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l'APOLLON (Parnassius apollo) !
(Lépidoptère Papilionidae)
 
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Suite chenille !

le développement !

N'ayant pu assurer le suivi souhaitable, des erreurs sont possibles, voire probables, mais elles ne prêtent pas à conséquences (et risquent même de passer inaperçues) dans la mesure où la bestiole conserve la même ... "garde-robes !

Stade 1 (= L1)
Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 1, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 1, photo 2. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 1 sur allumette-étalon, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 1 sur allumette-étalon, photo 2.
Les chenilles naissantes sont entièrement noires,  et logiquement très petites, eu égard à la taille des oeufs
Là où le chorion de l'oeuf ( = "coque" ! ) sert de premier repas à de nombreuses espèces de chenilles, il est ici dédaigné et c'est donc le ventre vide que les minuscules bestioles partent en quête d'une des plantes nourricières attribuées par Dame Nature.
 
Stade 2 (= L2)
Apollon (Parnassius apollo), chenilles stade 2, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chenilles stade 2, photo 2. Apollon (Parnassius apollo), chenilles stade 2, photo 3. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 2, photo 4.
Outre l'accroissement de la taille, de règle au passage de chaque stade ....
Les 2 rangées de taches jaunes sont déjà au rendez-vous, et la livrée définitive s'en trouve très nettement ébauchée, pour ne pas dire acquise.
ci-dessous à gauche: duo comparatif entre les 1er et 2eme stades larvaires.
Apollon (Parnassius apollo), chenilles stade 2, photo 5. Apollon (Parnassius apollo), chenilles stade 2, photo 6. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 2, photo 7. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 2 sur allumette-étalon, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 2 sur allumette-étalon, photo 2.
 
 
Stade 3 (= L3)
Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 3, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 3, photo 2. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 3, photo 3. Apollon (Parnassius apollo), mues de chenilles stade 2.
Les taches jaunes s'affirment, tout comme la pubescence "veloutée".
à droite: exemples de mues, suite au passage en "L3"
 
Stade 4 (= L4)
Apollon (Parnassius apollo), chenilles stade 4, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 4, photo 2. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 4, photo 3. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 4, photo 4. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 4, en main.
 Taille et poids s'accroissent de paire !
Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 4, sur allumette étalon, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 4, sur allumette étalon, photo 2. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 4, sur allumette étalon, photo 3.
 
 
Stade 5 (= L5)
Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 5, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 5, photo 2. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 5, en main, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chenille stade 5, en main, photo 2.
.... 50 mm, et toujours la même "moquette" noire soulignée d'or !
 
La chrysalide !

Arrivées au terme de leur développement les chenilles des papillons dits "de jour" se chrysalident à nu, là où les papillons nocturnes coconnent ou s'enterrent au sein de logettes protectrices plus ou moins profondes. Au passage je rappelle que la distinction diurnes / nocturnes (= Rhopalocères / Hétérocères) porte essentiellement sur les antennes, celles des premiers se terminant toujours en massue, là où celles des seconds sont différemment et diversement constituées (filiformes ou pectinées par exemple).

Vous l'aurez compris, toute règle ayant ses exceptions, nos chenilles d'Apollons "coconnent" ... et en plus elles se "planquent" ! Certes on est bien loin des logettes souterraines de certains sphinx, ou de pro du cocon tel le ver à soie, mais la nymphose étant estivale et très courte, disons une vingtaine de jours, un cocon "light" est amplement suffisant. Dans un premier temps la chenille se contente en effet de se glisser entre quelques "caillasses", de s'insinuer sous les mousses ou sous une petite "plantouse", voire de simplement profiter de l'abri d'un rocher où elle trouve surplomb à sa mesure. En second lieu les matériaux disponibles (débris végétaux en tous genres, mêlés à l'occasion de fragments terreux et minéraux) sont réunis et sommairement assemblés pour réaliser un très rudimentaire cocon.

Pour quasi symbolique qu'il soit, ce cocon constitue néanmoins une entrave lors de l'éclosion, et là encore l'Apollon va devoir faire preuve d'originalité. En temps normal l'éclosion d'un papillon diurne est très rapide, de l'ordre de quelques secondes, et le déploiement des ailes commence aussitôt. Chez l'Apollo ce déploiement se voit différé, parfois assez longuement (souvent au-delà de la 1/2 h), ce qui permet au papillon émergeant de s'extirper du cocon élaboré par la chenille, et d'ensuite gagner un "point haut" pour pouvoir étaler et sécher ses ailes. Ce décalage est facilement observable en élevage, car il est génétiquement inscrit, et donc systématique, y compris sur chrysalide préalablement "dénudée", et donc libérée de toute entrave.

 
 
Apollon (Parnassius apollo), chrysalide. Apollon (Parnassius apollo), chrysalide, détail ........... Apollon (Parnassius apollo), chrysalide pruineuse. Apollon (Parnassius apollo), chrysalide pruineuse avec allumette étalon. Apollon (Parnassius apollo), chrysalide pruineuse, détail.
à gauche: cocon ouvert montrant une chrysalide tout juste formée, et détail d'un ancrage soyeux assurant la cohésion des feuilles mortes constituant le cocon. à droite: autre cocon, et autre chrysalide, cette fois "pruineuse", à suivre: cette même chrysalide avec mon allumette "étalon", et enfin "gros plan" sur la pruinosité montrant l'importance de la couche, mais aussi sa grande fragilité et son caractère plus ou moins poudreux.
 
 
Une énième et ultime originalité de notre Apollon, là encore peu banale, concerne la formation d'une étonnante et fort délicate pruinosité. Comme les photos ci-dessous le montrent, la chrysalide fraîchement formée est parfaitement brune et luisante. Un voile blanchâtre commence ensuite à se former, et en l'espace de 72 h la chrysalide est entièrement et régulièrement recouverte d'un revêtement poudreux blanc-bleuté extrêmement fragile, mais du plus bel effet quand il est intact, comme ci-dessous à droite. Outre la composition de cette pruinosité, il m'intéresserait d'en connaître la raison d'être, mais aussi le processus de sa formation. Si un spécialiste "es-pruine" passe par-là je suis preneur des 2 mains !
 
Apollon (Parnassius apollo), chrysalide, formation de la pruinosité, photo 1. Apollon (Parnassius apollo), chrysalide, formation de la pruinosité, photo2. Apollon (Parnassius apollo), chrysalide, formation de la pruinosité, photo 3. Apollon (Parnassius apollo), chrysalide, formation de la pruinosité, photo 4. Apollon (Parnassius apollo), chrysalide, formation de la pruinosité, photo5.
de gauche à droite: illustration de la formation progressive de la "pruine" ou "pruinosité".
 
  
En guise de conclusion ...

Sauf à vivre sur une autre planète, tout le monde a entendu parler du frelon asiatique, mais qui pourrait imaginer que plus de 2200 espèces animales et végétales "venues d'ailleurs" se sont installées "chez nous" (1) et qu'au niveau européen on en compte ... 11.000 ! Autant dire que ce très médiatisé frelon est la parfaite illustration de la partie émergée de l'iceberg, ou de l'arbre qui cache la forêt.

Certes le "phénomène" n'est pas nouveau, le fameux doryphore ("cadeau" du Mexique via le Colorado ! ) nous étant par exemple arrivé à Bordeaux en 1922 (2). Fort heureusement guère plus d'une centaine de ces plantes et animaux "exotiques" sont réellement "invasifs", et posent donc problèmes, mais l'actuelle mondialisation des échanges commerciaux risque fort de nous réserver bon nombre de surprises ... et pas des bonnes !

(1) En 2013, l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) a identifié au moins 2 201 espèces introduites en métropole, 91 % étant continentales (terrestres et aquatiques) et 9 % marines. 111 d'entre elles sont considérées comme envahissantes (5 %), dont 72 espèces végétales continentales, 31 espèces animales continentales et 6 marines (source : Ministère de l'écologie, du développement durable, et de l'énergie). (2) INSECTES n° 120 -2001- (1).

 
... à propos des espèces invasives ... libre réflexion !

Entre 2006 et 2010, d'après l'enquête Teruti-Lucas du Ministère de l'Agriculture, ce sont en moyenne 78.000 hectares qui ont été urbanisés annuellement, soit plus de 300.000 ha en l'espace de 4 ans, ce qui correspond à la surface agricole moyenne d'un département. (Source SAFER)

Au final, lequel est le plus invasif ... le doryphore ? ... ou l'Homme ?
 
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr