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LES DERMESTES !
(Coléoptères Dermestidae)
 
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Présentation

Les Dermestidés sont de petits coléoptères, plus ou moins nécrophages et cosmopolites. Ils sont représentés en France par une cinquantaine d'espèces et une quinzaine d'entre-elles relèvent du genre Dermestes au sens strict. Ces dénominations font référence au derme, c'est-à-dire à la peau, car bon nombre de ces coléoptères s'avèrent nuisibles à tout ce qui relève de la pelleterie (fourrures, peaux tannées, animaux naturalisés), ou y fait appel au travers d'objets artisanaux ou industriels. A cet égard les Anthrènes (cf. page entomo), les Attagènes (et notamment Attagenus pellio, ci-dessous), et bien sûr les Dermestes comptent parmi les plus redoutables.

Le Dermestes lardarius, le bien nommé (ci-dessous à droite) s'en prend à tout ce qui carné (ou d'origine animale) et sec. A ce titre il peut s'attaquer aux jambons, saucissons, poissons séchés, mais également aux fromages, et ce ne sont là que quelques exemples. L'espèce était particulièrement commune autrefois, et quasi omniprésente dans l' habitat rural, mais les règles d'hygiène ayant pour le moins évoluées la bestiole s'est considérablement raréfiée.

Attagenus pellio Attagenus pellio et Dermestes lardariusDermestes lardarius
En attendant nettement mieux !
Ces deux espèces sont à la fois très typiques, et aisément reconnaissables, car à nulle autre pareille. A. pellio est bien sûr caractérisé par ses élytres pupillés de blanc, et D. lardarius l'est par la rousseur de la moitié antérieure de ces mêmes élytres
 
le dermeste du lard .... Dermeste du lard (Dermestes lardarius, adulte. ... juste un peu mieux !
  
Développement de Dermestes undulatus 
 
Le Dermestes undulatus (ci-dessous), qui a initié cette page entomo, s'attaque aux restes desséchés des cadavres animaux, voire humains à l'occasion. En d'autres termes il passe après les mouches dont les larves, c.a.d. les asticots, assurent l'essentiel du "travail".
 
Cette forme d' assainissement peut certes heurter nos sens, et notre sensibilité, mais elle reste néanmoins très "bio-écolo". Elle est en outre particulièrement efficace, ce qui a d'ailleurs fait dire à Linné (grand naturaliste du XVIIe siècle) que "3 mouches consomment le cadavre d'un cheval aussi vite que le ferait un lion".
 
  Dermestes undulatus, adulte (photo 1) Dermestes undulatus, adulte (photo 2) Dermestes undulatus, adulte (photo 3)
 
Dermestes undulatus ... tous azimuts !
 
Dermestes undulatus, adultes (photo 4) Dermestes undulatus, adulte (photo 5) Dermestes undulatus, adulte (photo 6)
 
Contrairement aux apparences les bestioles du cliché ci-dessus à gauche sont bien vivantes. En fait il s'agit d'une "immobilisation réflexe", souvent qualifiée de "catalepsie". Plus simplement nous dirons que ces dermestes "font le mort", pratique défensive assez courante chez les insectes en quelque sorte "désarmés" ... ou pacifistes !
 
La larve
 
Comme chez beaucoup d'insectes nuisibles la larve est le principal artisan des dommages causés, et leur nombre souvent conséquent ajoute bien sûr à cette nuisibilité. Présentement, et donc dans le cas d'undulatus, elles ajoutent au contraire à l'efficience de la dégradation biologique.
 
 Dermestes undulatus, larves in situ Dermestes undulatus, larves Dermestes undulatus, larve (photo 1) Dermestes undulatus, larve (photo 2) Dermestes undulatus, larve en vue ventrale
Larves de D. undulatus
Vous noterez : à gauche)- leur grouillement sur déchets carnés desséchés; à droite)- la blancheur de la face ventrale.
 
La nymphe
 
A terme les larves de ce dermeste se transforment "in situ" en nymphes libres, autrement dit sans constituer de cocons ni aménager de quelconques logettes. La nymphose s'opère cependant à couvert, par exemple dans un repli de peau, un recoin du crâne, à l'intérieur d'un os brisé .... ou tout simplement sous ce qui reste de la carcasse !
 
Dermestes undulatus, nymphes (photo 1) Dermestes undulatus, nymphes (photo 2) Dermestes undulatus, nymphes à divers stade de maturité
 à gauche : la nymphe, telle qu'elle se présente fréquemment, c'est-à-dire en partie "gainée" par la mue de la larve. au centre : les mêmes, hors mues; à droite : panel de nymphes en cours d'évolution. Les plus pigmentées sont à quelques heures " d'éclore", et donc de donner un insecte adulte
 
Pour info
 
Les insectes nécrophages sont assez fréquemment utilisés par la police criminelle scientifique. En l'absence de tout autre indice ils permettent par exemple de déterminer la date du décès, voire l'heure, ou encore de définir si le corps a été déplacé, transporté, et le cas échéant d'où il peut provenir. Sans vouloir donner dans le macabre on peut dire que différentes espèces de mouches et de coléoptères se succèdent sur un cadavre, et qu'en se basant sur cette chronologie, et sur les cycles de développements des espèces concernées, il est possible de faire "parler" le cadavre en question.
 
Quasi anecdotique fut un temps, cette technique a été remise au goût du jour, et l'informatisation des données aidant, elle a gagné en accessibilité et en fiabilité. Pour en savoir un peu plus je vous invite à lire l'édifiante page entomo sur le Necrodes littoralis, et autres insectes nécrophages , avec retour à la présente via le classique "page précédente" de votre navigateur.
 
Le mot de la fin !
 
Je dirais que les dermestes contribuent à rendre poussière ce qui est destiné à le devenir ....
.... du seul fait d'avoir vécu !
 
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr