le développement !
N'ayant pu assurer le suivi souhaitable, des erreurs sont possibles, voire probables, mais elles ne prêtent pas à conséquences (et risquent même de passer inaperçues) dans la mesure où la bestiole conserve la même ... "garde-robes !
Arrivées au terme de leur développement les chenilles des papillons dits "de jour" se chrysalident à nu, là où les papillons nocturnes coconnent ou s'enterrent au sein de logettes protectrices plus ou moins profondes. Au passage je rappelle que la distinction diurnes / nocturnes (= Rhopalocères / Hétérocères) porte essentiellement sur les antennes, celles des premiers se terminant toujours en massue, là où celles des seconds sont différemment et diversement constituées (filiformes ou pectinées par exemple).
Vous l'aurez compris, toute règle ayant ses exceptions, nos chenilles d'Apollons "coconnent" ... et en plus elles se "planquent" ! Certes on est bien loin des logettes souterraines de certains sphinx, ou de pro du cocon tel le ver à soie, mais la nymphose étant estivale et très courte, disons une vingtaine de jours, un cocon "light" est amplement suffisant. Dans un premier temps la chenille se contente en effet de se glisser entre quelques "caillasses", de s'insinuer sous les mousses ou sous une petite "plantouse", voire de simplement profiter de l'abri d'un rocher où elle trouve surplomb à sa mesure. En second lieu les matériaux disponibles (débris végétaux en tous genres, mêlés à l'occasion de fragments terreux et minéraux) sont réunis et sommairement assemblés pour réaliser un très rudimentaire cocon.
Pour quasi symbolique qu'il soit, ce cocon constitue néanmoins une entrave lors de l'éclosion, et là encore l'Apollon va devoir faire preuve d'originalité. En temps normal l'éclosion d'un papillon diurne est très rapide, de l'ordre de quelques secondes, et le déploiement des ailes commence aussitôt. Chez l'Apollo ce déploiement se voit différé, parfois assez longuement (souvent au-delà de la 1/2 h), ce qui permet au papillon émergeant de s'extirper du cocon élaboré par la chenille, et d'ensuite gagner un "point haut" pour pouvoir étaler et sécher ses ailes. Ce décalage est facilement observable en élevage, car il est génétiquement inscrit, et donc systématique, y compris sur chrysalide préalablement "dénudée", et donc libérée de toute entrave.
Sauf à vivre sur une autre planète, tout le monde a entendu parler du frelon asiatique, mais qui pourrait imaginer que plus de 2200 espèces animales et végétales "venues d'ailleurs" se sont installées "chez nous" (1) et qu'au niveau européen on en compte ... 11.000 ! Autant dire que ce très médiatisé frelon est la parfaite illustration de la partie émergée de l'iceberg, ou de l'arbre qui cache la forêt.
Certes le "phénomène" n'est pas nouveau, le fameux doryphore ("cadeau" du Mexique via le Colorado ! ) nous étant par exemple arrivé à Bordeaux en 1922 (2). Fort heureusement guère plus d'une centaine de ces plantes et animaux "exotiques" sont réellement "invasifs", et posent donc problèmes, mais l'actuelle mondialisation des échanges commerciaux risque fort de nous réserver bon nombre de surprises ... et pas des bonnes !
(1) En 2013, l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) a identifié au moins 2 201 espèces introduites en métropole, 91 % étant continentales (terrestres et aquatiques) et 9 % marines. 111 d'entre elles sont considérées comme envahissantes (5 %), dont 72 espèces végétales continentales, 31 espèces animales continentales et 6 marines (source : Ministère de l'écologie, du développement durable, et de l'énergie). (2) INSECTES n° 120 -2001- (1).
Entre 2006 et 2010, d'après l'enquête Teruti-Lucas du Ministère de l'Agriculture, ce sont en moyenne 78.000 hectares qui ont été urbanisés annuellement, soit plus de 300.000 ha en l'espace de 4 ans, ce qui correspond à la surface agricole moyenne d'un département. (Source SAFER)