien ! Par-delà les autres prédateurs (et notamment les jolies mésanges ! ) les araignées sont en effet particulières redoutables ... et elles abondent dans les haies vives !
 
 3e stade (L3) ...................................... 4e stade (L4)
 le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au  3e stade larvaire, photo 1. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au  3e stade larvaire, photo 2. .............. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au  4e stade larvaire, photo 1. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au  4e stade larvaire, photo 2.
à gauche: au 3e stade la chenille "prend du poil de la bête", et c'est le cas de le dire car au 2e elle était quasi glabre.
à droite: .... et au 4e elle prend de la couleur, et gagne bien sûr en taille et volume.
 
5e stade (L5).......
début ! le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au  5e stade larvaire, photo 1 le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au  5e stade larvaire, photo 2. ............ le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au  5e stade larvaire, photo 3. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles au  5e stade larvaire, photo 4. fin !
Comme les humains, la chenille âgée a tendance à perdre ses "cheveux" ... et prendre de l'embonpoint !
à gauche: vous noterez que l'arrière ressemble à l'avant ... peut-être pour "tromper l'ennemi" !
 

Scènes de vie ... en attendant mieux !  

le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles  sur leur nid, photo 1. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles  sur leur nid, photo 2. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), chenilles  sur leur nid, photo 3.
Certaines chenilles étant pressées de se dégourdir les pattes, là où d'autres préfèrent "paresser", des stades très différents peuvent s'observer au sein d'une même "nichée". A titre d'exemple c'est le cas ci-dessus à droite où 3 stades sont visibles, mais pour le gros de la troupe le synchronisme prévaut. Des différences de tailles très importantes s'observent également entre le début et la fin d'un même stade (comme ci-dessous à gauche), mais là elles sont bien sûr de règle.
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), illustration de la différence de taille entre le début et la fin d'un stade. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), scène de vie, photo 1. ...............le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), scène de vie, photo 2. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi), scène de vie, photo 3. 

La chrysalide !

Toute chenille est par nature destinée à devenir chrysalide, et bien sûr notre Gazé ne faillit point à la règle. Un mois après sa réactivation printanière la chenille arrive à terme et durant la phase de prénymphose elle s'amarre sur un rameau de l'arbre nourricier, à la fois par le "crémaster" (organe griffu de l'extrémité abdominale), et par une ceinture soyeuse d'où le nom de "succeinte" donné à ce type de chrysalide. Vous noterez qu'en l'absence de ceinture les chrysalides sont dites "suspendues" (car amarrées tête en bas par le seul crémaster), et que ces 2 modes de fixation sont propres aux "Rhopalocères", c'est à dire aux "Papillons de jour".
 
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  chenille en prénymphose. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  chrysalide "in situ". le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  chrysalide avec nappage de soie. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  chrysalide avec allumette/échelle.
de gauche à droite: 1)- chenille en prénymphose. Remarquer la "ceinture de sécurité" qu'elle s'est tissée; 2)- la chrysalide du Gazé. (dite "succeinte" car ceinturée); 3)- tissé par la chenille, le nappage de soie permet l'ancrage de l'extrémité abdominale de la chrysalide; 4)- l'incontournable "allumette-échelle" !
 
 
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  chrysalide en vue latérale. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  chrysalide en vue  dorsale. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  chrysalide en vue ventrale.
 Vue latérales, dorsale, et ventrale de la chrysalide du Gazé. Vous remarquerez l'élégance de sa parure.
 
 
... et quand tout se passe bien !
le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  imago, photo 1. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  imago, photo 2. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  imago, photo 3. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  imago, photo 4. le Gazé ou piéride de l'aubépine (aporia crataegi),  imago, photo 5.
... no comment !
 
 En guise de conclusion ....

In memoriam …

Face aux innombrables "inventions de la Vie" le Professeur Robert Sellier (*) aimait dire, non sans raison, que la roue était la seule invention humaine. A n'en pas douter il aurait apprécié cet extrait du Huffingtonpost (23-09-2013)

"Un spermatozoïde contient 37.5 Mb (mégabits) d'informations relatives à l'ADN. Une éjaculation représente un transfert de données de 15.875 Gb, équivalent à la capacité totale de 62 ordinateurs MacBook Pro."

(*) Le Pr Sellier (1914-1990) était Directeur du laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nantes, au sein duquel j'ai exercé durant près de 20 ans.

 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr