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Les CICADELLES ÉCUMEUSES !
(Philaenus spumarius, Aphrophora alni, etc ...)
(Homoptères Cercopidae / Aphrophoridae)
 
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Intro ! 

Qui n'a vu des arbres, arbustes, buissons, ou autres végétaux, maculés par ce qui ressemble fort à un jet de salive, et pour tout dire à un crachat ? 

Qui ne s'est posé la question de savoir quel était l'auteur de ces incongruités salivaires à la floconneuse blancheur ?

Pour ne rien vous cacher sachez que ce sont des "crachats de coucous", mais n'en déduisez pas pour autant que l'oiseau en question se conduit décidément fort mal, lui qui par ailleurs se complait déjà à squatter sans vergogne le nid d'autrui. En fait, page entomologique oblige, les coupables sont bel et bien des insectes, et en l'occurrence des Cicadelles

Présentation ! 

Proches parentes de nos bien connues cigales (voir page entomo), les Cicadelles sont de ce fait classées dans l' Ordre des Homoptères, insectes piqueurs-suceurs caractérisés par des ailes antérieures entièrement cornées, assimilables aux élytres des coléoptères. Ces insectes de petite taille (souvent en deçà du centimètre) sont très communs, mais ils passent aisément inaperçus. Comme tous les Homoptères, les Cicadelles sont dotés d'un rostre qui leur permet de perforer les végétaux pour se nourrir de leur sève.

Quand elles sont dérangées, outre leur aptitude au vol, les Cicadelles adultes ont la faculté de sauter "à pattes jointes" avec une étonnante vivacité, et ce à bonne distance. Ces sauts tous azimuts, et au besoin répétitifs, sont évidemment de nature à dérouter le prédateur .... et favoriser ainsi la fuite du déjeuner escompté !

 
La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), adulte, photo 1. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), adulte, photo 2. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), adulte, photo 3.
Cicadelles écumeuses
( fraîches écloses à gauche et au centre , et avec sa coloration définitive à droite ! )

Les larves se sustentent de sève, comme les adultes, et vivent au sein d'amas spumeux communément appelé "crachats de coucous", et plus rarement "écume printanière". Pour faire simple disons que les excréments larvaires sont à la fois liquides et visqueux , et que les larves en question y pulsent de l'air pour former les fameux "crachats" où elles vont se développer jusqu'au stade adulte. Etant très fragiles et vulnérables, elles y trouvent une très efficace protection contre la déshydratation, et dans une certaine mesure contre les prédateurs. D'autre part, les bulles d'air ainsi formées assurent une indispensable et très efficace régulation thermique ... dont nous nous sommes inspirés !

 
La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), exemple de "crachats", photo 1. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), exemple de "crachats", photo 2 La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), exemple de "crachats", photo 3 La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), exemple de "crachats", photo 4.
exemples de "crachats de coucous" sur genêt
La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), exemple de "crachat de coucou", photo 1. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), exemple de "crachat de coucou", photo 2 La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), exemple de "crachat de coucou", photo 3. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), exemple de "crachat de coucou", photo 4. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), exemple de "crachat de coucou", photo 5.
 

 

La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), larves, photo 1. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), larve, photo 2. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), larve, photo 3. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), larve, photo 4.
Exemples de larves !
Chez la Cicadelle écumeuse les "cohabitations" sont possibles (comme à l'extrême gauche),
mais cela résulte le plus souvent de la coalescence fortuite de "crachats" initialement très proches.
La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), larve, photo 5. La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), larve, photo 6.

Comme les trains, une cicadelle peut en cacher une autre, d'où des espèces à la fois très comparables ( "Famille " oblige ! ), mais néanmoins différentes. A titre d'exemple les larves de la Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius) vivent isolées, chacune sécrétant son propre "crachat". A l'inverse, les larves de la Cicadelle de l'aulne (Aphrophora alni) vivent en "coloc" au sein d'un même "crachat", le volume de ce dernier croissant avec le nombre des résidents. J'ajouterais que cette espèce se développe essentiellement sur les aulnes et saules, là où la première "crache" ( si je puis dire ! ), sur de très nombreux végétaux herbacés et ligneux.

Par référence à la bionique (étude de processus biologiques en vue de leur transposition à des fins industrielles), on peut dire que la frêle cicadelle a découvert bien avant l'homme le principe et les propriétés isolantes des mousses alvéolaires. La comparaison avec le bien connu "plastique à bulles" est encore plus patente et frappante, pour ne pas dire troublante, et les photos ci-dessous en témoignent.

exemple de "plastique à bulles" La Cicadelle écumeuse (Philaenus spumarius), détail du "crachat" comparaison entre "plastique à bulles" et  écume de "crachat"
à gauche: "plastique à bulles". Ce matériau est très utilisé pour ses propriétés isolantes (protection thermique), mais aussi "mécaniques" (emballages protecteurs en tous genres), au centre: écume de cicadelle; à droite: juxtaposition des photos précédentes (voir l'agrandissement pour une meilleure perception comparative).
 
 
ercope (Cercopis vulnerata), adulte, photo 1. ercope (Cercopis vulnerata), adulte, photo 2 ercope (Cercopis vulnerata), adulte, photo 3.
Exemple de "Cercope" !
Le Cercopis vulnerata, ci-dessus, est une des espèces les plus grosses, les plus fréquentes, et les plus visibles sur les plantes herbacées. L'espèce jumelle, Cercopis sanguinolenta, est nettement moins courante, et elle se différencie par la bande rouge postérieure rectiligne. Contrairement aux espèces précédentes, les larves de Cercopes se développent sous terre, au niveau des racines. Les adultes volent aisément, et sont capables de faire des sauts outrepassant largement le mètre.
 
 En guise de conclusion ....
... à chacun son écume !
 
.... l'écume printanière pour la cicadelle du naturaliste, l'écume des choses pour Paul Valéry, l'écume de mer pour le fumeur de pipe, l'écume des jours pour Boris Vian, l'écume de Mai pour les rivages océaniques, l'écume de l'aube pour Roger Leloup ... et plus prosaïquement l'écume ... de l'écumoire !
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr