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Fourmis volantes … et crapauds !
Les pesticides étant quasi bannis au jardin, une belle palette de bestioles s'y complaisait, d'autant qu'un bassin donnait vie à de nombreux insectes, mais aussi à divers amphibiens tels les " énigmatiques " crapauds de cette historiette.
 
Les papilles batraciennes, étaient bien sûr très intéressées par les papillons nocturnes attirés par mon piège lumineux, et il n'était pas rare de voir 5 ou 6 crapauds s'offrir un rendez-vous " dînatoire ". Etant habitués à ma présence, il m'amusait de les voir se saisir des papillons d'un prompte coup de langue à peine perceptible tant il était rapide.
 
Dans la journée ma petite tribu de crapauds restait bien sûr à couvert, du moins en dehors de la période des amours (en général début mars ! ) où les pontes et les " étreintes " aquatiques allaient évidemment bon train, y compris au grand jour. Le jardin ne manquait pas d'abris, mais le dessous du tas de bois destiné à la cheminé était très apprécié pour sa tranquillité, sa fraîcheur, et ses nombreux refuges.
 
Par-delà le rythme des saisons, chaque bestiole est soumise à un cycle de vie qui lui est propre, ce dernier étant en quelque sorte défini et dicté par Dame Nature. C'est ainsi que tous les ans, fin septembre, une colonie de fourmis jaunes (a priori Lasius flavus pour les intimes ! ) squattant le sous-sol de la pelouse, essaimait à proximité de la terrasse.
 
Cette rituelle et spectaculaire scène de vie se traduisait par la sortie à l'air libre, et l'envol, de très nombreux individus ailés des 2 sexes, tandis que les ouvrières, aussi rousses que petites, se livraient à d'incessants va-et-vient. Vous noterez que les mâles sont très petits en regard des femelles, mais aussi que l'accouplement confère à ces dernières le statut de " reines ", le terme de " gynes " qualifiant les femelles vierges.
 
L'envolée nuptiale terminée les bestioles retombent au sol, et via une astucieuse zone de rupture elles se séparent aisément de leurs ailes devenues inutiles. Les pariades sont bien sûr censées aboutir à la fondation de nouvelles colonies, mais le nombre élevé des participants témoigne d'un taux de réussite toujours extrêmement faible chez les fourmis, puisque de l'ordre de 1/100 … et encore !
 
Bien entendu ces essaimages ont lieu de jour, par beau temps, et si les oiseaux se gavent classiquement des fourmis effectuant leur vol nuptial, de plus inattendus convives partagent également ces copieuses agapes. De fait, et aussi surprenant que cela puisse paraître, il y a toujours un ou deux crapauds pour venir profiter de la manne ainsi offerte.
 
Alors que ces batraciens sont connus pour être nocturnes, et que rien ne laisse présager la survenue de l'essaimage, phénomène à la fois très ponctuel dans le temps et l'espace, j'avoue m'interroger sur la nature des " stimulis " avertissant ces crapauds, et les incitant à sortir du fin fond de leur retraite.
Tel sera le mot de la fin … mais aussi ma question !
 
Une démonstrative vidéo illustre cette historiette !
 
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