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les VRILLETTES !
(Coléoptères Anobiidae)
 
(page 2 sur 3)
 
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Cette très ancienne "page entomo" comporte encore des "photos" obtenues via un scanner à plat ... sorry !
Elles seront bien sûr remplacées, dès que l'occasion m'en sera donnée !
  
Présentation !

Localement appelées "cossons", les Vrillettes, ou Anobium, sont de petits Coléoptères xylophages de la famille des Anobiidae. La grosse vrillette, (Xestobium rufovillosum, 5 à 7 mm), et la petite (Anobium punctatum, 3 à 5 mm), sont les plus répandues, mais il faut parfois compter avec la vrillette dite des bibliothèques (Nicobium castaneum, 4 à 6 mm). Toutes se rencontrent bien sûr dans la nature, mais elles se complaisent également dans nos habitations, et c'est bien là le problème, car en cas de prolifération, et les années aidant, les dégâts induits peuvent s'avérer importants. Mieux vaut donc le savoir, et intervenir en temps voulu, et à bon escient.

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Petites et grosses vrillettes comparaison des tailles,photo 2
Quand on a la chance de trouver les bestioles (si l'on peut dire !), la taille est à l'évidence un excellent critère de différenciation entre les bien nommées "petites vrillettes" (Anobium punctatum), et les "grosses" (Xestobium rufovillosum)
 
De fait, et sans vouloir donner dans le catastrophisme, la belle armoire de famille peut se voir à terme transformée en passoire, sinon en poussière, et les pieds de lit prendre le parti de passer tout de go au travers du plancher. Dans le même esprit il est des chaises sur lesquelles mieux vaut ne point s'asseoir, et des manches de pelles qui vous lâchent sans crier gare. Pour faire bonne mesure on évoquera le rayonnage de la bibliothèque qui cède avec perte et fracas à 2 heures du matin, sans parler des bouquins eux-mêmes parfois attaqués, ni du précieux Bouddha ancien traîtreusement taraudé par l'irrespectueuse bestiole.
 
 
groupe de grosses vrillettes bois attaqué par la grosse vrillette
Exemples édifiants, des faits et méfaits de la grosse vrillette !
ci-dessus : la taille des grosses vrillettes, avec illustration d'une attaque à l'évidence très avancée ("sciure" enlevée!), mais en matière de "dentelle" la petite vrillette (bas de page) s'y entend aussi ! ci-dessous : issus d'une chapelle en réfection, ces morceaux de charpente témoignent bien des méfaits de la bestiole, les ans ne faisant bien sûr que les accentuer; à droite : perpandiculaire au fil du bois, et donc transversale, cette photo montre bien le caractère radial des fibres ... et des attaques ! Les termites procèdent de même, mais contrairement aux vrillettes les galeries sont toujours totalement vides, et donc exemptes de sciure excrémentaire.
Grosse vrillette (Xestobium rufovillosum), illustration des dégâts, photo 1. Grosse vrillette (Xestobium rufovillosum), illustration des dégâts, photo 2. Grosse vrillette (Xestobium rufovillosum), illustration des dégâts, photo 3.
 
 
Nota: la "sciure" excrémentaire encombrant toujours plus ou moins les galeries, une pièce de bois peut paraître peu attaquée. La réalité est souvent bien différente, et il suffit de quelques coups de marteau pour s'en convaincre. Sous l'effet des vibrations la "sciure" en question s'écoule alors de toutes parts, les galeries se vident, et c'est parfois la mauvaise surprise!
 
Au final, et vous l'aurez compris, l'éclectisme de ces insectes paraît quasiment sans limites, d'autant que feuillus et résineux font ventre, les bois en quelque sorte "vieux ouvrés" passant pour avoir la préférence. Le fait est d'ailleurs bien connu des amateurs de meubles anciens, et entre autres des antiquaires. Il s'ensuit que loin de nuirent quelques trous de vrillettes de-ci de-là accréditent au contraire l'ancienneté de la chose acquise ou vendue .... du moins le croîent-ils !
 
C'est d'ailleurs tellement vrai que les copies de meubles anciens sont le plus souvent agrémentées de quelques vrais "faux trous" judicieusement placés (autrement dit bien en vue !), histoire d'ajouter quelques décades à la patine à l'ancienne. Bien entendu point trop n'en faut, et contrairement à une idée reçue, mieux vaut laisser le fusil au râtelier .... et réserver le plomb de 10 pour la caille ou le perdreau !
 
Biologie !
 
1)- La grosse vrillette, Xestobium rufovillosum :
 
Elle ne s'attaque qu'aux bois subissant, ou ayant subi, l'attaque de champignons. Selon le cas ces derniers génèrent des pourritures dites "cubiques", ou "fibreuses", d'où un enrichissement en azote, lequel conditionne précisément le bon développement des larves de notre vrillette. Bien entendu la présence de ces champignons traduit une humidité excessive, le plus souvent liée à des infiltrations (défectuosités des toitures, fuites de canalisations, fissures de la maçonnerie au niveau de l'encastrement de la charpente, remontées humides inhérentes à un drainage périphérique absent ou défaillant, mauvaise isolation par rapport au sol, etc...). Le cas échéant le confinement entretient l'humidité, et ajoute évidemment à l'attractivité de la zone. Cela dit, les dégâts causés peuvent être importants dans la mesure où l'insecte est connu pour pouvoir s'attaquer aux charpentes et planchers (se défier des revêtements de sols, moquettes et autres, sur vieux parquets!), même s'il ne dédaigne pas des éléments de moindre importance, voir le mobilier proprement dit.
 
grosse vrillette en vues ventrale et dorsale
Vues dorsale et ventrale de la grosse vrillette (Xestobium rufovillosum) x 10.
 
Nota: contrairement aux apparences ces bestioles sont bien vivantes, mais comme d'autres espèces d'insectes la vrillette a la faculté de "faire le mort", et en l'occurrence de rentrer tout ce qui dépasse ( si je puis dire ! ), et bien sûr de rester totalement immobile, en quasi catalepsie. A noter encore que la tête, naturellement perpendiculaire au corps, est toujours entièrement dissimulée et protégée par une sorte de capuchon thoracique.
 
2)- La petite vrillette (Anobium punctatum) :
 
Elle est plus connue des meubles, petites boiseries, et à l'occasion des oeuvres d'art. A l'instar de la grosse elle peut néanmoins s'en prendre aux charpentes et planchers mais son impact est censément moindre. Il convient toutefois de relativiser car au fil des années, et des générations successives de l'insecte, les dégâts se font évidemment plus significatifs, et les images ci-après en témoignent . La température et l'hygrométrie influent là aussi sur le développement de l'insecte, mais sa présence n'est pas subordonnée à celle des champignons précités. 
 
groupe de petites vrillettes "portraits" de petites vrillettes petites vrillettes
à gauche et au centre: groupes de petites vrillettes (Anobium punctatum) ; à droite: détails de la morphologie (chez cette espèce les élytres sont finement striés et ponctués). Insectes "récoltés" tout début Mai, dans une fermette rénovée.
 
 
bois attaqué par la petite vrillette (longitudinal) bois attaqué par la petite vrillette (transversal)
exemple de bois très attaqué par la petite vrillette (plancher de la fermette ci-dessus évoquée!).
à gauche: aspect dans le sens des fibres du bois; à droite: aspect sur section transversale.
(il va sans dire que le reste du plancher était à l'avenant, et que l'attaque perdurait de longue date)
  
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr