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 le BRAHMÉIDE de HEARSEY (Brahmaea hearseyi) !
(Lépidoptère Brahmaeidae)
 
(page 4 sur 4)
  
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La chenille .... suite et fin !
 
.... au 5e et dernier stade larvaire !
Brahmaea hearseyi, chenille stade 5  (photo 1) Brahmaea hearseyi, chenille stade 5  (photo 2) Brahmaea hearseyi, chenille stade 5  (photo 3) Brahmaea hearseyi, comparaison début et fin de chenille au stade 5
la "perte" des scoli est évidemment le plus simple et le plus visible des critères marquant le passage au dernier stade.
de gauche à droite: 1 à 3)- exemples de chenilles de belle taille, mais non encore au maxi, une absence imprévue m'en ayant privé, tout comme j'ai été privé du passage à la couleur orangée, prélude à la nymphose; 4)- cette photo est particulièrement démonstrative, en ce sens qu'elle montre la différence de taille et de corpulence, entre une chenille en tout début de dernier stade, et une autre en fin du même stade.
 
 
 les "Brahmaea attitudes" !
 
agrandissements .... Brahmaea hearseyi, chenille stade 5, attitude typique (photo 1) Brahmaea hearseyi, chenille stade 5, attitude typique (photo 2) Brahmaea hearseyi, chenille stade 5, attitude typique (photo 3) ... indispensables !
Bluffant !
Des ocelles blancs pupillés de noir, et voila des yeux factices plus vrais que des vrais ... et un "regard" qui ne donne pas envie de plaisanter !
Je ne sais si les prédateurs se laissent abuser, mais convenez qu'il y a de quoi passer son chemin .... et se passer de déjeuner !!!
 
 
 Détails !
Brahmaea hearseyi, chenille stade 5, gros plan de la tête Brahmaea hearseyi, chenille stade 5, griffes des pattes ventouses Brahmaea hearseyi,  exuvie chenille stade 4 Brahmaea hearseyi, défécation de chenille stade 5, Brahmaea hearseyi, crottes de chenille stade 5,
de gauche à droite: 1)- gros plan sur la tête; 2)- mise en évidence des griffes des pattes-ventouses: 3)- mue d'une chenille venant de passer au dernier stade; 4)- défécation en direct ! ; 5)- la taille des crottes donne une bonne idée de celle de la chenille (11-12 cm), et ce n'est pas le genre de bestiole qui se contente d'aller aux toilettes ( si je puis dire ! ) une fois par jour. Disons que vous pouvez très largement multiplier par 10, comme l'exemple ci-dessous en témoigne.
 
 Quand l'appétit va !
chenille de Brahmaea certhia au dernier stade Brahmaea certhia, crottes émises en 24 h Brahmaea certhia
... 17 crottes en 24 h !... de quoi passer sa vie dans les toilettes !
Vous noterez qu'il s'agit là d'une chenille de Brahmaea certhia, au dernier stade (adulte à droite).
Ce "score", non exceptionnel, illustre parfaitement la boulimie des chenilles, et la rapidité du fameux "transit intestinal",
d'où l'expression "entrer d'un bout ... et sortir de l'autre" !
 
 
La chrysalide
 
Arrivée à terme, la chenille mûre "passe à l'orange" ( si je puis dire ! ) tout en cessant de s'alimenter, et en évacuant un classique "caca mou". Vous noterez que le changement de couleur pré-nymphal est fréquent chez les chenilles, mais diversement exprimé, et que l'excrément purgatif est souvent .... plus que mou !
 
La nymphose a lieu à la surface même du sol, sous la litière ou la mousse, et sans la moindre ébauche de cocon. Dans le meilleur des cas on observe une pseudo logette nymphale, puisqu'il s'agit d'une simple cuvette, de surcroît très superficielle, y compris en terreau meuble.
 
La durée de la nymphose dépend de la saison, mais aussi de votre bon vouloir. Schématiquement une chrysalide issue d'une ponte printanière va éclore le mois suivant, tandis qu'une chrysalide automnale devra hiverner .... sauf si vous la rentrez au chaud ! Dans ce dernier cas le papillon émergera dans un délai d'un à 2 mois .... selon que vous êtes frileux ou pas ! .... autrement dit selon que vous chauffez beaucoup ou ne dépassez pas les classiques 20° !
 
 
Brahmaea hearseyi, chrysalides Brahmaea hearseyi venant d'éclore (ailes non déployées
à gauche: Une taille très prometteuse, mais à mon sens quelque peu trompeuse. A tort ou à raison, je pense que le volume des chrysalides est plus en rapport avec celui du méconium, présentement très important, qu'avec l'envergure et le "tour de taille" du papillon. à droite: suite logique de tout élevage ! Il s'agit ici d'une femelle qui vient tout juste d'éclore, et n'a donc pas encore déployé ses ailes.
 
 
Le sexe des chrysalides !
 
Le dimorphisme sexuel des chrysalides est observable sur la face ventrale, au niveau de l'extrémité abdominale. Pour faire simple disons que l'abdomen comporte 10 segments, le 8e étant en quelque sorte réservé aux femelles, le 9e aux mâles, et le 10e à l'orifice anal. Cette disposition étant immuable la détermination du sexe est toujours possible, y compris quand la segmentation est quasi indiscernable, comme chez notre Brahméide.
 
femelle ! ....Brahmaea hearseyi, sexage des chrysalides ... et mâle !
les chrysalides ont un sexe, mais il faut y regarder de près ... et même de très près ! 
sur agrandissement: OA = orifice anal; OF = orifice génital femelle; OM = orifice génital mâle.
(l'écart résultant de la différence des implantations segmentaires ci-dessus définies est matérialisé par les flèches vertes)
 
 
La bonne question !
 
De très nombreux papillons de nuit sont aptes à butiner, certains étant même "suréquipés", tels les sphinx, avec prise de nourriture en vol stationnaire "style colibri" et trompe parfois démesurée permettant d'aller "farfouiller" au fin fond des corolles tubulaires les plus profondes. D'autres espèces, non moins nombreuses, ne s'alimentent pas (absence ou atrophie de la trompe), d'où une durée de vie fatalement abrégée, les réserves vitales étant essentiellement consacrées à la ponte.
 
Moins fréquemment, certaines espèces, telle notre Brahméide, ont la trompe entre deux chaises (si je puis dire), car on ne sait pas trop si sa petitesse résulte d'une régression, ou traduit au contraire une acquisition, hypothèse a priori moins probable. Le problème, dans le cas présent, c'est que la bestiole peut fort bien s'accoupler et assurer sa ponte sans prise de nourriture ... mais qu'elle ne dit pas non, si on lui propose de déjeuner ... comme ci-dessous !
 
Au final, et vous l'aurez compris, il m'intéresserait d'en savoir plus sur le comportement alimentaire de la bestiole, la prise de nourriture pouvant par exemple "améliorer le rendement", mais pour cela il faut évidemment disposer d'une volière .... que je n'ai pas ... d'où cet "appel à témoins" !
 
 
 Brahmaea hearseyi, nourrissage  (photo 1) Brahmaea hearseyi, chenille stade 5, attitude typique (photo 2)
la trompe est certes petite ... mais elle est !
.... et je la pense fonctionnelle car la bestiole semble très absorbée .... par ce qu'elle semble absorber !
  (la classique eau sucrée)
 
 Brahmaea hearseyi, trompe (photo 1) Brahmaea hearseyi, trompe (photo 2) Brahmaea hearseyi, trompe (photo 3)
à gauche: le coton-tige (imbibé d'eau sucrée là aussi), permet de voir la trompe entièrement déroulée; au centre: vous noterez le canal alimentaire, formé par l'accolement de 2 demi gouttières qui s'engrènent sur le principe même de la .... fermeture éclair ! à droite: l'extrémité bifide de la trompe résulte de la séparation momentanée desdites gouttières. Tant que j'y suis, vous noterez que la trompe des papillons est "savamment" appelée "spiritrompe", en raison de son enroulement spiralé au repos.
 
En guise de conclusion ....
 
Cette page entomo "exotique" m'en donnant l'occasion ....
 
Si besoin était, je rappelle à tous les éleveurs d'insectes de France et de Navarre que les espèces étrangères à notre faune (= exogènes) ne doivent jamais être relâchées dans la nature, même quand la nuisibilité et la possibilité de faire souche sont considérées comme nulles. Hors de son contexte, et de ses prédateurs habituels, un insecte peut en effet très vite poser problème; voire devenir ingérable. Les exemples ne manquent pas, et ce n'est sans doute qu'un début eu égard à l'accroissement des échanges internationaux, notamment commerciaux.
 
Par-delà les anciens venus, tel le doryphore, il faut dorénavant compter avec tout un panel de "bêtes à problèmes" plus ou moins récemment débarquées. Au titre des plus médiatisées, vous noterez le frelon d'Asie qui met nos ruches en péril - le capricorne asiatique qui transforme nos arbres en passoires - la coccinelle asiatique qui croque les nôtres sans vergogne - le charançon rouge d'Asie du Sud Est et un gros papillon nocturne argentin qui ont le chic pour expédier nos palmiers à la casse - et telle une cerise sur le gâteau ... le fameux moustique à chikungunya, arrivé sans crier gare du côté de Nice et Menton !
 
Dans le même esprit, vous noterez que d'autres grands classiques (rats musqués, ragondins, tortues de Floride), voient débouler l'énorme et insatiable grenouille taureau (500 à 700 gr, 40 cm pattes étendues) qui est de taille à carrément gober un caneton. Notez encore l'écrevisse de Louisiane qui peut pulluler au-delà de l'imaginable, au grand dam de la faune et de la flore des milieux aquatiques colonisés - mais aussi l'ibis sacré africain qui concurrence l'avifaune locale, et a été fusillé par milliers en Loire-Atlantique et Vendée (2008) - et pour abréger je vous ferais grâce de l' "algue tueuse", du "bigorneau perceur", et de bien d'autres encore .... sans parler de la Jussie qui lorgne quasiment du côté de nos baignoires, tant la prolifération de cette plante aquatique confine l'exponentiel ... et croyez-moi j'exagère à peine !
 
Au final, et vous l'aurez compris, la mondialisation ... c'est aussi cela !
... et le pire reste sans doute à venir !
 
FIN
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr