- La tarière en action
de ponte ... travaux pratiques !
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- Dans un premier temps la Rhysse se
positionne plus ou moins verticalement, et commence à
enfoncer son stylet. En dépit des apparences la gaine ne
pénètre jamais dans le bois, d'où son repli
sur elle-même au niveau de l'extrémité
abdominale, et la libération partielle du stylet (voir les
agrandissement des 2 clichés les plus à
droite).
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- Quand la Rhysse gagne en
profondeur, ou se trouve confrontée à une
difficulté (zone plus dure par exemple),
il s'ensuit des attitudes inhabituelles,
traduisant bien une sorte "d'énervement", et les efforts de
la bestiole pour résoudre le problème .... voire
pour simplement "caser" une gaine quelque peu encombrante
!
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- A l'inverse, quand tout "baigne"
la gaine est relevée à 45° ... et le stylet va
bon train !
- Vous noterez que la bestiole est
pratiquement " prisonnière" quand son stylet est
suffisamment enfoncé ...
- .... ce qui facilite grandement
la tâche du photographe !
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- Aussi surprenant que cela puisse
paraître, le stylet peut pénétrer
jusqu'à la garde ... si nécessaire
!
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l'art et la manière
de ... rengainer !
Son ouvrage terminé, la bestiole
range ses outils, comme tout ouvrier ou bricoleur le fait, et je
la soupçonne fortement d'en profiter pour les nettoyer ! La
méthode est immuable, réglée comme du papier
musique, et cela va très vite ... d'où un gros "coup
de bol" pour parfaitement saisir l'instant "T", et notamment la
très esthétique ( et instructive ! ) phase finale.
Vous noterez que la gaine se relève lors de l'enfoncement
du stylet ... et qu'elle s'abaisse en phase de retrait
!
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- de gauche à droite: 1)- le
stylet est sur le point de sortir du bois, d'où la bestiole
campée à la verticale ( faisant littéralement
des "pointes" à la manière d'une danseuse ! ), et la
gaine abaissée prête à recevoir le "foret";
2)- en une fraction de seconde le stylet est ramené
à la toute proximité de la gaine, et "pris en mains"
... par les pattes postérieures ! 3)- la bestiole se
cambre , ce qui a pour effet de faire glisser la gaine entre ses
pattes ... en y insérant le stylet; 4)- position
aussi insolite qu'esthétique, mais surtout explicite. En
effet, sur l'agrandissement, on perçoit nettement la
tarière coulissant entre les tarses croisés,
d'où un "rengainage" aussi rapide que précis du
stylet .... nettoyage du "matos" en sus !
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- ... et un "portrait" ...
.... pour le plaisir !
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- avec en prime
une récente vidéo
récapitulative
qui vaut le détour !
L'oeuf !
L'an passé, courant août
2010, j'avais eu la bonne idée (il m'arrive d'en avoir! )
de faire pondre une femelle de Sirex géant sur un petit
rondin de sapin. Restait à savoir si cet "appât"
intéresserait les Rhysses, et dans l'affirmative si
j'allais pouvoir trouver l'oeuf du parasite "in situ", c'est
à dire sur une des très jeunes larves de Sirex
censées se développer dans ... ma bonne
idée !
Restait également à
débiter le bois par le menu , opération aussi
délicate que laborieuse, permettant accessoirement de bien
mesurer la dureté du bois ... et l' incroyable efficience
des tarières "Rhyssiennes" ! Comme les photos ci-dessous en
témoignent, ma "bonne idée" .... était
même très bonne ... pour ne pas dire excellente
!
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- Le nombre des oeufs
?
Il me paraît bien difficile
d'avancer un chiffre car les Rhysses observées
l'année dernière l'ont été fin
août ( en pleine période de ponte des Sirex ! ), et
celles de cette page entomo datent de la fin Avril / début
Mai 2011. Par-delà un ensoleillement et des
températures records cette année-là, je pense
que la durée de vie des Rhysses doit être assez
longue, d'où un étalement des pontes me semblant
conforté par le très petit nombre d'oeufs (quelques
unités) observés sur plusieurs femelles
"reproductrices" en activité. D'autre part cette
longévité peut se voir complétée par
un échelonnement des éclosions.
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..............
..............
- à gauche: jeunes larves de
Sirex trouvées dans mon rondin "expérimental" de
sapin. Toutes étant du même âge (8 mois et des
poussières, hiver 2010-2011 compris), j'avoue être
assez surpris par la très importante différence de
taille ... et ne pas avoir d'explication "certifiée": au
centre : oeuf de Rhysse trouvé au contact de la larve
située en dessous de l'allumette de gauche. Vous
remarquerez son étonnante allure de spermatozoïde,
sauf que le "flagelle" ... ne flagelle pas ! à droite :
oeufs issus d'une dissection.
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- ... et question
!
Dame Nature ne faisant jamais les choses
sans bonnes raisons ( même si nous ne les percevons pas
toujours ! ), il est permis de s'interroger sur la raison
d'être de ce long "flagelle". Par analogie avec la larve des
Eristales (voir page entomo) dont la longue "queue de rat"
télescopique fait office de siphon respiratoire, je me
demande si cet étonnant flagelle ne permettrait pas
l'oxygénation de l'oeuf de Rhysse, en se voyant
inséré en lieu et place de la tarière, lors
du retrait de cette dernière. Si un spécialiste de
ces insectes passe par là, je suis évidemment
preneur de toute info sur la question ... et même des 2
mains !
-
- La jeune larve de Sirex
géant, avec l'oeuf de Rhysse.
- Vous noterez qu'il s'agit de
"reconstitutions", la larve appréciant fort peu de se voir
délogée (suite à l'éventration de sa
galerie),
- d'où des tortillements
intempestifs entrainant la chute de l'oeuf.
-
Les larves ... "comment
ça marche !
... celle du sirex
: La taille des galeries du sirex est évidemment
déterminée par celle des larves à
l'uvre. D'autre part ces mêmes galeries sont
totalement rebouchées au fur et à mesure de la
progression des larves au sein du bois nourricier. Comme les
illustrations ci-dessous le montrent, il s'agit d'un amalgame de
sciure et d'excréments, le tout très fortement
compacté. Il s'ensuit de véritables logettes
protectrices, en quelque sorte mobiles, isolant totalement les
larves du sirex.
-
- Illustration du compactage de
l'agglomérat (excréments + sciure) obturant
totalement les galeries des larves de sirex.
ci-dessus à gauche : sur coupe
transversale; à suivre : avec larves en place;
ci-dessous : détail d'une "logette" larvaire de sirex,
pouvant se qualifier de typique.à gauche : larve
dans sa logette; au centre : la logette proprement dite;
à droite : les empreintes mandibulaires.Vous noterez
qu'arrivées à terme les larves de sirex se feront
nymphes "à nu" au sein de ces mêmes
logettes.

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- Compactages "grandes
longueurs".
- Leur visibilité, leur
"rectitude", et leur intégrité, sont aussi
exceptionnelles que le fait de "tomber dessus" lors du
débitage du bois.

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- ... et celle de la rhysse
: Compte tenu des modalités du "compactage"
ci-dessus illustrées, il est bien difficile d'imaginer
l'hôte et le parasite cheminant et s'alimentant de concert
au sein d'une même logette, ne serait-ce que par la taille
respective des "protagonistes", ci-dessous illustrée.
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- Comparaison de la taille des
larves du sirex (en bas), et de la rhysse ( au-dessus !
)
- Vous noterez qu'il s'agit, pour
les 2 espèces, de spécimens de taille moyenne.
En fait, préalablement à
l'émission de l'uf, notre rhysse a la faculté
de paralyser la larve de sirex, le stylet de sa tarière
faisant office d'injecteur, telle une seringue. L'oeuf du parasite
est ensuite déposé sur l'hôte, et après
éclosion la rhysse en devenir va se nourrir en taillant
dans le vif, si je puis dire, un peu comme si vous alliez
découper votre steak quotidien sur une vache au pré
! La larve de rhysse est de ce fait qualifiée
d'ectoparasite, là où les larves dites
"endoparasites" se développent à l'intérieur
même de l'hôte. Dans ce dernier cas les organes vitaux
sont soigneusement épargnés, le "garde-manger" (si
je puis dire ! ) pouvant se voir croqué sans vergogne ni
restrictions, quand la ou les larves parasites arrivent en fin de
développement.
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- larves à terme en vues
ventrales et dorsales, avec aperçu de la tête et de
son triangulaire et très acéré pseudo "bec"

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les
pages entomologiques d' andré
lequet :
http://www.insectes-net.fr