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 LA NOTONECTE !
(Notonecta glauca, Hétéroptère Notonectidae)
 
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Intro !
 
Adepte de la nage sur le dos, d'où l'origine étymologique de son nom, la Notonecte est également bien connue pour pouvoir piquer, de surcroît douloureusement, d'où le surnom d' "abeille d'eau" qui lui est parfois donné. Mieux vaut donc manipuler la bestiole en connaissance de cause, et y regarder à deux fois avant d'aller farfouiller à main nue au fond de la poche du "troubleau", ou de l'épuisette !
 
 
Présentation
 
La "Notonecte glauque" (Notonecta glauca) est une punaise aquatique, comme le sont les Nèpes et Ranatres (voir pages entomo). Elle relève de la Famille des Notonectidae, représentée dans le monde par quelques 500 espèces, dont une demi-douzaine pour l'Europe.
 
La Notonecte est carnassière, et elle compte parmi les insectes les plus communs de notre faune aquatique. Sa taille est de l'ordre d'une quinzaine de mm, et elle affectionne les eaux dormantes ou faiblement courantes. La marche n'est pas son fort, et le plus souvent elle se contente de s'agripper à son support. J'ajouterais qu'à sec elle se traîne péniblement, ou se fait maladroitement sautillante. Par contre la bête vole avec beaucoup d'aisance, et sa nage quasi virevoltante (en cas de fuite par exemple) est déconcertante de rapidité et de précision. La Notonecte peut pratiquement s'observer toute l'année, et sa durée de vie est relativement élevée....sauf mauvaise rencontre !
 
Notonecta glaucanotonecte, vue de dessusen vue générale dorsale. 
 
La prédation
 
La Notonecte est un insecte du type piqueur-suceur, comme le sont toutes les punaises, et elle est donc dotée d'un rostre, au demeurant très acéré et puissant (ci-dessous). C'est une redoutable carnassière, excellente nageuse, et donc plus portée sur la course poursuite que sur la chasse à l'affût. Bien qu'il ne s'agisse pas de véritables "pinces" les pattes antérieures sont utilisées pour capturer la proie, et la maintenir, le temps de porter l'estocade. On peut dire que tout fait ventre (vers, larves, autres insectes, petits têtards, jeunes poissons à l'occasion), la puissance du rostre compensant la relative petitesse de l'insecte. La prédation peut s'exercer quand l'insecte est en maraude, ou au contraire au posé, le passage d'une proie à proximité déclenchant l'attaque. 
 
 
tête et rostre de la Notonecte tête et rostre de notonecte (remarquer la brièveté des antennes)
 
La natation
 
Comme déjà dit, la bestiole a la particularité de nager sur le dos, l'essentiel de la propulsion étant assuré par les pattes postérieures, lesquelles font également office de gouvernail. En regard des autres membres elles sont en effet très développées (ci-dessous à gauche), et surtout dotées de franges longuement ciliées (ci-dessous à droite), lesquelles se déploient et se replient alternativement, selon que l'insecte pousse ou ramène la patte. Quand elles sont étalées, ces soies augmentent considérablement la surface de la "rame" et donc l'efficacité de la propulsion. Les pattes intermédiaires me paraissent intervenir dans le contrôle de "l'assiette", c'est-à-dire de la stabilité de l'insecte. A noter que la disposition en "V" des "élytres", comme l'est la coque d'un navire, doit aussi ajouter à l'efficacité de l'ensemble.
 
 
proportions comparatives des pattes"rames" des pattes natatoires 
à gauche: proportions des pattes; à droite: extrémités des pattes natatoires, franges repliées (haut), et déployées (bas).
 
 
Grâce à l'air emmagasiné (voir la partie respiration) la Notonecte se laisse volontiers remonter en surface, tel un bouchon. Elle peut s'y tenir à plat, mais aussi le corps immergé à 45°, et l'extrémité abdominale à fleur d'eau. Outre la possibilité de s'aérer, cette position lui confère un champ de vision quasi panoramique, et l'occasion de facilement déceler une proie évoluant en surface, ou tombée à l'eau. A noter que la vision est censément complétée, voire supplantée, par tout un arsenal de soies sensorielles permettant (entre autres fonctions) de capter les vibrations émises par le déplacement d'une proie potentielle.
 
 
Le vol
 
Les ailes sont bien développées (ci-dessous), et le vol aisé, ce qui favorise évidemment la dispersion de l'espèce, à telle enseigne qu'il est bien difficile de trouver une mare sans son contingent de Notonectes. C'est d'autant plus vrai que la bestiole est peu exigeante, dès l'instant où elle trouve de quoi se mettre sous le rostre!
 
 
adaptation au vol Notonecte ailes étalées de la Notonecte
Nota: un fond sombre a été rendu nécessaire par la parfaite transparence des ailes,
mais cela permet de visualiser leur très discrète irisation
 
 
La respiration
 
La respiration est aérienne, si l'on peut dire, mais l'air capté en surface est emmagasiné dorsalement, sur et sous les "élytres". Il s'ensuit typiquement un effet de miroir, ou de "mercurisation", phénomène physique identique à celui observable chez l'Hydrophile (voir page entomo). La rétention de l'air est favorisée, sinon permise, par une surface élytrale garnie d'une courte pilosité érigée.
 
 
notonecte "mercurisée" notonecte en action
Notonectes "en action", sur l'image de gauche on distingue un reliquat d'air à la surface des élytres (zones blanches).
 
 
La reproduction
 
Les sexes sont séparés, mais très comparables. Les Notonectes deviennent adultes en août, hivernent en l'état, et se reproduisent au printemps. Les oeufs sont nombreux, et insérés un à un dans les tiges ou feuilles de végétaux aquatiques (ci-dessous à gauche), et les larves (ci-dessous à droite) ont la même allure et le même mode de vie que les adultes.
 
 
oeufs de Notonectes"bébés" notonectes.
A gauche: oeufs de Notonectes...a priori (j'attends la suite de l'élevage pour confirmer !). A droite: "bébés" notonectes déjà "grandinets" (fin avril).... vu la taille des présumés oeufs !
 
 
Pour conclure.... 
 
Je dirais que la Notonecte est l'incontournable bestiole de la mare, et que sa capture et ses évolutions font souvent la joie des naturalistes en herbe. Je dirais aussi qu'il vaut mieux lui dire "vous", faute de quoi les pleurs risquent fort de succéder aux rires !
 
 
FIN
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr