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- L'APION DES ROSES
TREMIERES !
- (Rhopalapion
longirostre, Coléoptère
Curculionidae)
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- Présentation
-
- L'Apion longirostre, ci-dessous, est un
petit Coléoptère qui relève des
Curculionidae, une des plus grandes "familles" qui soit, car au
seul niveau français quelques 1500 espèces sont
répertoriées. Comme tous les représentants de
ladite famille cet insecte porte un "rostre", fort long en
l'occurrence, d'où sa dénomination latine de
Rhopalapion longirostre.
- l'Apion longirostre
(Rhopalapion longirostre)
- la rituelle allumette permet
d'apprécier la très petite taille de l'insecte
-
-
- ....et en
APN....
...c'est encore mieux !
- vous noterez qu'il n'y a pas
agression de la part des fourmis, et qu'elles semblent seulement
profiter des "forages" ou "puisards" nourriciers des
apions
-
-
Comme
tous encore il est phytophage, tant à l'état adulte
que larvaire, et les pièces buccales se situent à
l'extrémité du fameux rostre. L'insecte se
développe sur les Malvacées, autrement dit les
"Mauves" au sens large, et vous l'aurez compris la bestiole
affectionne tout particulièrement les Roses
Trémières (Althaea rosea), ci-contre, et elle n'a
pas son pareil pour les dénicher où qu'elles se
trouvent.
-
- Nota: cette plante, au
grand développement, porte des hampes florales qui
atteignent couramment 1,5 m, voire 2m et plus. La floraison est
abondante, les fleurs très grandes, et leur coloration
très variée. La rose trémière a la
particularité de pousser là où il lui plait
(et j'en sais quelque chose!), en ce sens qu'elle peut
végéter en pleine terre et se complaire dans la
caillasse, voire dans une anfractuosité de dallage. C'est
le cas par exemple des ruelles de certaines îles
océaniques, comme Ré ou Oléron, où
elles prospèrent (et c'est peu dire!) quasiment dans le
bitume le long des murs et façades des
maisons.
-
- Bizarre, vous avez dit
bizarre....
-
- Encore inconnue en France voici 20 ans,
la minuscule bestiole est en effet bien partie pour
conquérir tout l'hexagone. Comme elle ne fait pas les
choses à moitié, on peut même dire qu'il n'est
pas un pied de rose trèmière qui lui échappe
là où elle sévit . Cet Apion est par ailleurs
largement répandu (Europe moyenne et méridionale,
Asie mineure, Moyen-Orient, Amérique du Nord) mais nul ne
sait comment il est arrivé chez nous, et encore moins
comment il peut pareillement progresser.
-
- De fait, d'après Alain sadorge
(*), Rhopalapion longirostre a été découvert
en France en 1982 (Ardèche et Vaucluse), puis il a
été trouvé dans l'Hérault en 1983;
dans les Alpes-de-Haute-Provence en1984; dans les
Bouches-du-Rhône, le Gard, la Drôme, l'Aveyron en1985;
dans les Pyrénées-Orientales et la Haute-Garonne en
1989; dans la Vienne, la Haute-Savoie, l' Indre et Loire en1991;
etc...etc...
-
- Encore absent de Loire-Atlantique en
1994 (toujours selon A. Sadorge), il y est devenu plus que
présent. en l'espace d'une décade. Par-delà
les départements bretons et normands, la bestiole a
pareillement gagné la région parisienne (elle m'a
été signalée de Ménilmontant le
16-IX-03) .... pour tranquillement poursuivre sa
progression.
-
- A ce jour ( 2008 ) notre petit
apion couvre très certainement la totalité de
l'hexagone, et même bien plus encore, car la bestiole n'est
pas du genre à s'arrêter en si bon chemin, ni a se
laisser impressionner par des frontières politiques !
-
- Bien entendu la récolte de
graines "contaminées" (à l'occasion d'un voyage, ou
de vacances par exemple), et leur semis là où
l'insecte n'existait pas, a censément favorisé sa
propagation. Pour autant cela n'explique pas tout, et la bonne
question est de savoir jusqu'où notre minuscule Apion
continuera son "ascension" .... septentrionale !
-
- Dimorphisme sexuel
-
- Les sexes sont séparés, et
pour une fois c'est la femelle qui arbore en quelque sorte
l'organe le plus long. Le cliché ci-dessous en
témoigne, mais que les "matchos" se rassurent, il s'agit
seulement du rostre!
-
- couple d'Apion longirostre
(mâle
au-dessus !)
- la femelle est un peu plus
grosse et se différencie aisément par la longueur de
son rostre.
-
-
-

- qui s'étonnera de la
prolifération des minuscules bestioles, dès lors
qu'elles passent leur temps à procréer ....y compris
en se nourrissant !
-
-
- Biologie &
développement
-
- L'insecte est visible d'avril à
septembre (encore faut-il y regarder de près vu sa
taille!), et après de fréquents accouplements les
pontes interviennent le plus souvent courant juin-juillet, les
oeufs étant déposés au fond des boutons
floraux. L'incubation est rapide, de l'ordre de quelques jours, et
dès son émergence la larvule pénètre
dans une des nombreuses graines, et c'est là qu'elle va se
développer durant un bon mois, avec sortie des adultes en
août-septembre.
-
- Comme toujours la nature fait bien les
choses, et les illustrations ci-dessous permettent d'en juger. De
fait les perforations que l'on voit sur les graines sont en
réalité des pré-perforations destinées
à faciliter l'émergence des insectes adultes. Elles
sont faites par les larves arrivées au terme de leur
croissance, c'est-à-dire peu avant la nymphose. A contrario
les graines hébergeant des larves moins avancées ne
sont jamais perforées. Pour m'assurer de la chose j'ai
évidemment examiné et ouvert de nombreuses graines
(vertes ou mûres, et perforées ou non).
-


- de gauche à droite: 1)-
bouton récemment passé fleur. 2)- bouton avec
graines mûres. 3)- bouton ouvert montrant l'anneau
formé par les graines. 4 & 5)- vues partielles
de l'anneau des graines mûres, et mise en évidence de
pré-perforations. A noter que ces dernières sont
parfois plus ou moins obturées par un tampon de "sciure",
mais qu'elles restent néanmoins aisément
repérables. A noter encore que les pré-perforations
sont parfois latérales....ou absentes !
-
-


- à gauche: -
exemples de graines
pré-perforées
- au centre: graines
ouvertes, avec larves "in situ" au terme de leur
développement.
- à droite: graines
(en fait capsules) non attaquées, et ouvertes, montrant les
graines proprement dites.
- (à noter que les
graines ouvertes montrant les larves sont issues du lot
présenté à gauche,
- et que les graines proprement
dites ont été entièrement consommées
par les larves).
-
-
-



- Développement de
l'Apion longirostre
- à gauche: larves
à terme; au centre: nymphe dans sa graine
(début août); à droite: nymphes
d'apions isolées
- (l'allumette permet là
encore d'apprécier la petitesse de la
bête!)
-
-
-



- la Nature a fait son oeuvre, et
le temps aussi.......
- de gauche à droite: 1 &
2)- Apions immatures "in situ"; 3)- idem, mais
isolés (une nymphe "retardataire" est visible). A noter que
maturation aidant l'abdomen de ces insectes va prendre son volume
normal, et tout ce qui est tégumentaire, et donc
chitinisé, va se sclérifier (= durcir). 4)-
Aspect des trous de sorties des bestioles sur bouton floral
desséché (l'enveloppe extérieure,
celle-là très mince, est aisément
perforée par l'insecte adulte).
-
-
- Pour
conclure.....
-
- On dira que notre Rhopalapion
longirostre peut s'avérer nuisible aux roses
trémières, sous réserve de
véritablement pulluler. En cas d'infestation "normale" le
nombre des graines, toujours très important, me
paraît une sauvegarde suffisante.....mais c'est là un
avis personnel !
-
-
- (*) Résumé de conférence (Bulletin de
la Société des Sciences Naturelles de l'Ouest de la
France, nouvelle série, tome 16, N°4, 1994, page
160).
FIN

- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr
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