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le FLAMBÉ ou VOILIER (Iphiclides podalirius) !
(Lépidoptère Papilionidae )
 
(page 2 sur 3)
 
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Avant d'entrer dans le vif du sujet je tiens à remercier Alexandre et Antoine Leitz, mais aussi Michaël Chaix,
ainsi que Mathieu et Damien Charneau, car sans eux cette "page entomo" n'existerait pas.
 

Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius), spécimen de collection, étalé.Intro !

Le nom commun de ce papillon fait bien sûr référence au graphisme de ses ailes, et donc aux "flammes" noires qui les ornent ... mais il y a flammes ... et flammes ! En d'autres termes le descripteur s'est-il inspiré des flammes qui s'élèvent d'un feu, et plus précisément d'une "flambée" ( d'où la logique de l'appellation ! ), ou s'agit-il des "flammes de marine", drapeaux triangulaires très étroits et très allongés ... d'où la non moins logique appellation de "Voilier".
That is the question ! ... en espérant qu'elle ne vous empêchera pas de dormir !
 
Présentation !

Avec une envergure maxi atteignant près de 90 mm (femelles), le Flambé est assurément un de nos plus grands et plus beaux papillons "de jour". A l'instar de ses cousins "porte-queues" (machaon, alexanor, hospiton, feisthameli * ) il relève de la Famille des Papilionidae représentée en France par une dizaine espèces. C'est un papillon thermophile, aimant donc la chaleur, et à ce titre il est évidemment plus présent dans la moitié sud de la France, pour bien sûr se raréfier en remontant plus au nord ...  et y finir aux "abonnés absents" !

Le Flambé est un hôte des milieux chauds, secs, voire plus ou moins rocheux ou pierreux. Il affectionne les friches clairsemées ou buissonnantes, les jardins à l'abandon, les zones cultivées retournées à l'état sauvage, etc ... La chenille se développe de préférence sur le prunellier, mais également sur l'aubépine, ainsi que sur divers fruitiers (pêchers, amandiers, pruniers, cerisiers). Selon les régions ce papillon a 1 ou 2 générations annuelles.

* à découvrir à la fin de cette page entomo !

 
  Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius), adultes à butiner, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius), adultes à butiner, photo 2 Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius), adultes à butiner, photo 3 Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius), adultes à butiner, photo 4 Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius), adultes  en main.
 Qu'il soit "Flambé" ou "Voilier"...
... le voir butiner en son jardin est en passe de devenir un privilège tant il se raréfie en de nombreuses régions, au point de parfois y disparaître.
(c'est par exemple le cas en Loire-Atlantique où je réside, alors qu'il était bien présent voici quelques décennies).
... et à voir en vidéo !
 
 
L'accouplement !

Dans la nature il donne lieu à une parade très particulière ( le "hill-topping" des anglo-saxons ! ) où les Flambés d'un même secteur tendent à se regrouper sur le sommet d'une "hauteur" (allant du simple tertre à la colline), pour s'y livrer à des sortes de rondes pré-nuptiales effrénées ... avant de "conclure" comme Dame Nature l'a prévu !

Ce rituel et ses modalités semblent incontournables, confirmant en cela les observations d'auteurs tel Ekkehard Friedrich (*). J'ajouterais avoir moi-même testé, car dans ma volière où plusieurs couples vivaient tout à fait normalement, je n'ai pas observé la moindre velléité de "batifolage". En dernier recours il reste l'accouplement dit manuel, lequel demande un minimum de savoir faire et de pratique car la bonne mise en situation des parties génitales respectives est évidemment primordiale. Bien entendu ça ne marche pas à tous les coups, mais suffisamment pour .... valoir le coup !

(*) L'élevage des papillons. Espèces européennes. SCIENCES NAT, 1982.

 
Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  accouplement en main, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  accouplement en main, photo 2.
 Exemple d'accouplement manuel réussi ( sur 3 couples 2 l'ont été ! )
 
 
La ponte !

En toute logique elle fait suite à l'accouplement, et les oeufs sont déposés par une ou deux unités au revers du feuillage des arbres et arbustes nourriciers précités. Comme toujours largement tributaire de la température, la durée de l'incubation est de l'ordre d'une à 2 semaines. Le nombre d'oeufs pondus étant difficile à chiffrer, l'estimation retenue pour le cousin Machaon (150 / 200) me paraît là aussi raisonnable, en l'attente d'un chiffrage vérifiable ... et vérifié !

 
Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  oeufs en vrac, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  oeufs en vrac, photo 2. ..................Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  oeufs in situ. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  oeufs in situ, détail.
ci-dessus à gauche: "vrac" permettant d'apprécier la taille des oeufs, et de voir le méplat favorisant leur adhérence au substrat.
ci-dessus à droite: oeufs frais pondus, "in situ". Illustrations rendant bien compte de leur structure et de leur coloration légèrement rosée.
ci-dessous: l'évolution embryonnaire devient perceptible et s'affirme peu avant son terme.
Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  oeufs embryonné. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  étapes de l'embryogegèse.
La chenille !

Elle ressemble à tout sauf à une chenille, passe son temps "repliée sur elle-même", n'a pas son pareil pour se fondre dans le feuillage, et la voir déjeuner relève quasiment de l'exploit là où toute chenille digne de ce nom ne cesse de dévorer. Certes la nuit la bestiole daigne bouger un peu , et satisfaire un appétit à la mesure du peu d'énergie dépensée, si bien qu'en guise de preuves de vie des jeunes larves il m'est souvent arrivé de devoir chercher les encoches "dinatoires" ou les très parcimonieuses crottes qui s'ensuivent ... et croyez-moi ce "brossage de tableau" est à peine exagéré !

 
Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenilles in situ, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenilles in situ, photo  2. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille en gros plan. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille en main. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille faisant l'oeuf.
de gauche à droite: 1 & 2)- chenilles en situation; 3 & 4)- "gros plans" !
5)- chenille "faisant l'oeuf", telle est la très typique position de la chenille du Flambé. Vous remarquerez la tête rentrée, les pattes antérieures repliées, le corps ramassé et arrondi ... un skieur de descente "tout schuss" ne ferait pas mieux !
 
 
Le développement !
 
Stade 1 (= L1)
Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille naissante sur allumette. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 1e stade, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 1e stade, photo  2. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 1e stade, photo  3. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille en fin de 1e stade.
 à gauche: chenillette naissante; à droite: ... en fin du premier stade.
La ressemblance avec une fiente d'oiseau est souvent citée comme une forme de protection vis à vis des prédateurs, mais je ne suis pas persuadé de la pertinence du propos. La prédation étant en quelque sorte leur métier, les oiseaux et insectes dits prédateurs sont en effet peu faciles à leurrer. A cela s'ajoute la petitesse de ces chenilles et un peu convaincant déguisement en fientes ... d'oiseaux mouches !
 
Stade 2 (= L2)
Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 2e stade, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 2e stade, photo  2. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 2e stade,  in situ, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 2e stade,  in situ, photo 2.
 Ce stade est caractérisé par l'acquisition de l'aspect typique, forme et coloration, de la chenille du Flambé.
 
Stade 3 (= L3)
Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 3e stade,  in situ, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 3e stade,  in situ, photo 2. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 3e stade,  in situ, photo 3.
Plus grosse ... et toujours aussi "feignasse" ! 
Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 3e stade, avec allumette échelle,  photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 3e stade, avec allumette échelle,  photo 2. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 3e stade, avec allumette échelle,  photo 3.
 
 
Stade 4 (= L4)
Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 4e stade, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 4e stade, photo 2. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenille au 4e stade, photo 3.
... et bis repetita !
 
 

Stade 5 (= L5)

Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenilles au 5e stade, in situ, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenilles au 5e stade, in situ, photo 2. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenilles au 5e stade, in situ, photo 3. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenilles au 5e stade, sur allumette échelle, photo 1. Le Flambé ou Voilier (Iphiclides podalirius),  chenilles au 5e stade, sur allumette échelle, photo 2.
... le der des der !
Dans des conditions optimales de température et de nourriture, la chenille du Flambé arrive au terme de son développement en l'espace d'un mois, ou guère plus, laps de temps comprenant les quelques jours nécessaires à la phase pré-nymphale, ultime étape avant la chrysalide. A ce stade la chenille atteint une quarantaine de mm ...quand elle daigne s'étirer !
 
  
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr