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la BUCÉPHALE !
(Phalera bucephala, Lépidoptère Notodontidae)
 
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Intro !
 
Comme son nom ne l'indique pas, la Bucéphale, autrement dit la "Tête de taureau", est un fort beau et curieux papillon. La rencontrer est un vrai "petit bonheur", et le plus blasé des entomologistes la regardera toujours avec les yeux de l'enfance.  Que dire de plus, sinon que sa livrée emprunte au bouleau, et la rend pleine de charme ... comprenne qui pourra !
 
Présentation !
 
Avec ses 60 mm d'envergure, voire un peu plus, Phalera bucephala compte parmi les plus grands Notodontidae, Famille de papillons nocturnes représentée en France par une cinquantaine d'espèces. La Bucéphale est très largement répandue, et son éclectisme écologique fait qu'elle peut se rencontrer dans les milieux les plus divers, y compris en zone urbaine.
 
L'espèce n'a qu'une génération annuelle (= "monovoltin"), et elle vole de juin à août, avec un maximum de fréquence en juillet. Elle se développe sur de multiples feuillus (entre autres chênes, tilleuls, hêtres, ormes, noisetiers, saules), mais elle semble avoir un "faible" pour le bouleau.
 
la "Bucéphale"..Bucéphale (phalera bucephala), adulte de collection, et donc étalé....(Phalera bucephala)
Chez cette espèce le dimorphisme sexuel est quasi inexistant,
les femelles se distinguant cependant par une taille plus importante, et un "embonpoint" abdominal à l'avenant.
 
 
L'originalité du papillon, parfois appelé la "Lunule", le "Porte-écu jaune", ou encore la "Tête de taureau" tient à son mimétisme, lequel intéresse à la fois le graphisme, le chromatisme, et le morphologique. Il s'ensuit une réelle ressemblance avec une écorce, et notamment avec celle du bouleau, et les illustrations ci-après en témoignent. Bien entendu ce mimétisme est censé assurer une protection à l'insecte, mais comme souvent le prédateur se laisse moins facilement abuser que l'oeil humain.
 
Bucéphale (phalera bucephala), adulte photo1. Bucéphale (phalera bucephala), adulte phot2 Bucéphale (phalera bucephala), adulte en main
"Bucéphale", "Lunule", Porte-écu jaune", "Tête de taureau" !!!
Là où de nombreux insectes doivent se contenter (si je puis dire ! ) de leur seule dénomination latine,
notre Phalera bucephala ne manque pas de noms dits "vernaculaires" (= communs).
 
 
Bucéphale (phalera bucephala), adulte "enroulé" ............ .Bucéphale (phalera bucephala), adulte sur bouleau.......... Bucéphale (phalera bucephala), adulte de face.
à gauche: l'enroulement des ailes autour du corps confère à la bestiole ( du moins paraît-il ! ) l'allure d'un moignon de branche cassée; au centre: quand on ressemble à une écorce de bouleau, mieux éviter les chênes ... encore faut-il savoir à quoi on ressemble ! à droite: "Tête de taureau" vue de face ... pas franchement probant là encore !
 
L'accouplement ! 
 
Comme toujours chez les papillons de nuit ne s'alimentant pas, l'accouplement intervient très rapidement après le passage à l'état adulte. Le "temps de réflexion", si je puis dire, est de 24 à 48 h, et souvent moins encore. Cette rapidité vaut également au niveau de la ponte car la durée de vie de ces papillons est évidemment très brève, puisque subordonnée aux seules réserves graisseuses "natales".
 
Bucéphale (Phalera bucephala), accouplement, photo 1. Bucéphale (Phalera bucephala), accouplement, photo 2 . Bucéphale (Phalera bucephala), accouplement, photo 3. Bucéphale (Phalera bucephala), accouplement, photo 4.  
 Qu'il soit conventionnel, ou relève des Olympiades de la barre fixe,
l'accouplement témoigne d'une différenciation sexuelle à l'évidence effective, mais morphologiquement inapparente chez cette espèce.
 
La ponte !
 
Les oeufs sont très classiquement pondus au revers des feuilles, le plus souvent par lots importants. Ils sont juxtaposés, plus ou moins alignés, et reconnaissables à une "ponctuation" centrale, visible à l'oeil nu. Présentement la ponte comportait près de 200 oeufs (192 exactement !), mais le volume abdominal des femelles laisse augurer nettement mieux. C'est tellement vrai qu'une femelle "sauvage" capturée en 2007 m'a fait la bagatelle de 692 oeufs ! .... l'embonpoint de la bestiole, et son état de fraîcheur, me donnant à penser qu'elle n'avait pas commencé à pondre.
 
 
Bucéphale (Phalera bucephala), ponte, aspect général.  Bucéphale (Phalera bucephala), ponte, détail. Bucéphale (Phalera bucephala), détail des oeufs. Bucéphale (Phalera bucephala), ponte, , échelle des oeufs. Bucéphale (Phalera bucephala), ponte, mode de comptage des oeufs.
Exemple de ponte (19 juillet !) sur feuille de bouleau
de gauche à droite: 1 à 4)- : vue générale; détail; gros plan; échelle; 5)- exemple de comptage (ponte de 375 oeufs).
 
La chenille !

... et son développement !

L'incubation est rapide, de l'ordre d'une dizaine de jours, mais cette durée est susceptible de varier, notamment en fonction de la température. Comme toujours les chenillettes se mettent très vite à l'ouvrage, mais contrairement à de nombreuses espèces elles ne mangent pas le chorion (= coque) des oeufs.

Le caractère grégaire de ces chenilles, très poussé, les amènera tout au long de leur vie à s'attabler de concert, et au "coude à coude" (si je puis dire! ), d'où de très curieux et typiques alignements où les mandibules vont bon train. Vous verrez également que ces bestioles disposent d'une étonnante et très efficiente ... marche arrière !

 
Le jour "J" ! ... Bucéphale (Phalera bucephala), éclosion des oeufs, photo 1. Bucéphale (Phalera bucephala), éclosion des oeufs, photo 2. ... la naissance !
... et ici en vidéo !
Comme précisé dans le texte ci-dessus, la chenille naissante de la Bucéphale n'aime pas les oeufs "à la coque" (si je puis dire ! ). A contrario, la coque de l'oeuf (= chorion) riche en éléments nutritifs, constitue fréquemment le premier repas de la chenille naissante chez de nombreuses espèces de papillons. Cette forme de recyclage peut également s'observer chez les chenilles plus âgées de différentes espèces, mais il n'est pas systématique, et dans ce cas c'est la mue qui est en partie consommée
 
Stade 1 (= L1)
 Bucéphale (Phalera bucephala), chenille naissante, photo 1. Bucéphale (Phalera bucephala), chenille naissante, photo 2........................ Bucéphale (Phalera bucephala), chenille  en fin du 1e stade, photo 1. Bucéphale (Phalera bucephala), chenille  en fin du 1e stade, photo 1.
à gauche: chenillettes venant de naître ... sous la toise "allumettière" de la SEITA !
à droite: 4 jours plus tard ! ces mêmes chenilles sont arrivées en fin de "L1", autrement dit du 1e stade larvaire.
Elles sont même sur le point de muer ... et donc de passer en "L2".
 
 
Bucéphale (Phalera bucephala), chenilles stade 1; photo 1. Bucéphale (Phalera bucephala), chenilles stade 1; photo 2. .................. Bucéphale (Phalera bucephala),  décapage foliaire de l'épiderme, photo 1. Bucéphale (Phalera bucephala), feuille entièrement "décapée".
à gauche: entre 2 passage à table les chenillettes se cantonnent en ordre dispersé sur la partie consommée.
à droite: les jeunes mandibules ne pouvant s'attaquer à l'épaisseur du feuillage, elles se contentent d'en grignoter la surface, à savoir l'épiderme.
à droite de la droite: cette feuille, entièrement "décapée", témoigne bien du très organisé et méthodique "ratissage" en ligne.
 
 
Bucéphale (Phalera bucephala), illustration du grégarisme, photo 1. Bucéphale (Phalera bucephala), illustration du grégarisme, photo 2 Bucéphale (Phalera bucephala), illustration du grégarisme, photo 3
Les "passages à table" sont fréquents, et comme le montrent ces photos la coordination est remarquable ... y compris pour "sortir de table" ! Bien entendu ce synchronisme est induit par des "stimuli", que je pense olfactifs. Vous noterez que la progression se fait pour l'heure en "marche avant" ... mais qu'elle ne va pas tarder à s'inverser !
 
Stade 2 (= L2) ... à J+ 5
Bucéphale (Phalera bucephala), chenille stade 2, photo 1. Bucéphale (Phalera bucephala), chenille stade 2, photo 2. Bucéphale (Phalera bucephala), chenille stade 2, photo 3.
Le 2e stade ... tout juste passé !
La longue pilosité, observable après chacune des mues, tombe pratiquement d'elle-même, du moins en grande partie.
 
 
Bucéphale (Phalera bucephala), groupe de chenilles venant de passer en "L2". Bucéphale (Phalera bucephala), groupe de chenilles venant de passer en "L2", avec allumette-échelle. Bucéphale (Phalera bucephala), groupe de chenilles venant de passer en "L2", gros plan. Bucéphale (Phalera bucephala), groupe de chenilles en cours de mue (passage en "L2").
Chenilles venant de muer, et donc encore "pileuses", et regroupées (grégarisme oblige ! ).
à droite: remarquer la considérable différence de taille des têtes, entre les chenilles encore au 1e stade, et celles passées au 2e. Remarquer également la coloration jaune de certains "crânes", cette absence de pigmentation traduisant l'immaturité de chenilles venant tout juste d'effectuer leur mue.
 
Bucéphale (Phalera bucephala), groupe de chenilles en L2, photo 1. Bucéphale (Phalera bucephala), groupe de chenilles en L2, photo 2.
 Au 2e stade la taille des bestioles s'est sensiblement accrue, tout comme celle des mandibules.
Cette fois le feuillage est entièrement consommé, mais il l'est de curieuse manière ... à découvrir ci-dessous !
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr