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 la bague de ... Bague ... ma mère !
 
... étrange ! ... très étrange ! ... et c'est encore peu dire !
(avec reconstitution photographique)
 
Une "longue maladie", une ultime opération, une fulgurante infection nosocomiale, ainsi s'en est allée ma mère.
C'était en 1993, au mois de Mai, le mois de Marie, le mois de son prénom.
 
Ma mère portait une discrète chevalière aux initiales aussi usées qu'elle-même l'était par une longue vie de labeur. Durant 20 ans cette bague est restée dans une boîte aux côtés de bijoux familiaux plus ou moins vrais et beaux, mais ô combien chargés de souvenirs.
 
Bague au doigtUn jour, allez savoir pourquoi, j'ai éprouvé l'envie, si ce n'est le besoin, de porter cette bague. Son diamètre correspondant à mon auriculaire j'étais ravi, mais c'était oublier un peu vite que le volume des doigts peut sensiblement varier, selon la température ambiante, et la nature des activités menées.
 
Par temps chaud, jardinage, bricolage, il m'était quasi impossible de retirer cette bague, mais classiquement cela devenait plus facile, presque trop facile, quand la température se faisait plus fraîche ou que l'intellectuel prévalait sur le physique. Je ne me suis pas méfié, du moins pas assez … et ce qui devait arriver arriva !
 
Je me suis aperçu de la perte de cette bague au cours d'une réunion associative, se déroulant en soirée dans la commune ou je réside. Piètre consolation, je savais l'avoir retirée le matin même, pour me laver les mains après une " prise de tête " mécanique avec ma tondeuse à gazon.
 
Particulièrement préoccupé par cette perte, j'ai passé une bonne partie de la nuit à essayer de me remémorer mes faits et gestes de la veille, et dès le lever du jour je me suis mis en quête de l'anneau maternel, avec le ferme espoir de le retrouver. La maison, le garage, l'atelier, le jardin, tout a été fait et refait à maintes reprises, y compris le lendemain matin, mais au final toujours en vain.
 
Je m'en voulais beaucoup, et au fil des heures les chances de retrouver cette bague s'amenuisaient, et cela m'était insupportable. Au plus fort de mon désarroi, entre découragement et colère rentrée contre moi-même, je me suis pris à espérer une sorte de "coup de pouce" de la part de ma mère, me rappelant sur l'instant que mon père l'invoquait pareillement quand sa mémoire se faisait oublieuse.
 
A l'entendre "ça marchait", mais le cartésien prévalant j'étais plus amusé par ses dires que convaincu de la réalité des faits, sauf que le lendemain, soit 48 h après l'avoir perdue, j'avais la bague en main, et cela de bien étrange façon.
 
Lors de l'ouverture matinale de la porte arrière de la maison, la bague en question m'a littéralement sauté aux yeux. Elle était en effet sur le dallage de grès rouge, bien en évidence, au plus à 1,5 m du seuil, et elle brillait de mille feux au soleil levant. De plus, elle était curieusement posée sur la face gravée, et donc avec l'anneau dressé, comme si elle avait été sciemment déposée là. Pour comble, et c'est encore peu dire, elle était à moins de 30 cm … de l'assiette du chat !
 
Constats troublants s'il en est, car nous empruntons cette porte 10 fois par jour ( au bas mot ! ), et d'autre part l'assiette de notre très indépendant "matou" reste à cette place en permanence, et c'est moi qui distribue croquettes et pâtée matin et soir. Comme si cela ne suffisait pas, mon fils aîné, sa femme, et leurs 2 ados, sont venus nous rendre visite la veille, tout le monde entrant et sortant … par la fameuse porte arrière ! Autant dire que cette bague ne pouvait passer inaperçu ... du moins normalement ! ... comprenne qui pourra !
 
Non moins étrange est la suite …
 
Craignant de reperdre cette bague, j'ai coupé l'anneau en son milieu, afin de pouvoir en réduire le diamètre pour une meilleure tenue. A l'usage cette section de l'anneau s'est révélée une fausse bonne idée car j'ai de nouveau perdu la fameuse bague, et cette fois sans la moindre idée de la date, du lieu, et des circonstances.
 
ague boisBague bâcheJ'étais pour le moins vexé, mais la retrouver relevait à l'évidence de l'impossible, et bien qu'il m'en coûte je n'avais d'autre choix que celui d'en faire mon deuil. Plusieurs semaines sont ensuite passées, et il faut croire que ma mère tenait à sa bague, si je puis dire, car je l'ai retrouvée, et de curieuse façon là encore. Elle était en effet au fin fond du jardin, posée sur une bâche de plastique bleu protégeant un tas de bois de la pluie, et elle s'y voyait comme le nez au milieu de la figure. C'est en venant ranger les quelques tronçons d'une petite branche morte qu'à ma grande surprise je l'ai vue. J'ajouterais avoir eu l'impression qu'elle était sèche, là où l'humidité ambiante était patente, mais je ne puis l'affirmer, ce ressenti étant intervenu a posteriori.
 
En guise d'épilogue ....
 
Jamais 2 sans 3 dit-on, mais la bague ayant retrouvé sa boîte il n'y aura pas de 3e fois. A la limite on peut le regretter, mais il n'est jamais bon de tenter le diable, fusse en espérant démontrer que le hasard et les coïncidences ne peuvent tout expliquer.
 
Que dire de plus, si ce n'est que les faits relatés sont pour moi bien troublants, et que mes convictions cartésiennes s'en trouvent quelque peu ébranlées. Fort différent du contexte habituel de mes "historiettes", ce récit va censément très au-delà de l'anecdotique. Son écriture ayant pour moi valeur d'hommage, j'ose espérer que sa lecture sera pareillement perçue.
 
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