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Le NÉCROPHORE des RIVAGES, ou SILPHE des RIVAGES (Necrodes littoralis) !
(Coléoptère Silphidae)
 
 
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 Pour info ...
 
La nécrophagie chez les insectes ! ( très schématiquement ! )
 
C'est en quelque sorte l'art et la manière d'accommoder les cadavres, y compris humains à l'occasion (*) ... et cela jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien ou presque ! Sans entrer dans le détail des travaux de Paul Megnin (1894), revus et quelque peu corrigés par Wyss (2005), sachez que les "consommateurs" potentiels (Diptères et Coléoptères pour l'essentiel) ont comme vous et moi leurs préférences alimentaires, et qu'ils s'attablent donc en conséquence, et se succèdent pareillement.
 
En principe tout commence avec les mouches du Genre "Musca" (telle la mouche domestique), toujours très vite arrivées sur les lieux, au point de parfois devancer la mort, en étant déjà à pied d'oeuvre sur un animal à l'agonie. Ces "pionnières" sont suivies de peu par des mouches pouvant se qualifier de "gros bras", telles les "vertes" (Lucilia), les "bleues" (Calliphora), et les "grosses grises" (Sarcophaga), ces dernières fermant la marche d'un trio faisant office de "bataillon de choc".
 
Toutes vont évidemment s'empresser de pondre (de 200 à 400 oeufs en moyenne) hormis les "grises" qui sont vivipares, et vont donc directement déposer leur progéniture "dans le vif du sujet" ( si je puis dire ! ). Bien entendu ces hordes d'asticots (notamment issues du "trio" précité), jouent un rôle très largement prépondérant dans l'élimination entomologique d'un cadavre ... d'où la citation faisant office de conclusion.
 
 
Mouche verte (Lucilia) sur cadavre de rat musqué (photo 1) Mouche verte (Lucilia) sur cadavre de rat musqué (photo 2) Mouche verte (Lucilia) sur cadavre de rat musqué (photo 3) Mouche verte (Lucilia) sur cadavre de rat musqué (photo 1)
 
Mouches vertes (Lucilia) et bleues (Calliphora), sur la dépouille d'un jeune rat musqué.
Ce sont elles, ou plutôt leurs larves (l'asticot du pêcheur) qui font le gros du "boulot" !
 
Mouche bleue (Calliphora) sur cadavre de rat musqué (photo 1) Mouche bleue (Calliphora) sur cadavre de rat musqué (photo 2) Mouche (indéterminée) sur cadavre de rat musqué
 
 
 
mouche du Genre Sarcophaga (photo 1) mouche du Genre Sarcophaga (photo 2) mouche du Genre Sarcophaga (photo 3)
Exemples de "grosses grises" du Genre Sarcophaga.
Contrairement aux précédentes, ces mouches sont vivipares.
 
Cette première "escouade", selon la terminologie de P. Magnin, est relayée par d'autres mouches moins connues (entre autres des Genres "Fannia", Pyophila, et Phora), mais aussi des Coléoptères Silphidae (tels les Necrodes de cette page entomo), dont les larves achèvent le processus de destruction et liquéfaction des tissus.
 
Dans le même esprit, une fois l'assèchement amorcé, l'armada des acariens va "passer à table" à son tour, et en quelque sorte "momifier" les restes, et préparer ainsi l'ouvrage pour la dernière "escouade". Vous noterez que cet ultime "fournée" se compose essentiellement de petits coléoptères ( Anthrènes et Dermestes, voir ci-dessous), et de microlépidoptères communément appelés "teignes" ou "mites", tous ces insectes se développant sur des tissus animaux desséchés ou naturellement secs (lambeaux de peau, poils, plumes, etc...).
 
 
Dermeste (Dermestes undulatus) photo 1 Dermeste (Dermestes undulatus) photo 2 Dermeste (Dermestes undulatus) photo 3 larves de Dermeste (Dermestes undulatus) à l'oeuvre larves de Dermeste (Dermestes undulatus), vue ventrale et dorsale
Exemple de Dermeste (Dermestes undulatus)
Remarquer la surprenante blancheur ventrale, en regard du "milieu" fréquenté.
A l'extrême droite: larves (vues dorsale et ventrale) ; photo précédente: les mêmes et leurs copines à l'oeuvre.
 
 
Anthrènes adultes Larves d'Anthrènes à l'oeuvre détail d'une larve d'anthrène
exemple d'Anthrène: adultes, larves à l'oeuvre sur un abdomen d'insecte ( ou plutôt ce qu'il en reste ! ); détail d'une larve.
 
 
Des variantes chronologiques sont bien sûr possibles, notamment liées à la saison, à la météo, ou encore à la taille des cadavres. Là où les plus gros nécessitent par exemple de "sortir le grand jeu", d'autres plus modestes s'accommodent d'une moindre "armada" de mandibules, et les plus petits peuvent même se voir enterrés illico par les véritables fossoyeurs que sont les vrais Nécrophores, figurés ci-après.
 
Pour finir vous noterez qu'il y a des "profiteurs", comme en tous domaines, certains insectes carnassiers se développant aux dépens de la progéniture vermiforme des espèces réellement nécrophages. Il s'agit par exemple de Creophilus maxillosus (ci-dessous) Coléoptère très atypique de la Famille des Staphylinidae, ou encore de Coléoptères Histeridae communément appelés "Saprins" (Hister cadaverinus par exemple), ci-dessous également.
 
le staphylin Creophilus maxillosus (photo 1) le staphylin Creophilus maxillosus (photo 2) le staphylin Creophilus maxillosus, détail des mandibules
Ce Staphylin (Creophilus maxillosus) est le plus gros et le mieux armé des "profiteurs"
Vous noterez le caractère très acéré des mandibules ...et ce qui attend donc les asticots !
 
Hister cadaverinus, adulte. Hister cadaverinus,  larve (photo 1) Hister cadaverinus,  larve (photo 2) Hister cadaverinus,  détail de la larve Hister cadaverinus, nymphe Hister cadaverinus, adulte en main
Développement d'Hister cadaverinus ... un autre "profiteur" !
de gauche à droite: 1)- adulte; 2 & 3)- larves en fin de développement;
4)- détail de l'avant-corps de la larve; 5)- nymphe "toute fraîche"; 6)- adulte en main.
 
(*) Par transposition, et moyennant la prise en compte de paramètres spécifiques, l'identité judiciaire parvient fort bien à tirer profit des données entomologiques recueillies .... et à faire "parler" les cadavres humains !
 
... et bien sûr les Nécrophores ! ... voir la "page entomo" dédiée !
 
 
En guise de conclusion ....
 
 Comme les illustrations ci-dessous le montrent, la progéniture des mouches est si "performante", qu'elle a fait dire à Linné
 
"trois mouches consomment le cadavre d'un cheval, aussi vite que le ferait un lion"
 
.... et cet éminent naturaliste (1707-1778) était suédois ... pas marseillais !
 
 
Vite fait ! .... rat musqué "Jour 1" asticots à l'oeuvre sur rat musqué rat musqué "Jour 6" ... bien fait !
"Travaux pratiques" sur rat musqué, trouvé "encore raide" sur une route de Vendée !
à gauche: 21 Juillet "mise en seau"; au centre: la curée ! ; à droite: 26 Juillet: la bête est aussi plate qu'une crêpe,
et pourtant 2 jours de mauvais temps ont fortement limité la venue des mouches pondeuses .... et donc allongé l'ouvrage à l'avenant !
 
 
FIN 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr